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Grâce à sa machine, la start-up Kuantom fait essaimer le cocktail sans barman

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Machine à cocktails Kuantom

Conçue pour les établissements sans barmans attitrés, Orkestra, la machine à cocktails de la start-up Kuantom, est commercialisée depuis un an. L’aboutissement de six ans de R&D.

A l’été 2021, Kuantom a lancé la commercialisation de sa machine à cocktails Orkestra. L’aboutissement d’un process de recherche et développement entamé en 2015, moyennant 14 brevets. “Nous étions frustrés de ne pouvoir déguster des cocktails dans les palaces et dans les bars speakeasy. Là où le barman n’est pas, nous pouvons y être”, explique Valentin Lecomte, 30 ans, CEO et cofondateur de cette start-up parisienne de 12 personnes. Ce long délai pour la mise sur le marché n’est pas un frein, assure t-il : “on arrive à une étape du marché du cocktail où les bars ne peuvent pas se dire que ce n’est pas pour eux.”

Le fonctionnement de la machine est, pour l’utilisateur, très simple : il n’a qu’à sélectionner sur une tablette le cocktail souhaité, placer le verre adéquat, légèrement remuer et ajouter un garnish avant le service. Avec une machine équipée de six flacons, neuf cocktails alcoolisés et trois cocktails sans alcool peuvent être réalisés. La machine est au prix de 4900 euros à l’achat, ou à 230 euros par mois en leasing.

Des mixers sur-mesure

Trois “signatures mixers”, ont été élaborés par des spécialistes du cocktail puis industrialisés : le “Numéro 1” qui revisite le moscow mule avec de la fleur d’oranger, le “Numéro 2” qui est un cosmopolitan, et le “Numéro 3” concombre-menthe twisté avec un poivre blanc du Penja. “Tous ces mixers s’expriment différemment avec chacun des spiritueux. Nous avons conçu des recettes avec et sans alcool”, précise Valentin Lecomte.

Les mixers sont produits à Marmande (Dordogne), chez un sous-traitant. Kuantom a assuré la formulation, 100% pur jus, sans conservateur, avec une date limite de consommation de 18 mois et 10 jours après ouverture. Les recettes ont nécessité plus d’un an de développement. Les cocktails disposent tous d’un top à l’eau pétillante, utilisée dans tous les établissements, plutôt qu’avec des tonics.

Les alcools de Moët Hennessy pré-conditionnés

Les spécialistes du cocktail Rémy Rodriguez, qui a rejoint Kuantom; les consultants Matthias Giroud et Kévin Ligot, ainsi que Florian Thireau, chef barman de l’hôtel Cheval Blanc à Paris, participent aux créations cocktails. Les clients sont formés au rituel de service d’un cocktail. “Les réceptionnistes peuvent réaliser des cocktails par exemple, ce qui revalorise leur poste”, poursuit Valentin Lecomte. Parmi les recettes proposées, figurent l’Astral (base de gingembre-fleur d’oranger-miel d’acacia-citron vert et eau pétillante), ou bien le Supernova (base whisky Glenmorangie, et mixer concombre-menthe-poivre du Penja).

L’autre facteur de réassurance apporté par Kuantom se trouve dans ses alcools, grâce à la présence au capital de Moët Hennessy depuis 2019. La vodka Belvédère, le cognac Hennessy, le whisky Glenmorangie et prochainement un rhum font partie de l’offre. Les marques de spiritueux partenaires conditionnent leurs produits directement dans les flacons, dans leurs usines (Glenmorangie en Ecosse, par exemple). Les prix vont de 13 euros la bouteille de mixers (10 cocktails) à 32 euros la bouteille de spiritueux la bouteille de spiritueux de 70 cl (20 cocktails). Les bouteilles en verre de chaque produit, les “pods”, sont équipées d’une puce NFC pour garantir leur traçabilité. Les dates limites de consommation de chaque mixer sont indiquées avant la réalisation des cocktails.

Un moyen d’accroître le chiffre d’affaires

Kuantom promet à ses clients de leur permettre de générer du chiffre d’affaires. “L’établissement peut faire un coefficient 4 sur la vente des cocktails”, avec un coût de revient de 2,50 euros à 3 euros pour réaliser un cocktail alcoolisé, ou 1,50 à 2 euros pour un cocktail sans alcool. La majorité des clients disposent d’établissements à l’année, tels que des restaurants, des bateaux (MSC Croisières) ou des lieux de séminaires. “On arrive par multiplier par trois le chiffre d’affaires à l’apéritif, ou à augmenter le panier moyen de 30% en passant d’une bière à un cocktail, par exemple”.

Plus de 20 000 comptes potentiels sont estimés en France. Moët Hennessy Diageo assure la distribution des consommables, laquelle va être élargie aux grossistes. La distribution des machines est assurée par ECF Group, spécialisé dans la vente de matériel aux professionnels. “Nous venons de créer une synergie business entre les deux plus grosses forces de vente en boissons, ce qui ne s’était jamais fait”, se satisfait Valentin Lecomte. Prochaine étape : l’ouverture du marché suisse.

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A propos de l'auteur
Journaliste dans la presse professionnelle, j'édite Business & Marchés à titre personnel depuis 2007.
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