ÉconomieEntreprisesServices

Les lieux événementiels parisiens ne veulent pas être les oubliés de la crise

2 min de lecture

Les charges de loyers des lieux événementiels courent, même sans clients. Leurs exploitants et les prestataires rappellent l’importance du secteur à Paris, et leur capacité à répondre aux nouvelles exigences des rassemblements.

“Les quatre semaines parisiennes de fashion week génèrent près d’un milliard de retombées économiques pour la capitale”, rappellent les membres du réseau Paris Centre, qui regroupe 300 espaces événementiels situés dans plusieurs quartiers (Bourse, Marais, Palais Royal, Saint-Honoré, canal Saint-Martin) ainsi que des prestataires. Les exploitants de ces lieux, typiques de l’identité parisienne (pierres blanches, structures Eiffel, caves voûtées…), entendent faire valoir leur place et rappellent l’importance du secteur événementiel, avant de faire émerger de nouveaux formats de rencontres. Denis Guignard, directeur de l’agence Lieux atypiques, qui loue et gère des lieux événementiels, nous en dit plus.

Comment avez-vous observé l’impact progressif de la crise ? 

Pendant la semaine de la Fashion Week de mars, moins d’acheteurs étrangers ont répondu présent. Côté corporate, cela a été assez brutal en mars, avec des annulations sur mars-avril puis sur des dates assez lointaines. Nous sortions d’une période de grèves en décembre, durant laquelle beaucoup d’événements d’entreprise ont été annulés en décembre faute de moyens de transport. La restriction du nombre de personnes pouvant être accueillies simultanément a également été très rapide.

Quel est l’état actuel de l’activité ? 

Nous avons quelques shootings photo ou visio-conférences, mais cela ne permet pas de payer les charges. Nous avons des baux en 3-6-9, des concessions, de la location-gérance… Même si nos clients ne peuvent organiser des événements, nos charges courent. Or, on parle plutôt de reports de charges plutôt que d’annulations. Les prêts garantis par l’Etat sont une bonne chose, mais ils devront néanmoins être remboursés. Nos lieux ont de gros loyers. Nous avons mis des moyens pour rénover des lieux typiquement parisiens, qui permettent de faire de beaux événements et qui dynamisent l’attractivité de la capitale. On se retrouve avec des complexités liées aux contraintes de déplacement, et un chiffre d’affaires quasiment à zéro. Nous aimerions avoir des subventions pour nous aider à payer nos charges de loyer en attendant.

Entrevoyez-vous des signes de reprise ? 

Nous sommes sur des signes de frémissement à partir de septembre – nous en saurons plus le 2 juin. Fort heureusement, le secteur a gagné en visibilité, notamment avec l’association Levenement qui est montée au créneau assez tôt. Les agences événementielles ont des charges différentes. Dans le contexte actuel, nos lieux ont la capacité de pouvoir permettre aux gens de se rencontrer sans éviter l’effet de foule. il faudra repenser les grands événements. Nous avons une maille géographique qui fait que nous pouvons avoir des volumes plus maîtrisés, démultipliés, notamment dans le Marais où se déplacer d’un lieu à l’autre est très simple. Ce format de parcours a déjà montré son efficacité.

2764 articles

A propos de l'auteur
Journaliste dans la presse professionnelle, j'édite Business & Marchés à titre personnel depuis 2007.
Articles
A lire également
ÉconomieEntreprisesServices

Pour l’équipe des restaurants Mamé Kitchen, “être flexitarien, c’est s’éclater à découvrir de nouvelles saveurs rythmées par les saisons”

Créée en 2018, l’enseigne Mamé Kitchen compte cinq restaurants, conçus pour la vente à emporter, autour d’une offre de street food flexitarienne. Elle compte accélérer son développement.
ÉconomieEntreprisesServices

“Climbing District compte faire monter en gamme les salles d'escalade”

A l’occasion d’une levée de fonds de 10 millions d’euros, les fondateurs de Climbing District, Henri d’Anterroches et Antoine Paulhac, nous présentent les spécificités de leur concept de salles d’escalade en milieu urbain.
ÉconomieSociété

DRY JANUARY — “Le phénomène du sans alcool va bien au-delà du mois de janvier”, observe l’équipe des vins désalcoolisés Moderato

Sébastien Thomas, cofondateur de la marque de vins sans alcool et moins alcoolisés Moderato, compte développer la R&D sur ce segment, et observe un développement de la consommation tout au long de l’année.

Recevez nos prochains articles par e-mail

Abonnez-vous à notre newsletter