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Who’s Next: un clash de tendances mode street et posées

3 min de lecture
Who's Next 2017 - Girl Squad

Entre frénésie et sobriété, les tendances mode automne-hiver 17/18 décryptées par le salon Who’s Next mixent des inspirations streetwear et loungewear.

Un univers résolument urbain a accueilli, du 20 au 23 janvier, les acheteurs et professionnels de la mode et des accessoires aux salons Who’s Next et Première classe, à Paris – Porte de Versailles. Dans chacun des secteurs regroupant les 700 marques présentes, les inspirations de la mode de rue des années 90 côtoient, pour la saison automne-hiver 2017-2018, un retour à l’essentiel et à des couleurs sobres – de quoi, assurément, faire un grand écart qu’assument sans complexe les créateurs présents.

Dans l’univers Fame (les créateurs et les marques qui, depuis plus de dix ans, attirent l’attention des acheteurs internationaux), le bronze, l’améthyste, le quartz rose, l’olivine et la citrine constituent les couleurs incontournables autour de carreaux, de peaux de bêtes et de motifs sixties. « Dans une époque où la mise en scène de soi est omniprésente, un lixe décomplexé infuse l’allure, pour une génération qui sait comment le consommer autrement via le vintage, le troc ou la location », explique l’équipe du Who’s Next.

Dans l’univers Private (des marques féminines et créatives à fort potentiel), les tons chocolat, flanelle, blanc optique et pétale s’exposent, face à « une quête d’essentialisme plutôt que de minimalisme, une consommation exigeante, réfléchie et qualitative ». Les mailles fines et le lainage, en trenchs, marquent ces influences. Les marques du pôle Studio (les must-have du prêt à porter féminin) se distinguent avec des couleurs camel, prune, vieux rose, taupe et sapin, pour « brouiller les frontières » grâce à l’usage de vêtements de nuit en journée.

Marqué par des influences davantage métropolitaines, l’univers Urban (denim et streetwear) allie des coloris charbon, rouge, brique, neige et bière cerise. La cible ? « Un public autoproclame #nofilter rejette l’excès d’artifices, puisant son inspiration dans le quotidien et la culture de rue », avec des looks Street 90’s déclinés jusqu’au personnel du salon. Un discours qui tranche avec celui de l’univers Trendy (des collections abordables, dans l’air du temps), qui a axé sa planche tendances sur le « zesty sporty » (bonbon, rose, citron, sucre, fraise, réglisse), plus axé sur l’esprit ludique du sport.

L’ère des clashs

Si ces tendances vous déroutent, ce n’est pas un hasard : « on constate deux grands courants, entre la frénésie et la sobriété », souligne Tiphaine Beaurpaire, chargée du conseil clients pour le bureau de tendances Nelly Rodi. Le mot d’ordre de cette année : « clashs ». « Nous n’avons pas une consommation de masse, mais en masse. Il existe une frénésie de consommation et, aux antipodes, une envie de mieux et de moins, à l’instar du succès du livre « La magie du rangement » de Marie Kondo. Ces clashs sont également générationnels (avec des entrepreneurs âgés de 25 ans qui échangent avec des investisseurs plus âgés) et liés au style (une hyper-personnalisation, avec des mannequins atypiques dans les agences).

Nelly Rodi dégage, pour la saison prochaine, quatre grandes tendances à surveiller : Soul, Blurred, East side et Austerity. Parmi les inspirations Soul, le come-back de Laureen Hill, l’essor d’Harlem (« le nouveau Brooklyn, à New York »), l’alliage du col roulé et de la chemise, les briques et le preppy réadapté sont de mise. Au rayon des inspirations Blurred, le thé (« le nouveau café »), les micro-motifs tels les détails de maille et le brouillage des frontières masculin/féminin sont de mise.

Le thème East side met quant à lui le cap sur des quartiers populaires. Le supporter de football assume sa montée en gamme, le carreau devient plus visible, le vinyle s’immisce dans les collections femme avec la touche populaire du plastique… Enfin, le minimalisme s’exprime à travers l’inspiration Austerity : le retour du satin, le mix de matières, les esprits japonais et loungewear…

Raconter une histoire en magasin

Ces tendances doivent, ensuite, trouver leur relais en magasin. « Il faut d’abord parler des marques, selon les différents positionnements des boutiques », rappelle néanmoins Patricia Chelin, consultante mode et communication, à Business & Marchés. Il est essentiel, pour les commerces, de bien cibler leur clientèle. « L’objectif des boutiques est de raconter une histoire. Ensuite, le choix des produits s’effectue en construisant une histoire au moyen de différentes pièces. Il faut conseiller les marques qui correspondent le mieux aux points de vente et à leur cible, en restant constamment en veille – le made in France et l’éthique sont des demandes fortes des détaillants », explique-t-elle.

Photo: Florie Berger Photography

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A propos de l'auteur
Journaliste dans la presse professionnelle, j'édite Business & Marchés à titre personnel depuis 2007.
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