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Design, packaging: Bronson mise sur l’agilité et le digital

5 min de lecture
Fabien Sanz, Serge Leclerc de Bussy, Bronson

Fondateurs de l’agence de design Bronson, qui vient de fêter son dixième anniversaire, Fabien Sanz et Serge Leclerc de Bussy mettent en exergue la nécessité d’adopter une organisation agile et de s’adapter à l’essor du digital.

Créée en 2005, l’agence de design Bronson s’est imposée sur son marché au moyen d’une méthode de travail innovante, associant les commerciaux et les créatifs dans le cadre des projets confiés par ses clients. La PME, qui compte aujourd’hui 35 collaborateurs, assume son fonctionnement agile, avec une organisation s’adaptant à chaque mission, et souhaite se développer dans l’univers du marketing digital. Fabien Sanz, président et fondateur de Bronson, répond aux questions de Business & Marchés avec son associé, Serge Leclerc de Bussy.

Pourriez-vous nous présenter Bronson?

Bronson est une agence de design services créée en 2005 qui a de multiples expertises. Notre métier historique, c’est le design packaging. Avec l’idée d’avoir toujours à l’esprit la présence de la marque dans son point de vente, nous avons très vite développé un savoir-faire en merchandising et retail.  Depuis deux ans, nous nous intéressons de plus en plus au digital et notamment à l’activation shopper. Nous venons d’ailleurs de recruter Jean-Philippe Santarelli, expert en la matière. Nos clients historiques sont le groupe L’Oréal dans la cosmétique, et Pernod-Ricard dans les spiritueux, et avec les années, le groupe Seb, Coty, LVMH , Danone, FDJ, DIM, ont complété le portefeuille clients. Nous avons démarré avec une structure à géométrie variable, de freelances experts en fonction des sujets et des problématiques. C’était les prémices des « structures agiles », afin d’être très fluide et réactif dans l’organisation de nos projets. Il y a dix ans, nous avons été des précurseurs en la matière !

Quel regard portez-vous sur le développement de Bronson depuis dix ans?

Les valeurs qu’on a souhaité mettre en avant il y a dix ans sont toujours respectées aujourd’hui : des valeurs humaines (avec nos collaborateurs, freelances, prestataires…), le service clients (essentiel à nos yeux), la créativité, l’innovation (dans nos process de travail ou dans l’offre de service Bronson) et bien sûr la « smile attitude » en interne et avec nos clients. C‘est l’état d’esprit Bronson. Dès 2005, nous avons souhaité mettre en avant les « experts métiers » auprès de nos clients, ce que l’on a rebaptisé récemment « l’organigramme inversé ». Le chef de projet créatif et le chef de projet commercial font avancer chaque projet de concert. On parle de co-responsabilité, et de fonctionnement en équipe projet.  L’organigramme inversé met en avant l’idée que le client est notre boss à tous !

L’agence se caractérise par le lien entre les experts métier et ses clients. Comment se déroulent ces échanges?

Chez nous, les créatifs sont « des chefs de projet créatifs ». Ils sont en contact direct avec nos clients. Les commerciaux coordonnent les projets. Le chef de projet créatif est présent chez le client. Il défend les partis pris créatifs de l’agence. Nous organisons régulièrement à l’agence, des formations avec les plus jeunes collaborateurs de nos clients pour bien qu’ils puissent comprendre les rouages de notre métier. Dix ans après, c’est toujours le cas, nous y sommes toujours attachés. La relation humaine est essentielle dans ce métier. Nous devons faire comprendre à nos clients qu’un créatif a un savoir-faire, une expertise, un œil et un talent, et qu’une bonne réponse est liée a un brief, argumenté et avec des objectifs. Nous sommes là pour traduire en images l’objectif marketing de nos clients, sur tous les supports de communication de sa marque.

« L’essor du digital induit des conséquences organisationnelles »

Durant la décennie écoulée, comment a évolué le marché?

Il y a dix ans, nous avions du temps ! Maintenant, nous devons être très réactifs, dans une enveloppe budgétaire maitrisée et nous devons toujours être très bons créatifs évidemment. Le marché s’est un peu durci, et il nous faut être toujours plus créatif, plus curieux, plus internationalisé… Nous poussons nos créatifs à aller voir ce qui se passe en magasin, en les coachant pour les animer et les éveiller. Le coaching des équipes est important dans une agence de communication. Les nouveaux métiers liés au digital et à l’activation y concourent aussi : on travaille sur l’environnement de vente in situ, ainsi que sur le Web. Le graphiste ne peut plus ignorer les codes du Web. On travaille depuis un an pour le groupe Seb, en trouvant des mécaniques promotionnelles en magasin par exemple, et simultanément sur Internet. Il faut assurer la cohérence de la mécanique graphique sur tous les supports. La deuxième grande tendance, ce sont les plateformes de production collaboratives. Notre plateforme B/Prod gère aujourd’hui la production de 2000 produits par an.

Quelles sont les conséquences de ces mutations en termes de compétences et d’organisation?

Aujourd’hui, le graphiste n’est plus seulement centré sur le produit ou le point de vente, mais doit appréhender aussi l’univers digital. Le client peut aussi contribuer à dicter l’organisation d’une agence : ainsi les grands groupes nous ont poussés à mettre en place l’organigramme inversé, le travail avec la grande distribution appelle à la mise en place de workflows. Nous nous réadaptons en permanence, ce qui peut parfois déstabiliser, mais on suit le marché. Sur les nouvelles technologies et les nouveaux métiers, il est, par ailleurs, plus facile de former des gens au sein de l’équipe que d’amener des webdesigners vers notre univers. Encore une fois, on essaie de repérer des « experts », avec un travail RH constant.

« L’éco-conception et les objets connectés sont les territoires de demain »

Quelles évolutions avez-vous constaté en matière de design et de packaging?

On a parlé de la « French touch », notamment à l’international, qui est une tendance depuis un à deux ans, qui valorise le savoir-faire à la française, notamment dans les univers spiritueux et luxe. Autres tendances pour le packaging, les conditionnements se rétrécissent (par exemple, des déodorants plus petits avec la même contenance de produit). Il ne faut pas oublier, non plus, de mentionner l’éco-conception : on essaie d’optimiser les packagings et nous recourons à des matériaux éco-responsables. Nous avons quelques projets sur les objets connectés, qui sont finalement ce lien direct entre le produit et votre smartphone : entre un investissement TV et une campagne digitale, la préférence va clairement à la seconde option.

Quels sont vos objectifs de développement?

Depuis un an et demi, l’international. Pour l’instant, on opère de France, mais on part en Chine tous les deux mois, au Japon et nous développons des projets au Brésil et en Afrique. Deuxièmement, un projet de croissance externe : au bout de dix ans, cela peut être un sujet, soit sur un métier complémentaire (digital, architecture commerciale), ou sur une activité similaire mais avec un pool de clients très différents.

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A propos de l'auteur
Journaliste dans la presse professionnelle, j'édite Business & Marchés à titre personnel depuis 2007.
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