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La stratégie du pays de Fontainebleau pour rallonger la durée des séjours

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Chateau de Fontainebleau

Se ressourcer à 70 kilomètres de Paris, telle est la promesse des 26 communes du Pays de Fontainebleau (Seine-et-Marne), à commencer par sa ville-centre. “Nous avons articulé notre positionnement autour de la notion de voyage, qui peut être équivalente, toutes proportions gardées, à celle d’une destination lointaine”, explique Jean-Michel Geneteau, directeur de Fontainebleau Tourisme, l’office de tourisme de l’agglomération. L’objectif affiché est aujourd’hui de convertir les touristes de moins d’une journée en des clients de séjours de plusieurs jours. La gare de Fontainebleau-Avon, située en zone 5, peut être ralliée en 45 minutes depuis Paris.

Comment avez-vous souhaité repositionner le Pays de Fontainebleau ?

Nous avons eu pour stratégie, avant la crise Covid, de considérer qu’il y avait une aspiration de nos visiteurs potentiels vers la nature, l’environnement et la culture. Nous sommes dans une démarche inspirée par le “temps long”. La crise pandémique accélère cette volonté de se tourner vers la nature et des valeurs de bien-être. Nous avons le plus grand espace naturel d’Ile-de-France (25 000 hectares), avec beaucoup de reliefs.

Quelle image avez-vous trouvé auparavant ?

Il y avait des gens sensibilisés par la forêt. Par exemple, la varappe représente plus de 2,5 millions de grimpeurs par an, sur l’escalade de blocs. D’autres tour-opérateurs et franges du grand public étaient concernés par le château et le patrimoine. Notre travail est de rapprocher ces deux publics, qui peuvent n’en faire qu’un, en s’intéressant à ces deux piliers du pays de Fontainebleau. Il faut transformer ces populations en clientèle de séjour (nous avons 4000 lits touristiques). Avant Covid, la forêt de Fontainebleau recevait 11 millions de visites par an. En 2019, nous avions compté 470 000 nuitées dans l’hébergement marchand. Avec nos collègues de Seine-et-Marne Attractivité, nous calculerons l’ensemble des nuitées réalisées sur le Pays de Fontainebleau, en intégrant les composantes non-marchandes.

Quels arguments mettez-vous en avant pour rappeler qu’il est possible de passer plusieurs jours ?

Nous avons travaillé sur plusieurs activités. Jusqu’à présent, l’office du tourisme était très mobilisé sur l’accueil des groupes. Nous avons estimé qu’il fallait mettre en valeur ces activités pour parler de notre forêt. Le message porté dans notre communication est qu’il est possible d’apprendre à la connaître et à la respecter. Nous nous adressons à des visiteurs individuels, mais nous apportons la preuve qu’il s’agit d’un espace remarquable de 22 000 hectares, même si certains espaces sont très fréquentés. Bien que nous soyons proches de Paris, il est possible d’effectuer une coupure, à portée de train, ce qui permet de contribuer à l’empreinte carbone.

Quels publics souhaitez-vous désormais conquérir ?

Nous avons bénéficié d’une fréquentation liée aux différents festivals culturels qui se tiennent depuis le début du mois de juin. Nous essayons, avec la nature, de toucher les trentenaires avec enfants, qui ont le souci de se mettre au vert. Nous travaillons aussi sur les séminaires d’entreprise, pour ressouder les équipes. Nous avons fédéré une quinzaine d’acteurs sur cette thématique. C’est quelque chose qui va durer.

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Journaliste dans la presse professionnelle, j'édite Business & Marchés à titre personnel depuis 2007.
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