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Bourse, écoles, déplacements… Coronavirus: la semaine où tout a basculé

4 min de lecture
Coronavirus - Illustration du covid-19

Face à l’épidémie de coronavirus, les frontières continuent à se refermer au fil des heures. En France, les établissements scolaires sont à l’arrêt. Les indices boursiers sont en chute. Les lieux de culture et de loisirs, dont Disneyland Paris, ferment. Les hôteliers souffrent de la chute des réservations.

Mise à jour 14/03

Les commerces non essentiels seront fermés en France dans la nuit du samedi 14 mars au dimanche 15 mars à minuit, dont les bars, cafés, discothèques ou cinémas. Seuls les commerces d’alimentation, de pharmacie, les banques, les bureaux de tabac, les stations essence et les commerces de presse resteront ouverts jusqu’à nouvel ordre, tout comme les services publics.

« Nous ne savons pas quand, mais à un moment donné, cette histoire se terminera et quand elle le sera, nous serons prêts à reprendre là où nous nous sommes arrêtés: livrer de superbes produits avec un enthousiasme mémorable à des clients satisfaits, dans des environnements propres, sûrs et agréables. Donc, pour l’instant, concentrons-nous sur le fait de rester positif, de nous soutenir et de nous faire confiance; soyons tous généreux », réagit notamment Paul Chantler, dirigeant de FrogPubs (315 personnes).

La lutte contre l’épidémie – désormais une pandémie, selon l’Organisation mondiale de la santé – contre le coronavirus (Covid-19) s’est brusquement accélérée cette semaine. Non sans panique sur les marchés financiers : à Paris, le CAC 40 a perdu 19,86% entre le 9 et le 13 mars 2020. La faute, notamment, à la pire séance de l’indice, jeudi 12 mars (-12,28% sur une seule journée). Il s’agit de la deuxième pire semaine de son histoire, après celle du 10 octobre 2008, en pleine crise financière (-22,16%).

Jeudi 12 mars, le président de la République Emmanuel Macron a réitéré la volonté du gouvernement de « freiner l’épidémie » : « il faut continuer de gagner du temps, et pour cela, je vais vous demander de continuer à faire des sacrifices et plutôt d’en faire davantage, mais pour notre intérêt collectif », a-t-il affirmé, avant d’annoncer la fermeture des crèches et des établissements d’enseignement jusqu’à nouvel ordre. Un service de garde doit être organisé dans chaque région. Les entreprises sont incitées à privilégier le télétravail, tandis que l’Etat « prendra en charge l’indemnisation des salariés contraints à rester chez eux. » Différentes mesures d’accompagnement des entreprises doivent être déployées. Emmanuel Macron a appelé de ses vœux la mise en place d’un plan de relance français et européen.

Plusieurs mesures ont été annoncées à travers l’Europe. Aux Etats-Unis, Donald Trump a décrété « l’urgence nationale ». « Stimuler la demande en période de choc externe est difficile et contribuera probablement à la reprise. Pensez également aux employés des secteurs des services qui ne seront pas (entièrement) payés en raison d’une baisse soudaine des revenus de leur employeur. Ici, tout soutien du côté de la demande serait plus que bienvenu. Il peut s’agir d’investissements publics ou de mesures plus ciblées telles que des baisses temporaires de TVA », commente la banque néerlandaise ING.

Des transports réduits dès la semaine prochaine

En France, les entreprises devront faire face à la limitation demandée des déplacements, ainsi qu’à la restriction du nombre de salariés contraints de garder leurs enfants. La SNCF estime qu’environ 20% de ses salariés est concernée par cette situation, et appliquera donc dès le lundi 16 mars un plan de transport réduit (80% du trafic normal sur l’ensemble de ses réseaux). Le transporteur réactive son dispositif de communication, chaque soir à 17 heures, pour annoncer les trains en circulation le lendemain.

Ce vendredi, le Premier ministre Edouard Philippe a abaissé de 1000 à 100 personnes le quota maximum autorisé pour les rassemblements. Le château de Versailles n’ouvrira que ses espaces extérieurs. Le musée du Louvre, le Centre Pompidou, le musée des Arts décoratifs, l’Institut du monde arabe ou, à Marseille, le Mucem ferment leurs portes. Plusieurs salles de spectacles annulent temporairement les représentations.

A l’instar des deux parcs américains, Disneyland Paris ferme également ses portes de manière temporaire, jusqu’à la fin du mois. D’après les informations dont nous disposions à l’heure où nous écrivions, seuls le Disney Village et les hôtels (jusqu’à nouvel ordre) resteront en activité.

Des impacts sur la fréquentation des hôtels, cafés et restaurants

A la différence d’autres pays, la France maintient l’ouverture de l’ensemble de ses commerces. Ce qui n’empêche pas, par endroits, des répercussions sur la fréquentation des hôtels (concernés par la chute drastique des déplacements touristiques et la fermeture de plusieurs frontières), des bars et des restaurants. « Je sais combien il est difficile de décider de limiter vos heures d’ouverture ou même d’envisager de fermer votre bar pendant quelques jours, principalement construit avec tout ce que vous aviez. Nous voulons tous résister à la panique. Au lieu de vous asseoir sur de l’argent et des produits frais, essayez de penser à de nouvelles offres, mettez à disposition des outils d’hygiène à l’entrée de vos bars et à n’importe quel endroit à l’intérieur. Les temps sont durs, et il est de notre responsabilité de lutter contre ce virus qui peut toucher chacun d’entre nous. Mais nous avons un cerveau, de la créativité, (j’espère) de la compassion, et j’espère toujours un sentiment de soutien pendant les moments difficiles », explique Romain Llobet, brand ambassador et consultant en métiers du bar, dans un long post à destination des professionnels.

La quasi-totalité des salons et festivals sont déprogrammés. Planète Bière devait se tenir les 5 et 6 avril à Paris – l’événement est désormais prévu les 21 et 22 juin. « Nous avons eu le temps de voir les choses venir pour le report du salon. Pour les exposants, un certain nombre d’entre eux avaient réservé des trains, des hôtels… pour venir, tout comme certains de nos visiteurs. Nous avions réalisé des affiches, des outils de communication… mais ces dépenses restent un moindre mal, puisque le salon est reporté et non annulé. Nos prestataires : on reporte la prestation. Si le salon n’est pas annulé, il s’agit de gérer le décalage de trésorerie. 90% des dépenses ont lieu si le salon se tient. Pour trouver une nouvelle date de location de salle, nous avons attendu la parution de l’arrêté. Il y a un intérêt commun à recaler une date », illustre Philippe Jugé, coorganisateur.

Photo : Gerd Altmann de Pixabay

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