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Guillaume de Laforcade (Jaillance) : “Des innovations permettent d’inscrire la Clairette de Die dans l’air du temps”

3 min de lecture
Nouveautés Maison Jaillance - Printemps 2024

Directeur général de Jaillance, Guillaume de Laforcade expose le plan de développement de cette cave coopérative basée à Die (Drôme), avec des nouveautés pour conquérir les jeunes, et gagner du terrain dans le circuit hors-domicile.

Business & Marchés — Comment se présente Jaillance aujourd’hui ?
Guillaume de Laforcade
— Cave coopérative née en 1950, Jaillance regroupe 200 viticulteurs, avec 1200 hectares en possession sur une zone totale de 1500 hectares de l’appellation Clairette de Die. Elle produit 9 millions de bouteilles par an, compte 82 salariés, et a réalisé 32 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2023. Elle est spécialisée dans la production de vins effervescents AOP avec la Clairette de Die et le crémant de Die, deux appellations phares de la zone, puis a connu une croissance externe en 2001 pour acquérir une entité du produit du Crémant de Bordeaux, Brouette, et en 2017 avec une entreprise qui travaille sur le crémant de Loire. Le groupe est à 30 % de vignes bio autour de Die.

Pourquoi lancez-vous plusieurs nouveautés simultanément ?
Les nouveautés visent deux choses : d’une part, accélérer la conquête commerciale, notamment auprès d’un public plus jeune, qui n’était pas forcément en contact avec l’appellation Clairette de Die. Il s’agit de développer le revenu de nos viticulteurs, ce qui est la raison d’être de la cave. Nous voulions aussi innover pour moderniser l’appellation.

Où se situent les réservoirs de croissance ?
Nous avons un gros réservoir de croissance en CHR, pour apporter une expérience aux consommateurs. Nous viserons notamment la mixologie, et montrer que les bulles françaises pouvaient naturellement célébrer l’instant cocktail, comme le prosecco. Le spritz, par exemple, peut se travailler avec nos produits. Par exemple, un Spritz sureau : 15cl Clairette de Die, 2cl de liqueur de liqueur de sureau. A cet effet, nous avons crée la marque Jay’Up lancée mi-mars, une Clairette de Die en version doux à 8 %, et en brut à 12 %. On y croit beaucoup. L’idée a émergé en comité innovation en juin 2023, nous avons été assez rapides, pour un conditionnement mi-mars.

“Jusqu’à présent, le fût était le format de prédilection des brasseurs”

Un vin à la pression, n’est-ce pas trop audacieux ?
Deuxième trajectoire pour affirmer l’attractivité de l’appellation, la Clairette à la pression, que l’on ne peut pas appeler « Clairette » puisque le cahier des charges ne lui permet pas de sortir de sa bouteille, est effectivement un pari. Il s’agit d’un « vin pétillant doux et fruité », Bulles de Break by Jaillance, avec un drapeau français. Jusqu’à présent, le fût était le format de prédilection des brasseurs. Titrant à 8%, il sera conditionné en fûts de 20 litres, pour viser l’événementiel et les festivals. L’été dernier, nous avons fait des tests localement. Le marketing vise un public festif, qui connaît la consommation en ecocups, et attentif à la consommation made in France. Le milieu du vin doit garder ses convictions, mais peut changer d’approches d’usages.

Pourquoi vous lancez-vous dans le sans alcool ?
Troisième trajectoire, une conviction forte, le sans alcool. Nous avons une demande de la grande distribution et du CHR. La cible jeune et attentive à sa consommation s’y intéresse. Delight est un jus de raisin gazéifié, ce n’est pas un vin désalcoolisé, pour le CHR. Un muscat pétillant, lancé en avril, décliné en GMS sous le nom Bulles de muscat. C’est de l’innovation très ciblée sur la Clairette, un produit français, que l’on pense être dans l’air du temps. On était parfois estampillés grande distribution, mais il n’y a rien de tel que le CHR pour valoriser les moments de convivialité. Nous avons affirmé, dans l’entreprise, une ambition on trade forte. Nous sommes aussi en train de constituer un réseau d’agents sur le territoire.

L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération.

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A propos de l'auteur
Journaliste dans la presse professionnelle, j'édite Business & Marchés à titre personnel depuis 2007.
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