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« Entrepreneurs, ayez le goût du risque et innovez! »

2 min de lecture
Whyers : séance de travail entre start-uppers et grands groupes

Cofondateur de Whyers, une structure qui met en relation des dirigeants de start-up et des grandes entreprises, Julien Masson livre à Business & Marchés son regard sur la création d’entreprise et les qualités nécessaires à celles et ceux qui souhaitent se lancer.

Quelles sont, selon vous, les qualités essentielles à un créateur d’entreprise, et pourquoi?

  • Le goût du risque : au-delà du fait qu’il est nécessaire d’accepter de quitter le confort du salariat pour entreprendre, c’est surtout par le risque qu’on devient créatif, c’est lorsqu’on sort de sa zone de confort que l’on donne le meilleur de soi-même.
  • La capacité à se remettre en question : une bonne idée ne vaut rien, c’est la capacité à remettre en cause et à pivoter, quitte à pivoter plusieurs fois, qui compte. Et notamment lorsque le business marche. On peut parfois se laisser « endormir » par de bons chiffres, et oublier où se trouve sa valeur ajoutée. Le créateur d’entreprise doit être capable d’arrêter une partie de son activité, même si elle lui rapporte dans l’immédiat, pour se concentrer sur celle qui lui apporte de la traction.
  • L’état d’esprit aventurier : le créateur d’entreprise doit bien entendu avoir envie de défricher de nouveaux terrains, de nouvelles façons de faire, de repenser les services existants.

Entre un projet de création d’entreprise et les opérations effectives, quels sont les éléments qui peuvent être les plus surprenants?

Le niveau de créativité que j’ai trouvé en France contraste avec la soi-disant « morosité ambiante ». On sous-estime le nombre de gens qui y inventent des choses, or lorsqu’on crée une entreprise, il est crucial de s’insérer dans un écosystème dynamique qui constitue un véritable vivier de partenaires et clients. Cet écosystème existe bel et bien en France.

J’ai découvert combien ceux qui définissent très tôt leurs valeurs d’entreprise font la différence. La mission de l’entreprise est plus forte que le métier en lui-même car on adhère beaucoup plus à une mission qu’à un métier. Plus tôt le créateur d’entreprise est habité par cette mission, plus il a des chances de réussir. C’est ce qu’on retrouve chez Blablacar, Google, etc., chez qui l’équipe prédomine : l’enjeu est de monter l’équipe la plus puissante, et la mission de l’entreprise est un formidable aimant.

Le système de subventions m’a beaucoup surpris. Enormément de subventions sont distribuées de façon assez généreuse mais dès qu’une entreprise commence à fonctionner, on l’étouffe avec des charges énormes qui diminuent sa capacité à grandir vite et bien. Il faudrait peut-être penser à une réduction de charges pendant les premières années de vie de l’entreprise ou alors concentrer les subventions sur les entreprises qui fonctionnent et montrent un réel potentiel.

Enfin, la façon dont les grandes entreprises s’intéressent à l’univers des start-ups constitue un vrai changement récent de culture, dont il faut désormais tenir compte.

Que recommanderiez-vous à un créateur de start-up en devenir?

Je lui recommanderais de se concentrer sur une seule chose, qu’il fait très bien, et de consacrer tous ses efforts à innover pour exceller dans cette voie.

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A propos de l'auteur
Journaliste dans la presse professionnelle, j'édite Business & Marchés à titre personnel depuis 2007.
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