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Green business: les investissements verts se multiplient

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Chaque mois, focus sur l’actualité du green business. L’engouement pour les technologies en faveur de l’environnement ne cesse de croître. L’automobile y cherche une occasion de rebondir, et la Chine de nouveaux débouchés. Mais la qualité de l’engagement des entreprises est primordiale.

« Nous investissons 100 millions d’euros par an dans la recherche sur les énergies renouvelables et la maîtrise de l’énergie (environ 30 % de notre budget de R&D). Dans le photovoltaïque, les programmes se concentrent sur le développement de cellules à très haut rendement et sur l’émergence de nouvelles technologies« , a expliqué à La Tribune le PDG d’EDF, Pierre Gadonneix. L’ex-monopole public, qui doit faire face à l’arrivée de nouveaux acteurs, tente depuis de nombreuses années de faire coexister énergies traditionnelles et renouvelables, avec une filiale à 50 %, EDF Energies nouvelles. Mais les nombreux investissements peinent à être reconnus par les clients, qui associent principalement l’entreprise au nucléaire.

Ce déficit d’image des énergies renouvelables est progressivement en train d’être comblé, notamment par le biais de la démocratisation de l’énergie solaire et, dans une moindre mesure, de l’éolien. Autrefois considérées comme peu productives, celles-ci séduisent les investisseurs, en quête de nouveaux débouchés. Selon le cabinet d’audit PriceWaterHouseCoopers, 25% des opérations de fusions-acquisitions réalisées entre 2007 et 2008 ont concerné ces sources d’énergie. L’éolien prend la première place, (57% de la valeur totale des transactions) talonné par l’énergie solaire et l’hydroélectrique. L’Europe s’arroge la majeure part de ces opérations, avec 77 fusions-acquisitions dénombrées l’an passé, contre 74 en Amérique du Nord.

En France, de nombreux fonds d’investissement se concentrent sur ce domaine. Une étude réalisée par Aélios Finance mettait récemment en exergue cette volonté: 69% des fonds d’investissement français spécialisés dans le capital risque technologique sont prêts à investir dans les technologies propres et environnementales (les cleantech) et l’énergie. La baisse des valorisations devrait engendrer de nombreuses opportunités, si l’on en croît le cabinet, qui estime que de nombreuses PME à fort potentiel pourraient faire l’objet d’opérations dans les mois à venir, lorsque les conditions de financement seront plus adéquates. Afin de soutenir ces entreprises, un appel à projets a été lancé conjointement par trois ministères. 30 millions d’euros sont prévus sur trois ans, dans le domaine des écotechnologies.

Les milliardaires s’y mettent !

Conscients de l’enjeu représenté par les technologies vertes, des milliardaires commencent à lorgner sur de multiples entreprises, ou créent leurs propres projets. C’est le cas de Bolloré, qui commercialisera l’an prochain sa Blue Car, fruit de plus de dix ans de recherche et d’un milliard d’euros d’investissement. Deux usines de batteries ont été construites, tandis que l’assemblage sera réalisé à Turin par Pininfarina. Serge Dassault lui a emboîté le pas avec sa Société de véhicules électriques, qui conçoit la Cleanova, un véhicule tout-électrique. Warren Buffet, célèbre investisseur fortuné, a pour sa part misé sur un constructeur chinois et l’éolien, tandis que le fondateur d’Ikea Ingvar Kamprad s’est tourné vers le solaire. Mais c’est Bill Gates qui remporte la palme des éco-investisseurs, en se concentrant sur les carburants alternatifs, selon l’hebdomadaire britannique Sunday Times.

Compte tenu de son potentiel, la Chine devient une des plaques tournantes du marché des énergies renouvelables. Pékin veut, en deux ans, doubler sa production d’énergie éolienne et a développé une série d’aides proposées dès lors que 70% d’énergie sont produites localement. Le leader mondial de l’éolien, le danois Vestas, va investir plus de 350 milliards de dollars à Tanjin, et General Electric va doubler ses livraisons en 2009, avec des matériels construits sur place. Chery, un des principaux constructeurs automobiles, a présenté un véhicule électrique capable de tenir sur 150 km à une vitesse maximale de 120 km/h.

Cet engouement généralisé pour les technologies vertes n’empêche pas les investisseurs d’être vigilants quant à la qualité des projets. Ainsi, aux Etats-Unis, des investisseurs institutionnels ont dressé une liste de neuf entreprises qui font trop peu d’efforts contre le réchauffement climatique, parmi lesquelles General Motors, proche de la faillite, et les compagnies pétrolières Exxom Mobil et Chevron. Quelques jours après la publication de cette liste, le cours des firmes concernées a brusquement chuté, en raison de craintes sur leur compétitivité future. Les rendements oui, mais respectueux de l’environnement c’est encore mieux.

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Journaliste dans la presse professionnelle, j'édite Business & Marchés à titre personnel depuis 2007.
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