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Crowdlending: Look&Fin débarque en France

2 min de lecture

La plateforme belge de crowdlending Look&Fin arrive en France avec l’intention de financer des PME des deux côtés de la frontière.

Frederic Levy MorelleTrois ans après son lancement en Belgique, la plateforme de financement participatif sous forme de prêts aux entreprises Look&Fin débarque en France. Cette start-up spécialisée dans le crowdlending se différencie par son approche transfrontalière et propose de financer des entreprises pour des montants compris entre 50.000 et 300.000 euros. Son fondateur et PDG Frédéric Lévy Morelle répond aux questions de Business & Marchés.

Comment Look&Fin s’est-elle développée en Belgique depuis trois ans?

Look&Fin a été lancée en juin 2012 en partant d’un double constat : les PME rencontraient des difficultés de plus en plus importantes à trouver des financements et les particuliers souhaitaient diversifier leur épargne en investissant dans l’économie réelle. A cette époque, le crowdlending était très peu développé en Europe voir inexistant. Les 18 premiers mois d’activité ont essentiellement permis d’expliquer notre offre tant aux candidats prêteurs qu’aux candidats emprunteurs. En 2014, nous avons permis à une dizaine de PME belges de se financer à concurrence d’un montant de l’ordre de 1,3 million d’euros. Le rythme de levée de fonds se situe actuellement entre 500.000 euros et 1.000.000 euros par mois. Nous sommes aujourd’hui la première plateforme de crowdlending en Belgique.

Quels sont les objectifs de votre lancement en France, dans un marché déjà très chargé?

Le marché du crowdlending français est certes prometteur, mais il en est encore à ses balbutiements. En effet l’assouplissement du monopole bancaire étant très récent (fin 2014), la plupart des plateformes actives en France n’ont que quelques mois d’existence. Notre principal objectif consiste à développer une offre globale, voir européenne à moyen terme. Permettre à des français de prêter à des PME belges et vice versa nous permet d’amorcer cette tendance.  Nous observons d’ailleurs une grosse demande qui va dans ce sens. La première PME française proposée sur Look&Fin (VOIP Telecom) a ainsi récolté près de 100.000 euros en mois de 6 heures auprès de prêteurs majoritairement belges.

Comment comptez-vous vous différencier par rapport aux plateformes existantes?

Look&Fin finance des PME depuis 3 ans, ce qui nous a permis de développer une excellente connaissance des attentes et des besoins de nos membres, tant prêteurs qu’emprunteurs. A titre d’exemple 100% des entreprises proposées à nos membres prêteurs ont été financées à ce jour. Concrètement nous pensons pouvoir nous différencier des offres existantes notamment par la précision de nos analyses et de notre sélection de dossiers, la rapidité de nos levées de fonds (3 jours en moyenne pour lever 150.000 euros), notre modèle de rémunération attractif (entièrement gratuit pour les prêteurs et un coût qui se limite à une commission de 4% à 6% des fonds levés pour les emprunteurs) et également par la diversification que nous sommes en mesure d’offrir aux prêteurs, sectorielle mais également géographique.

Quelles différences existe-t-il entre les réglementations belges et françaises?

La Belgique ne connaît pas de monopole bancaire tel que celui qui existe en France. Par contre, la réglementation belge rend particulièrement contraignantes les levées de fonds supérieures à 100.000 euros par emprunteur. Look&Fin est ainsi la seule plateforme belge à financer des PME pour des montants supérieurs à 100.000€ sans limiter le montant prêté par souscripteur. La fiscalité y est également plus souple.

Quels sont vos objectifs sur le marché français?

Nous avons comme objectif de lever entre 5 et 10 millions d’euros d’ici la fin de l’année pour des PME françaises et belges.

Photo : Business diagram on financial report with coins par Shutterstock

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Journaliste dans la presse professionnelle, j'édite Business & Marchés à titre personnel depuis 2007.
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