Angel Teta et Owen Martin - Whiskey Angel's Envy
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Le whiskey Angel’s Envy se relance en France

3 min de lecture

Libéré de ses allocations, le whiskey Angel’s Envy, originaire du Kentucky et bénéficiant d’un second vieillissement en fûts de porto, repasse à l’offensive sur le marché français.

Deux ans après un premier lancement en France, Angel’s Envy repasse à l’offensive. En se dotant d’un brand ambassador de plein exercice, Alexandre Girardot, précédemment business developer pour Maison Mounicq, et en conviant à Paris, mi-mai, Owen Martin, maître distillateur depuis l’automne 2022 (à la suite du décès du cofondateur et master distiller Lincoln Henderson) ainsi qu’Angel Teta, global whiskey guardian. “Angel’s Envy prône une approche du Bourbon qui respecte la tradition, tout en ayant un esprit d’innovation”, décrit Alexandre Girardot.

Whiskey Angel's Envy

Angel’s Envy se caractérise par sa double maturation, le Bourbon étant vieilli en fût neuf, puis passé en fûts de second remplissage : du porto pour la référence principale (Kentucky straight bourbon, 43,3%). “Ce procédé permet de se différencier des whiskeys existants. Le double vieillissement, qui n’est pas traditionnel, avait déjà été expérimenté par les fondateurs de la distillerie”, observe Owen Martin. “Cela donne un côté légèrement “madeirisé” au produit, avec des notes de cacao”, complète Alexandre Girardot, qui suggère de s’intéresser aux associations possibles avec le chocolat. Le Bourbon passe de quatre à six ans en fûts de chêne neufs toastés, puis environ six mois en fûts de porto.

Un climat sec

Le mélange de grain est composé à 72% de maïs, de 18% de seigle et 10% d’orge maltée. “Le mash est l’élément clef de la fabrication. Nous devons aussi être vigilants quant à la gestion de l’humidité, avec un climat très sec par rapport à ce que les producteurs de whisky connaissent en Ecosse par exemple. Dans le Kentucky, les saisons sont très marquées”, explique Owen Martin.

Le fil de la fabrication peut aussi se relater par la dégustation du new make (62%), à la sortie de l’alambic : des notes de cire au nez, un peu beurrées aussi, et des arômes de cuir en bouche avant une finale mentholée. L’unfinished bourbon, qui n’est pas le produit final donc, à 59%, présente des notes d’amandes douces au nez, et une belle amertume en bouche. Le produit fini tire sur le caramel au nez, et se révèle assez minéral en bouche, avec une finale douce. En édition limitée, le Cellar collection (55%), brut de fût, vieilli durant dix ans, est épicé au nez, et résolument onctueux en bouche.

Pour l’approvisionnement en fûts neufs, des contrats de long terme ont été passés avec des tonneliers, avec deux fournisseurs principaux, le bois provenant principalement du Kentucky – l’Arkansas est aussi cité pour son bois. La forme de la bouteille a pour sa part été dénichée dans des archives appartenant à Brown-Forman. “Cela allait bien avec le côté non-traditionnel d’Angel’s Envy”, indique Angel Teta.

Manhattan, Boulevardier et créations

C’est pourtant Bacardi qui préside aux destinées de la distillerie, et Bacardi-Martini France qui en assure la distribution localement. Depuis l’an dernier, pour la première fois, Angel’s Envy est commercialisé sans allocations – à son lancement en France, seules 100 caisses étaient disponibles à l’année. Le produit est sorti pour la première fois hors de ses frontières en janvier 2020, avec une incursion sur le marché britannique. “Mon rôle est de s’assurer que la qualité du liquide ne change pas, quelque soit la hausse des quantités”, insiste Owen Martin. Ouverte en 2013, la distillerie a lancé Angel’s Envy en 2016.

En cocktails, aux Etats-Unis, Angel Teta préconise une dégustation en Manhattan (whiskey, vermouth rouge, amer), ou avec du verjus et du fino sherry sur le marché français. “L’old fashioned est une bonne idée, mais nous préférons aller vers des cocktails moins préemptés par les marques, comme le Boulevardier.”

Au Moonshiner, un bar à cocktails du 11ème arrondissement de Paris, l’équipe a imaginé quatre cocktails, parmi lesquels l’Easy Easy (Angel’s Envy port finished, verjus, sirop simple, bitter orange) et le Smoky bourbon sour (whiskey, mezcal, citron, sucre, poivre noir). “Le Bourbon n’est pas cantonné à l’old fashioned. Nous souhaitions l’emmener vers des cocktails plus faciles à boire, avec un drink printanier qui va permettre d’élargir son public”, explique l’équipe du Moonshiner à propos de l’Easy Easy. Le cocktail, très gourmand, a de la mâche et présente des notes anisées. Le second cocktail, herbacé, ne serait pas pour déplaire aux amateurs de daiquiris.

Easy Easy - Cocktail Angel's Envy au bar Moonshiner

Easy Easy

Smoky bourbon sour - Cocktail Angel's Envy au Moonshiner

Smoky bourbon sour

Les cavistes largement ciblés

En France, Alexandre Girardot recommande de tester le service en boilermaker avec une bière pale ale. Il aura pour mission de cibler les bars haut-de-gamme ainsi que les bars à cocktails influents. 40% de son temps sera consacré aux cavistes, une proportion élevée pour un brand ambassador.

L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération.

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A propos de l'auteur
Journaliste dans la presse professionnelle, j'édite Business & Marchés à titre personnel depuis 2007.
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