Delano Bar, le bar à cocktails du nouvel hôtel Maison Delano Paris, près de l’Elysée, mise sur un équilibre entre codes rassurants et créativité.
Un bar à cocktails à proximité immédiate de l’Elysée. “Nous sommes le bar de l’hôtel, ouvert sur son quartier grâce à une entrée dédiée, qui met à l’honneur les produits français avec le savoir-faire de son équipe”, illustre Kevin Eteo Mba, chef barman du Delano Bar. Depuis le 23 mars, l’établissement prend place dans le nouvel hôtel Maison Delano Paris (5 étoiles), rénové par l’architecte d’intérieur Lázaro Rosa Violán dans les locaux de l’ancien Buddha Bar Hôtel, rue d’Anjou (8ème arrondissement). 56 chambres, dont 19 suites, doivent cibler une clientèle internationale, augmentée d’un public parisien à travers le bar et un restaurant franco-andalou.
Mathias Berland, Kevin Eteo Mba et Steven Gillouard
Cinq personnes composent l’équipe du bar, pensé comme un élégant salon, telle une pièce à part de l’hôtel. Pour le lancement, place au menu “Cliché”. “Nous avons retenu un certain nombre de caractères qui collent bien à nos clients, nous avons identifié leurs idéaux, et nous avons souhaité répondre à l’ensemble des attentes à travers nos cocktails”, décrit Kevin Eteo Mba, précédemment passé par le So/Paris (appartenant également au groupe Ennismore, filiale d’Accor) après un parcours dans l’hôtellerie haut-de-gamme (Saint James, Albany, Montalembert, Park Hyatt Paris Vendôme, Madame Rêve).
Delano Mule
Douze cocktails, dont deux sans alcool, composent le menu. Une offre très rassurante, qui ne déroutera pas les habitués des bars d’hôtel. Les cocktails mêlent des produits incontournables et une pointe d’ingrédients plus modernes, comme l’hydromel ou le mezcal. Pas d’exubérance, mais un jeu sur les produits, à l’instar du Delano Mule (25 euros), présenté comme l’incontournable de la maison : verjus, manzanilla, porto, gingembre, hydromel Bulles de ruche, spiruline. “Les bases du mule ont été déconstruites et réinterprétées pour une version Atlantique qui symbolise l’arrivée de la marque Delano en Europe”, précise l’équipe du bar, en référence aux origines de Delano, un hôtel ouvert à Miami (Etats-Unis) entre 1947 et 2020.
Côté classique
Passe-Partout
Le Passe-Partout illustre également ce parti-pris, avec un cocktail consensuel, le spritz, revisité. “Nous souhaitions créer un cocktail autour de l’idée du spritz, avec une amertume très maîtrisée, pour mettre en avant des aspects plus fins tels que les arômes de la fleur de sureau”, explique Kevin Eteo Mba. Visuellement, le verre s’apparente à un jardin potager. Gin infusé au céleri, liqueur de sureau, Lillet blanc, poiré : un drink d’inspiration très végétale à la dégustation, avec de belles notes anisées, mais qui s’éloigne du peps fruité qui caractérise un spritz.
Enfleurage
Vodka Belvédère, fruits secs, sésame, abricot, champagne, fleur d’oranger : on part en terrain connu avec L’Enfleurage, un cocktail qui présente le mérite de “s’inspirer d’un kir royal, avec plus de corps et de puissance”, selon Steven Gillouard, barman. Un fatwash d’huile de noix et de sésame caractérise la recette du drink, largement marqué par le champagne aussi bien au nez qu’en bouche avant de conclure par des notes de fruits rouges.
Côté créatif
Déjà Vu
Il faudra débourser 45 euros pour déguster le Déjà Vu, servi dans un audacieux verre lui aussi haut perché. La recette : whisky Macallan 12 ans fine oak, Vieille prune de Souillac (eau-de-vie vieillie en fûts de chêne), truffe, ratafia de champagne, bitter Fleur d’Atoumo. D’emblée, se dégage cette impression de réassurance, avec un drink qui se situe dans la lignée des cocktails classiques. Une petite pomme au calvados ponctue le cocktail. Une nouvelle pointe d’élégance avant de se laisser tenter par un nez truffé, mais malgré tout minéral. En première bouche, le cocktail est très vineux, avant de déceler une belle longueur. On y revient plus facilement. “Il s’agit d’un twist rond et accessible du Rob Roy, la version du Manhattan au scotch, mais plus accessible, avec une touche française”, expose Kevin Eteo Mba.
Rendez-vous
A l’opposé, il convient de mettre en avant le parti-pris créatif du Rendez-vous, nettement plus clivant. On s’éloigne du souhait de plaire à tout un chacun pour un cocktail avec lequel, clairement, on ne va pas rigoler. Sa présentation, telle un volcan, détonne dans le bar – il est déconseillé de toucher la garniture, une poudre de menthe et de kiwi ajoutée à de la glace pilée. Laquelle change de couleur, au risque de tacher. Du piment d’Espelette et une marmelade d’orang amère entrent dans la composition du drink, au sein duquel le Bourbon Woodford Reserve s’efface derrière la puissance du rhum agricole (La Perle). La menthe reste discrète dans ce cocktail marqué, en bouche, par sa bonne dose d’alcool.
La sélection de bières permet, elle aussi, de s’extirper du cadre classique du bar, avec la pale wheat ale À l’Ouest et, de manière encore plus surprenante, la Citra galactique (un choix osé) de la Brasserie du Grand Paris (Seine-Saint-Denis) qui complètent l’incontournable Corona et la dernière-née Duvel 666. Des DJ sets sont annoncés, avec pour ambition affichée de devenir un bar de destination.
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération.
Photo de couverture : Gaelle Le Boulicaut/Maison Delano Paris