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Les créateurs de la liqueur au lait La Capricieuse à l’assaut du marché du whisky

4 min de lecture
Liqueur au lait de chèvre La capricieuse

Forts de la success-story de leur liqueur au lait de chèvre La Capricieuse, Alexandre Rizzotto et Nicolas Guilloteau s’apprêtent à lancer Le Whisky des Français dans tous les réseaux.

En 2016, Alexandre Rizzotto et Nicolas Guilloteau ont crée La Capricieuse, une liqueur au lait de chèvre. « On mélange d’abord du lait et une partie de l’alcool, puis on ajoute de l’eau, du sucre, des arômes naturels. Enfin, il y a un deuxième mélange avec le reste de l’alcool », résument ses créateurs. Cette success-story a permis de lancer le financement participatif du Whisky des Français, une nouvelle gamme dont le lancement s’effectuera après le confinement. Depuis Issoudun (Indre), Alexandre Rizzotto nous présente l’actualité de l’entreprise et décrypte les initiatives prises par la grande distribution, dont il est issu.

Pourriez-vous nous présenter votre parcours ?

Alexandre Rizzotto — Après des études de commerce, j’ai décidé de me lancer dans la conception et la distribution de marques de spiritueux. J’ai créé ma première marque de vodka, La Philosophe, durant mes études fin 2014 (lancée début 2015). J’avais de l’appétence pour le produit et j’avais l’envie d’entreprendre. Il y a un côté transgressif dans l’entrepreneuriat qui me correspond. Entre-temps, je suis retourné dans le Berry. Je me suis associé avec un ami, spécialisé en commerce international, pour créer une liqueur. Nous avions envie de rendre hommage à notre terroir. La naturalité, le consommer-mieux, le terroir et le local sont des notions essentielles.

Comment s’est développée La Capricieuse ?

A la base nous utilisons du lait de chèvre. Nous avons créé des versions locales à base de miel (non conservée) puis de plantes. Ensuite, les choses se sont accélérés naturellement. Nous avons été contactés en Corse, donc nous avons créé une version à la châtaigne, d’abord commercialisée seulement en Corse, puis sur le continent. Elle est devenue notre best-seller. Nous avons donc ensuite crée, en hommage à la Normandie, des versions au lait de vache et nous avons également collaboré avec les cidres Sassy. Nous avons décliné plusieurs versions, pour aboutir à une gamme de dix références. Nous vendons plus de 20.000 bouteilles par an, sur le secteur traditionnel, principalement cavistes et fromageries, en France. Nous sommes l’une des marques d’alcool les plus vendues en laiteries-fromageries ! C’est un bon début pour un produit si atypique, mais les clients en redemandent.

De quelle manière abordez-vous la grande distribution ?

Comme nous étions souvent comparé au Bailey’s, qui est un produit qu’on retrouve dans toutes les enseignes de grande distribution, nous avons également décidé de nous positionner sur ce segment, avec un nouveau packaging pour pas qu’il y ait de confusion avec nos produits destinés au secteur traditionnel. Nous avons développé, en gardant les fondements de La Capricieuse, des crèmes de malt (17%), aromatisées à la vanille et à la noisette. La première est travaillée à base d’eau-de-vie de malt. Les « crèmes de whisky » ne sentaient pas le whisky. Nous avons donc choisi de travailler la deuxième avec de l’eau-de-vie de malt tourbé, toujours avec des ingrédients français. Cela nous a donné l’envie de nous intéresser davantage au whisky, et aussi au réseau des grandes et moyennes surfaces.

Quels sont les enjeux de cette arrivée ?

La grande distribution prend de multiples initiatives, c’est un secteur en pleine mutation. L’approche produits a changé. L’approche des consommateurs aussi. Le paradoxe, c’est que c’est en partie dû à l’excellent travail et à la pédagogie des cavistes. Sur les liquides, il y a des mutations qui s’opèrent chez les industriels également. Après les caves à vins, les caves à bières se sont développées en GMS, ce qui a permis de répandre la notion de « craft ». Un seul rayon n’a pas évolué : les alcools. Il s’agit du rayon qui génère le moins de marges en magasin. Il faut le repenser, et c’est amené à changer.

Quels produits lancerez-vous dans votre gamme de whiskies ?

Le Whisky des Français est une gamme de whiskies français, distillés, maltés localement. Une première cuvée, Essentielle, sera notre whisky de base (fûts de chêne neuf, de bourbon et de cognac). Elle a pour vocation à être distribuée le plus largement possible sur le secteur traditionnel des cavistes et des CHR. Ensuite, nous aurons des cuvées dont l’objectif est de faire des finishs en fûts de vin régionaux. En région Centre Val-de-Loire, il y a de petites appellations comme le Valencay, le Vouvray, le Reuilly ou les Côteaux du giénois, commercialisés sur internet et dans les zones de production concernées. Sur Ulule, nous avons lancé une campagne de pré-ventes (Le Whisky des Français). Pour la fin d’année, des cuvées Collection sont prévues, avec des domaines prestigieux.

Quels sont les principes retenus pour la fabrication et la commercialisation ?

La digitalisation doit servir à rapprocher le consommateur du distributeur, via la communication, la transparence et l’échange. Nous aurons un e-shop (avec les mêmes prix que dans les réseaux cavistes) au moment voulu. Deuxième pilier, le participatif : la filière de l’agroalimentaire compte de multiples intermédiaires. Il faut penser à tout le monde (matières premières, distributeurs, consommateurs…). Nous avons donc souhaité mettre en place un système où chacun trouve sa place.  Troisième pilier, l’économie circulaire : faire attention à notre empreinte, mettre en place le vrac plus largement. On maîtrise le recyclage du verre, mais sa production est très énergivore ! Nous voulons mettre en place un système de réemploi des bouteilles.

Quels sont vos objectifs de développement ?

Nous souhaitons continuer sur notre lancée sur le secteur traditionnel en continuant de développer nos marques. Nous comptons bien continuer notre percée sur le secteur des liqueurs. Nous recrutons deux animateurs de réseau. En parallèle, nous souhaitons créer une gamme complète pour les grandes et moyennes surfaces. Nous travaillons sur des projets de rhums macérés pour la grande distribution, plus naturels et français, mais aussi un nouveau whisky ainsi que sur une liqueur de menthe, le tout sans perdre notre philosophie. Les spiritueux sont distribués par Tessendier Distribution.

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A propos de l'auteur
Journaliste dans la presse professionnelle, j'édite Business & Marchés à titre personnel depuis 2007.
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