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Industrie : la situation avant les élections

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Au cœur des campagnes pour les élections présidentielles et législatives, l’industrie affiche un visage guère reluisant… mais doté de solides atouts pour rebondir.

A l’échelle locale ou nationale, à travers la médiatisation de nombreux conflits ou les escarmouches relatives au Made in France, l’industrie s’est imposée comme une des thématiques phares de la campagne.

Au premier rang des accusés, la crise

Malgré le vote, en 2009, de la Loi de modernisation de l’économie, un des textes phares du quinquennat écoulé, les délais de paiement demeurent un problème quotidien pour les entreprises.  « La LME a engendré une réduction des délais de paiement durant les deux premières années, et puis ensuite nous avons constaté une stagnation, voire un recul », explique à L’Entreprise le président de l’Observatoire des délais de paiement, Jean-Hervé Lorenzi.

En cause : la crise, encore et toujours. Les turbulences économiques et financières se sont imposées comme le véritable évènement marquant du mandat de Nicolas Sarkozy, entrainant la majorité dans une série de multiples allers-retours législatifs pas toujours simples à suivre, comme pour la loi Tepa (Travail, emploi et pouvoir d’achat). Sa mesure phare, la défiscalisation des heures supplémentaires, a vu ses effets battus en brèche par la réduction du carnet de commandes de nombreuses sociétés.

Des opportunités à saisir… à condition de pouvoir le faire

La priorité de la plupart des candidats à l’élection présidentielle réside dans le soutien aux PME, à travers divers dispositifs tirés d’expériences déjà menées ou novateurs. En cinq ans, l’industrie, au cœur de la campagne, a détruit 350.000 emplois mais le nombre de brevets déposés a augmenté.

Le nombre d’entreprises exportatrices est quant à lui en léger recul, même si le chiffre d’affaires réalisé par ce biais n’a jamais été aussi élevé (470 milliards d’euros en 2011). Seulement 3,4% des entreprises exportent, malgré les efforts déployés pour apporter de la lisibilité au système d’aides, comme l’indique aux Echos Alain Renck, directeur de l’international d’Oseo : « on n’a jamais autant aidé les entrepreneurs à y aller. Il existe une martingale gagnante, et c’est à nous de le faire savoir ».

Le développement de la recherche constitue une véritable priorité pour les candidats à l’élection présidentielle. Si Nicolas Sarkozy s’est illustré dans ce domaine en réformant le crédit impôt recherche (1,6 milliard de dépenses en 2007, 5,27 milliards en 2012), en déclenchant une politique d’investissements « d’avenir » et en modifiant profondément la gouvernance des universités, il propose désormais des mesures moins ambitieuses, basées  sur le remboursement accéléré du CIR. Pour développer l’investissement en R&D, François Hollande propose pour sa part d’y lier le taux d’imposition des firmes.

La flexibilité, un passage obligé

« Il nous a fallu trouver des idées nouvelles pour faire face à la situation, faire preuve d’inventivité », témoigne, dans La Croix, Patrick Thollin, à la tête d’un équipementier automobile rhônalpin. Dans un secteur fragilisé, auquel l’instauration d’un système de bonus-malus a apporté de l’oxygène, les entreprises ont dû faire preuve d’imagination pour limiter les dégâts et conserver leurs forces en vue d’une éventuelle reprise de l’activité. Chômage partiel, prêt de salariés : tous les moyens possibles ont été testés, principalement par les PME.

« Nos succès économiques tiennent à la flexibilité salariale, autant qu’au dialogue social », estime pour sa part Bernd Lindecke, patron d’une petite entreprise industrielle allemande, dans les colonnes de Ouest-France. Le modèle allemand, régulièrement cité en exemple par le chef de l’Etat sortant, constitue pour lui une véritable arme anti-crise qui mériterait d’être déclinée dans l’Hexagone.  Les banques régionales, la règlementation beaucoup plus souple en matière de rémunération ainsi que l’implication des syndicats dans une logique plus partenariale que contestataire le séduisent.

Quelques soient leurs propositions en la matière, les candidats sont tous au charbon pour affirmer leur soutien à l’industrie…

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A propos de l'auteur
Journaliste dans la presse professionnelle, j'édite Business & Marchés à titre personnel depuis 2007.
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