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Spiritueux: les professionnels français à l’offensive

3 min de lecture
France Quintessence

Whisky, gin, vodka… Le salon France Quintessence met à l’honneur les initiatives françaises dans le domaine des spiritueux, entre tradition et innovation.

« Les amateurs de whisky ou de rhum consomment dans un univers. Avec cette édition, nous leur prouvons qu’ils peuvent également aimer l’armagnac ou le cognac », lance Franck Poncelet, associé d’Amuse Bouche, la société organisatrice du premier salon dédié aux spiritueux français, France Quintessence.

Le salon, se déroule les 6 et 7 septembre à Paris, compte démontrer les passerelles entre les différents spiritueux. « C’était un véritable pari que de réunir des professionnels d’univers différents et un public au même endroit : cela se passe bien, avec des maisons historiques et emblématiques (Martel, Henessy, etc.), des maisons qui existent depuis moins longtemps (Grosperrin, Drouin, etc.) et des sociétés plus récents qui signent le renouveau des spiritueux français, notamment à travers le cocktail », précise Philippe Jugé, coorganisateur du salon.

Plusieurs lancements…

Cinquante exposants ont été réunis, parallèlement à un programme de conférences. Parmi les lancements de produits organisés au salon, Mana’o est le premier rhum pur canne de Polynésie. La première bouteille a été produite en avril dernier. « En Polynésie, il n’y avait pas de production locale de qualité : il paraissait logique d’y produire un rhum. Nous avons des restrictions à l’importation, mais nous nous sommes appuyés sur les ressources de l’île, à commencer par la canne à sucre », explique son chef de production, Olivier Duret. L’entreprise, qui propose une référence de rhum blanc, déjà en rupture de stocks, souhaite se développer en Europe.

XO Crème, qui propose cinq références de crème de Cognac enrichies de vanille, chocolat, café, caramel et coco, s’est également lancée à France Quintessence, moins d’un an après sa première production en octobre 2014. « Il s’agit d’une crème de cognac, avec du lait frais de Poitou-Charentes. Nous tenions à la dimension locale du produit », indique la marque. Trois ans de recherche et développement ont été nécessaires à l’élaboration des crèmes, qui a démarré en 2009 mais s’est heurtée, dans l’intervalle, à l’échec d’une production « test ».

Lactalium est, pour sa part, une vodka à base de petit lait d’Auvergne. Trois jours de fermentation, deux jours de clarification, deux jours de distillation et une journée d’assemblage sont requis pour élaborer le breuvage, « d’une rare suavité ». « Nous faisons fermenter le petit lait, ce qui donne une bière de lait, distillée trois fois », complète le président de la distillerie Gimet, Nicolas Sinoquet. Créée en 1929, l’entreprise compte ainsi innover.

… et des innovations

L’innovation se cache également dans les modes et lieux de production. Ainsi, Citadelle Gin a vu le jour en contournant une contrainte. « A l’origine, la maison Ferrand est une maison de Cognac, qui peut distiller de septembre à mars. Nous avons dû négocier avec les douanes, pour avoir le droit de distiller notre gin dans nos alambics cognaçais en dehors des périodes de distillation du Cognac, c’est-à-dire à partir du 1er avril au 31 août. Le produit compte dix-neuf épices et est vieilli selon la méthode Solera, qui requiert plusieurs cuves et fûts », ajoute sa brand manager, Léa Roussineau.

Naguelann se présente quant à lui comme le premier raffineur et assembleur de whisky breton (Côtes d’Armor). Ayant produit ses premières bouteilles en 2014, l’entreprise propose une référence de single malt, la cuvée Grand’Pa, notamment issue de passages en fûts de bourbon et de cidre. En Isère, le Domaine des Hautes glaces se distingue à travers sa ferme-distillerie biologique, qui a réalisé sa première distillation en 2011. Son Single malt organic whisky est uniquement produit simultanément à raison de 320 bouteilles.

Generous Gin mise, enfin, sur sa bouteille, en verre blanc et dotée d’une forme unique, ainsi que sur un accord entre du genièvre, des agrumes et des fleurs blanches (sureau, jasmin) pour « apporter une touche un peu latine » à l’univers du gin. Le produit vient d’être commercialisé.

« Les vins et spiritueux constituent le deuxième poste de notre balance commerciale, derrière l’aéronautique. Nous sommes par ailleurs les premiers consommateurs au monde de scotch whisky ! », rappelle Alexandre Vingtier, consultant et rédacteur en chef du magazine Rumporter. « Depuis la Seconde Guerre mondiale, le marché des spiritueux reste stable ! », martèle-t-il.

L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération.

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A propos de l'auteur
Journaliste dans la presse professionnelle, j'édite Business & Marchés à titre personnel depuis 2007.
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