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Pineapple, histoire d’un rhum qui n’aurait jamais dû être commercialisé

2 min de lecture
Rhum Plantation Pineapple

Plantation, la marque de rhum de la Maison Ferrand, lance Pineapple, un produit à l’ananas issu d’une recette du 19ème siècle. Les bartenders l’ont incité à développer sa commercialisation.

« Au départ, le rhum Pineapple n’avait jamais été prévu pour être lancé. Il a un côté folk alors que nous sommes des puristes du rhum. On oublie qu’au 19ème siècle, le rhum était un produit très gastronomique, et notamment le rhum à l’ananas. On le sait de Charles Dickens, qui a illustré beaucoup de spiritueux par des personnages, dont un révérend qui prêchait l’abstinence mais qui était toujours porté sur le rhum », explique à Business & Marchés le président de Plantation, Alexandre Gabriel.

Créée il y a vingt ans, la marque, qui dépend de la Maison Ferrand – dont Alexandre Gabriel est propriétaire – lance simultanément sur les marchés anglais et français Pineapple, un rhum à l’ananas déjà récompensé lors des événements majeurs du secteur, à l’instar du Miami Rum festival où il s’est imposé, en 2015, au rang de Best in class. Il dégage des notes de pêche, d’orange, de vanille et de prune. Sa note finale est très longue, rappelant le caramel, la noix de muscade, l’amande et les agrumes.

Plantation met en avant les origines historiques du produit. « Nous sommes passionnés par la R&D. J’ai un ami historien, David Wondrich, avec lequel j’ai fait beaucoup de recherches historiques sur les spiritueux. Il m’a conseillé de me lancer sur le Pineapple. Nous nous sommes basés sur l’ananas. C’est un produit qui était très haut de gamme, réalisé avec de vrais ananas, et nous avons découvert deux brevets du 19ème siècle (datant de 1824 et de 1844), qui nous ont guidés. Ce produit n’existait plus depuis 1880 », poursuit Alexandre Gabriel.

Un produit rare

En 2014, un premier lot a été présenté lors du festival Tales of the Cocktails, une convention réunissant 22.000 barmen à la Nouvelle-Orléans. « Le produit a été fortement apprécié, et la pression a été telle que nous l’avons réellement lancé un an après », complète le chef d’entreprise, qui s’appuie sur l’infrastructure de la Maison Ferrand (gin Citadelle, curaçao Pierre Ferrand, etc.)

Le rhum Pineapple est limité en quantités (6000 bouteilles en France, et 80000 bouteilles au total). « C’est toujours un produit très confidentiel, réalisé avec l’ananas Victoria, très haut de gamme, importé par avion, épluché à la main au domaine. On distille l’écorce, et on infuse la chair dans un vieux rhum. Nous suivons la saison de l’ananas, de l’automne à la saison du printemps. Il faut éplucher l’ananas rapidement, pendant trois jours (3 à 4 tonnes à l’automne, avant un nouveau cycle au printemps). L’objectif est de développer la marque Plantation, mais Pineapple ne fait pas partie d’une stratégie globale : la marque est magnifique, et on a réalisé ce produit pour se faire plaisir », précise Alexandre Gabriel.

Avec les bartenders, une relation privilégiée

Cette nouvelle référence est notamment soutenue par plusieurs recettes de cocktails, présentées en avant-première la semaine dernière à Londres et à Paris. « On a, dans le milieu des grands bartenders, des aficionados qui nous suivent avec la gamme Plantation. J’ai toujours eu la foi dans des spiritueux très spécifiques, et il se trouve que le milieu du cocktail, depuis une dizaine d’années, se trouve à travailler avec les meilleurs produits. Nous sommes des acteurs faits pour s’entendre », complète Alexandre Gabriel, qui rappelle que Plantation est né de l’envie « d’élever le rhum au niveau des grands spiritueux ».

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A propos de l'auteur
Journaliste dans la presse professionnelle, j'édite Business & Marchés à titre personnel depuis 2007.
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