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« Wishibam veut réintégrer de l’humain dans l’e-commerce »

3 min de lecture
Wishibam : application mobile

La nouvelle application mobile Wishibam compte aider ses clients dans leur shopping mode.

Lancés mi-novembre, le site internet et l’application Wishibam (pour « wish », le vœu, et « bam », la rapidité) combinent des services d’e-commerce, de conseils shopping et d’aide au repérage de produits en partenariat avec des éditeurs de presse. Leur fondatrice, Charlotte Journo-Baur, répond aux questions de Business & Marchés.

Quel constat vous a incité à créer Wishibam?

D’avril 2014 à novembre 2015, l’entreprise opérait sous le nom de Zoomdle. Son concept consistait à repérer un produit dans un magazine, de le prendre en photo, et de l’acheter dans l’application. Nous avions eu une vingtaine de partenariats, essentiellement avec des magazines de mode. Or, beaucoup de gens prenaient en photo des produits hors de nos magazines partenaires. Le deuxième constat était que les produits les plus flashés n’étaient pas les plus achetés : des produits très chers, suscitant l’intérêt, mais sans envie d’acheter, de fait. Les produits achetés dans l’application sont plus accessibles en termes de prix.

Dès lors, comment avez-vous transformé l’offre de l’entreprise?

Partie de ce constat, je me suis rendu compte que de nombreux sites d’e-commerce (CDiscount, Amazon, etc.) tendaient à remplacer l’humain par des algorithmes. Or, le fait de ne pas pouvoir les joindre facilement est un frein à l’achat ! Avec Wishibam, nous avons voulu réintégrer l’humain dans un processus d’achat en ligne. En général, on va dans un magasin car on a envie d’être conseillé. Nous souhaitons être le site et l’application qui permettent aux gens d’être conseillés, avec la reconnaissance d’images et un service « premium » gratuit.

Concrètement, comment s’effectue ce service?

La promesse de notre assistant shopping est de retrouver un produit à partir d’une photo. On a développé un système en back-office pour rechercher les produits, grâce à nos assistants qui ont une formation de styliste. L’assistant shopping peut aussi rechercher un produit similaire dans un budget donné, par exemple. On a appris de Zoomdle, et j’ai utilisé tout ce que savais sur le commerce physique.

Quel a été le process de lancement, entre l’idée initiale et la mise en ligne?

A l’origine, mon père [Philippe Journo, fondateur de la Compagnie de Phalsbourg, foncière spécialisée dans l’immobilier commercial] a eu l’idée de créer Zoomdle. En avril 2015, on m’a demandé de faire un état des lieux de l’entreprise, dans l’objectif qu’elle décolle vraiment. J’ai alors exposé ma vision, et on m’a demandé de reprendre Zoomdle. Nous avons tout changé très rapidement : en mai-juin, nous avons pensé aux produits et fait valider les maquettes, pour un lancement le 11 novembre. Nous disposons d’une équipe de cinq développeurs.

Comment fonctionnent le site et l’application pour le grand public?

Sur le site et sur l’application, les produits sont les mêmes, mais le fonctionnement est différent. Il y a plus de fonctionnalités sur l’application, sous le concept « vous cherchez, nous trouvons » en matière de mode, de beauté et de décoration. Notre assistant shopping peut vous aider à trouver le costume que vous allez mettre pour le Nouvel an, une chemise dans un modèle moins cher, etc. Sur le site internet, l’assistant shopping n’apparaît que sur les fiches produits, pour trouver un produit similaire dans une gamme de prix différente ou pour disposer d’un look donné. On peut être contacté par e-mail (dans la journée) ou par téléphone, pour affiner les recommandations proposées par e-mail. Le service d’assistant shopping est, pour l’heure, gratuit et permet de générer des visites. Nous avons environ 20% de visiteurs qui reviennent le lendemain sur l’application. Nos taux de conversion sont, sur le mobile, de 2,5%, contre 0,8% en moyenne.

De quelle manière établissez-vous un lien entre les magazines et les produits commercialisés?

Notre proposition de valeur est de permettre aux lecteurs et aux lectrices d’acheter les produits vus dans les magazines. Nous recevons les maquettes, et nous établissions des partenariats sous forme de places de marché. Notre seule commission est celle effectuée sur les ventes. Nous souhaiterions par ailleurs avoir davantage de magazines de partenaires, mais cela prend du temps.

Quel est votre modèle économique et quelles sont vos perspectives de développement?

Nous sommes actuellement 15 personnes dans l’entreprise. Aujourd’hui, nous fonctionnons comme une marketplace, en prenant une commission sur la vente, négociée avec les e-marchands. D’ici 6 à 7 mois, nous devrions commencer à faire de l’achat ferme. Nous allons aussi commencer à faire du marketing dans des pays francophones au cours des 6 prochains mois.

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A propos de l'auteur
Journaliste dans la presse professionnelle, j'édite Business & Marchés à titre personnel depuis 2007.
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