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La conjoncture difficile pour les brasseurs artisanaux se confirme

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Les organisations professionnelles du secteur de la bière alertent sur les difficultés traversées par les entreprises. Le nombre de fermetures de brasseries progresse.

Temps difficiles pour les brasseries artisanales. D’après le Syndicat national des brasseries indépendantes, plus de 76 % des brasseries ont des trésoreries “inquiétantes”, et 61 % “sont soucieuses de leur avenir à court terme”. Le syndicat demande une aide exceptionnelle de 20 millions d’euros afin de soutenir la trésorerie des entreprises, fragilisées ces dernières années par les hausses des prix de l’énergie, des matières premières agricoles et des emballages, dont les bouteilles en verre. En mars, le site spécialisé Projet amertume recensait 2585 brasseries en activité en France.

En février dernier, Brasseurs de France, la principale organisation professionnelle du secteur, alertait aussi sur la situation : près de deux-tiers des brasseries déclarent que leur taux de marge a baissé entre 2019 et début 2024. En 2023, près de 60 défaillances d’entreprises brassicoles ont été recensées par la Banque de France, contre 14 en 2022. La mise en place d’un soutien à la trésorerie, l’étalement du remboursement des prêts garantis par l’Etat ou l’amélioration de la lisibilité des dispositifs de soutien à l’investissement et à l’innovation étaient notamment demandés.

Une situation tendue ces derniers mois

Parmi les dernières actualités en la matière, on regrettera la fermeture, au 30 juin 2024, de la brasserie Petite Couronne, située à Gennevilliers (Hauts-de-Seine), au terme de sept ans d’existence. Fondée par Benjamin Gauffre, elle s’était taillée un réseau de 300 clients. Jusqu’au bout de l’aventure, la brasserie a continué à faire valoir son point de vue sur la bière, à l’instar de l’une de ses dernières références, la Mexican lager, fruitée et désaltérante. Petite Couronne avait aussi développé sa gamme en canettes.

Il y a quelques semaines, Fabien Nahum, le fondateur de la brasserie Hespebay, officialisait pour sa part la fin de l’entreprise fondée en 2014, à l’issue de 18 mois de redressement judiciaire. “Notre brasserie artisanale n’a pas seulement été un lieu de travail, mais une véritable communauté réunissant plus de 300 clients passionnés, 62 associés dévoués et une équipe incroyable”, a-t-il indiqué sur sa page LinkedIn. Initialement basée à Paris sous le nom de Société parisienne de bière, la brasserie avait pris son essor dans ses locaux du Val d’Oise.

Créée en avril 2015, la brasserie francilienne BapBap, qui compte des locaux à Paris et, depuis 2021, à Sucy-en-Brie (Val-de-Marne), est quant à elle en redressement judiciaire depuis octobre 2023. Les fondateurs de l’entreprise de 25 salariés ont présenté un plan, tandis que plusieurs offres de reprise ont été déposées, parmi lesquelles celles d’Appie & Cie (production de cidre et de bière) et de la Brasserie du Bouffay, basée en Loire-Atlantique.

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Journaliste dans la presse professionnelle, j'édite Business & Marchés à titre personnel depuis 2007.
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