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“Le Made in France ne suffit pas à faire vendre un produit”, rappelle Tiphaine Chouillet (La Racine)

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La Racine - La Richère - Arts de la table made in France

Entreprises françaises patrimoniales, jeunes entreprises au savoir-faire éco-innovant ou sociétés en transition vers le made in France, tels sont les profils de structures qu’accompagne La Racine. Créé en 2015, ce cabinet de conseil intervient sur l’ensemble de la chaîne de la valeur (stratégie de marque, développement de produits, recommandation de fournisseurs, éco-conception, mise sur le marché). Les poteries culinaires Emile Henry, le fabricant de planchas Eno, ou La Rochère, qui travaille le verre en Haute-Saône depuis 1475, ont dernièrement bénéficié des services de La Racine. “Il y a un gros engouement dans l’entrepreneuriat sur le made in France”, reconnaît sa fondatrice, Tiphaine Chouillet.

Comment valorisez-vous la stratégie produits de vos clients ?

Les PME et TPE n’ont pas d’autres moyens de communication que leurs produits. Notre parti-pris réside dans le savoir-faire. J’ai travaillé durant huit ans chez Emile Henry, un fabricant de produits d’arts de la table, en Bourgogne. J’ai toujours été convaincue de l’importance du fabriqué en France pour la proximité et la revitalisation des territoires ruraux. Nos clients sont implantés dans de petits villages. Il est important de mettre en avant les savoirs-faire et d’optimiser la conception de produits. A l’inverse de grands noms du design, nous essayons d’exprimer les valeurs de la marque en formes de matières et de couleurs. Nous définissons les codes de chaque marque.

Quels éléments convient-il de mettre en avant ?

Le made in France ne fait pas vendre en soi. On ne choisit pas un produit parce qu’il est fabriqué en France. Il y a une démarche de design, d’études consommateurs, d’analyse de cycle de vie du produit. Pour valoriser le savoir-faire, il y a le discours de la marque. On n’a pas toujours un savoir-faire unique, mais il est important d’exprimer ses singularités. Il faut que la qualité du produit soit immédiatement perceptible par le consommateur, ce qui passe par l’image notamment. Cela peut passer par le site internet et la communication. Il faut avoir la possibilité d’avoir une garantie accessible et de pouvoir réparer ses produits rapidement. On va voir apparaître de plus en plus de services de réparation et de seconde main.

La question du made in France s’est-elle démocratisée ?

Il y a six ans, le «made in France» n’était pas un sujet aussi fort. Il y a eu une prise de conscience globale avec la crise, en plus des mouvements de ces dernières années (le salon MIF, par exemple, en témoigne). Ce sujet qui était réservé à une cible avertie, s’est ouvert à tous avec le Covid, quelque soit sa catégorie socioprofessionnelle.

Quels travaux ont récemment été réalisés autour de la cible cafés-hôtels-restaurants ?

Nous sommes très présents dans la décoration, la restauration et l’architecture d’intérieur. Sur la restauration, nous avons mis au point Flore (photo), une nouvelle gamme destinée au circuit CHR pour La Rochère. Cette entreprise date de 1475. Elle fabrique du verre trempé, qui a une cible de particuliers et de restaurateurs, très connue pour ses coupes à glace. On essaie d’apporter des points de vue différents, avec l’ancrage des produits historiques, mais réinventés avec les usages d’aujourd’hui.

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Journaliste dans la presse professionnelle, j'édite Business & Marchés à titre personnel depuis 2007.
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