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Quelle université pour demain ?

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Organisées par le mensuel Acteurs publics, les premières rencontres de la modernisation de l’Etat se tenaient mercredi et jeudi dernier à Paris. Une table ronde était consacrée à la recherche et à l’enseignement supérieur. Compte-rendu partiel.

Nombre d’étudiants français s’expatrient, constate Xavier Sidaner, journaliste à Acteurs publics. Les universités françaises sont mal classées dans les classements internationaux; Valérie Pécresse (ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche) souhaite intervenir dans le mode d’élaboration des classements. La loi LRU (Libertés et responsablités des universités, votée à l’été dernier) contient de grands axes: l’orientation, la gouvernance, davantage de liberté au niveau budgétaire et du recrutement, et l’instauration de contrats pluriannuels avec l’Etat. Le récent plan de réforme du CNRS, en date du 1er juillet, s’avère pour sa part légèrement différent de celui annoncé initialement par Valérie Pécresse.

Pour la professeur des universités rémoise Sylvie Pittia, le terme de « modernisation » peut faire paraître la tâche exaltante, mais ce ne doit pas être un alibi pour des réformes commises contre la communauté éducative. Le système d’enseignement supérieur est, par vocation, perpetuellement en devenir. La communauté universitaire est en phase avec une entreprise de modernisation, mais encore faut-il définir les bases de cette modernisation. Un Etat moderne se doit de correspondre à quatre critères: régulateur d’inégalités (« La mission de l’enseignement supérieur, ce n’est pas d’être rentable« ), ambitieux (oser afficher l’ambition d’une société de la connaissance), qui n’hésite pas à bien identifier ses forces (« La fonction publique est largement composée, permettez-moi de le dire, d’acteurs intelligents« ) et qui doit savoir rendre à nouveau le « service de l’Etat » attractif (redonner du crédit à la fonction publique, et « sortir l’enseignement supérieur d’une forme de misérablisme » dans lequel on l’a cantonné).

Bernard Saint-Girons, directeur général de l’Enseignement supérieur, rappelle que la loi LRU est avant tout un texte de modernisation, en date d’août 2007. Le décret établissant le financement des universités n’a été publié que le 26 juin dernier. Il y a dix ans, lorsqu’il était président d’université, la conférence des présidents d’universités réclamait de véritables moyens de financement, indique-t-il. Ce besoin de réformes était partagé par les universités. « Les universités abordent une nouvelle phase de leur existence« , affirme-t-il, abordant la question de la propriété de leur patrimoine par les établissements à compter du 1er janvier prochain. Il faut aussi oser mettre en réseau certains établissements. A Strasbourg, puis à moyen terme à Montpellier, on assiste ainsi à des fusions d’universités. Les organismes de recherche, qui apparaissent comme des partenaires des universités, sont quant à eux invités à développer ces partenariats.

Le directeur en charge de la recherche et développement chez France Télécom, Thierry Bonhomme, explique pour sa part que l’innovation est un moteur de croissance. On compte environ 70 pôles de compétitivité en France: il s’agit de garantir le développement régional, national et international de nos activités. Ce qui est remarquable, c’est le fait que ces pôles associent des universités, des grandes écoles et des entreprises. L’enseignement supérieur est à l’origine de la recherche en coopération, qui est productrice de valeur et d’emploi. On aurait cependant besoin d’un peu plus de benchmark (se comparer aux firmes les, plus performantes) et de coopération. Chez France Télécom R&D, l’insertion professionnelle des doctorants est une réalité avec plus de 250 personnes, ajoute-t-il.

Interrogés par Problématiques.fr, Thierry Bonhomme souhaiterait, dès le secondaire, expliquer clairement ce que sont les métiers proposés dans les labos de R&D, et redonner du sens à la notion d’interdisciplinarité. Il s’agit de faire travailler ensemble plusieurs corps de métiers, et d’ouvrir ses compétences à d’autres domaines. Bernard Saint-Girons soutient quant à lui le développement du plan Réussir en licence présenté par la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Valérie Pécresse, indiquant qu’à terme, « c’est à dire lorsque le déploiement sera complet, ce sera pas moins de 800 millions d’euros qui seront mobilisés« .

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