Depuis plus de dix ans, Brooklyn Brewery s’est imposée sur le marché français, notamment grâce à ses IPA. Mais la brasserie new-yorkaise propose une gamme bien plus large. Garrett Oliver, figure emblématique de la marque, nous en présente un beau panel.
Brooklyn Brewery fête plus de dix ans de présence en France. Distribués sur le territoire depuis 2014-2015, les produits de la brasserie new-yorkaise ont permis à la marque de se hisser au rang de leader de l’IPA en France à travers trois références, Pulp Art, Stonewall Inn et Defender.
Pourtant, la gamme est bien plus large, avec six bières différentes disponibles en France… et bien d’autres à l’international grâce à une dizaine de références par an, ponctuelles ou permanentes, tel que le souligne Garrett Oliver. Âgé de 63 ans, il est la figure emblématique de Brooklyn Brewery. Infatigable représentant de la marque, il est entré dans l’entreprise en 1994 en tant que maître brasseur. Auteur de nombreux livres, il a été récompensé à de nombreuses reprises pour son action dans le secteur brassicole. “Il n’y a pas que deux ou trois bières dans la gamme”, insistait-il, il y a quelques semaines, de passage à Paris.
Chez Brooklyn Brewery, des bières incontournables
La plus connue ? La Brooklyn Lager (5,2%), assurément. Cette amber lager, fer de lance de Brooklyn Brewery, est composée de malts caramélisés. “Ça passe ou ça casse”, observe toujours Garrett Oliver, qui rappelle que cette bière trois à quatre fois plus amère qu’une lager classique, présente depuis les débuts de la brasserie en 1989, est toujours d’actualité.

Bodega Run
Récemment, Brooklyn Brewery a poussé les feux sur Bodega Run, une smooth IPA titrant 6,7%. Le storytelling s’appuie sur le concept des bodegas, des épiceries de rue que l’on trouve à New York. “Ce brassin aux arômes expressifs s’inspire de l’atmosphère généreuse et singulière des bodegas new-yorkaises”, indique l’équipe française de la marque. Disponible depuis le mois de mai, et lancée il y a trois ans à l’international, cette bière juicy, amère, portée sur les agrumes grâce aux houblons Sabro et Mandarina, est également catégorisée comme une New England IPA, très aromatique, douce, et fruitée.
Des projets internationaux menés sous la houlette de Garrett Oliver
Parmi les projets lancés ces dernières années, celui de la Fonio Rising Pale Ale (5%) a une importance particulière pour Garrett Oliver. En 2024, pour célébrer son trentième anniversaire dans la maison, il a travaillé avec sept brasseries à travers le monde afin de remettre au goût du jour le grain de fonio d’Afrique subsaharienne. Cette céréale peu consommatrice d’eau “apporte des notes de vin blanc, de sauvignon blanc”, indique le chef brasseur, qui a mené à bien l’opération avec Carlsberg. “Le fonio prospère dans les sols pauvres en nutriments des régions arides proches du désert du Sahel, là où d’autres cultures échouent, sans nécessiter d’engrais ni de pesticides”, décrit le groupe. La bière, qui embarque 15% de fonio, présente un nez rond, autour des agrumes, et est très franche en bouche.

Brooklyn Omnipollo
Quant à la Brooklyn Omnipollo (10%), il s’agit d’une collaboration avec la brasserie suédoise Omnipollo, effectuée en 2024. Cette imperial stout embarque du fonio. Une suggestion de dégustation ? Comme un dessert, avec une glace à la vanille. Le nez est doux, chocolaté. En bouche, la bière est longue, crémeuse, proche d’un fondant au chocolat. “La bière permet de nombreuses possibilités de food pairing”, ajoute Garrett Oliver.
Des bières rares ou peu connues signées Brooklyn Brewery

Electric Gold
Il existe aussi des bières réservées seulement aux invités de la brasserie… Exemple d’une “ghost can”? L’Electric Gold (9%), dotée d’un profil “proche de celui des Delirium ou des Duvel, mais avec un côté un peu anesthésiant apporté par le poivre de Sichuan”. Au nez, le poivre est d’emblée présent. En bouche, la bière est sèche en attaque, puis le poivre grimpe progressivement. Elle est très longue, et taillée pour une consommation à table. Douce, sans sucrosité exacerbée, cette bière ne sera hélas “probablement jamais” disponible en France.

Playa de Brooklyn
Idem pour la Playa de Brooklyn (4,8%), “la bière des vacances”, dans la veine d’une Mexican lager, avec 20% de maïs. Une bière onctueuse, fruitée, qui n’est pas sans rappeler une célèbre marque mexicaine de bière connue pour être servie avec un quartier de citron vert.
La Bel Air Sour (4,5%) représente, elle, une occasion manquée de faire connaître ce style. “Il y a quelques années, nous pensions que les sour allaient fonctionner en France. Force est de constater qu’elles ont du mal à trouver leur public. Par contre, en Finlande, c’est un succès”, lance Garrett Oliver. Derrière une robe orange sanguine, cette bière imaginée “dans la veine d’un spritz” a été lancée il y a six ans aux Etats-Unis.
En France, pleins feux sur l’IPA
“Nous souhaitons démocratiser l’IPA en France”, souligne Arthur Crombez, le chef de groupe Brooklyn Brewery chez Brasseries Kronenbourg, dont la charge incombe sur le marché français. Prochainement, la priorité sera donnée à la Pulp Art (6%), une IPA fruitée – en France, l’IPA ne représente que 3% des ventes. Fraîche et taillée pour être servie en pintes, la Pulp Art, dont les codes graphiques sont résolument pop, consiste en une bière non filtrée disponible depuis trois ans en CHR et en GMS.
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