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Comment la start-up Supli rapproche les fournisseurs de leurs clients restaurateurs

2 min de lecture
Dans les cuisines d'un restaurant

Digitaliser les catalogues des fournisseurs pour faciliter les commandes des restaurateurs, telle est l’ambition de la start-up Supli, qui poursuit son développement.

Issu de l’institut Paul Bocuse et d’HEC, Romain Rousselet a cofondé Supli, un outil numérique destiné à simplifier la gestion des commandes et faciliter la communication entre les restaurateurs et leurs fournisseurs. En deux ans et demi, la start-up est devenue le leader français du secteur, et compte 6000 restaurants utilisateurs. Retour sur le développement de l’entreprise parisienne.

Pourquoi avez-vous souhaité créer Supli ?

A la fin de mes études fin 2016-début 2017, j’ai travaillé en Chine pour le groupe Bocuse. Nous avions toujours des des commandes longues et fastidieuses souvent génératrices d’erreurs.  Les commandes étaient passées tous les soirs à 22 heures sur des boîtes vocales, auprès d’une dizaine de fournisseurs, sans connaître les prix et les disponibilités. Or, on commandait tout le temps la même chose. D’où l’idée de demander aux fournisseurs leur catalogue, pour générer un fichier Excel.

Comment s’est concrétisé le projet ?

De retour en France, mes deux associés et moi-même avons co-construit Supli, une plateforme sur laquelle les fournisseurs peuvent mettre en ligne leur offre, et une application pour les restaurateurs. Nous avons commencé en rencontrant des fournisseurs au marché de Rungis. Nous avons passé des nuits entières sur place à comprendre que les restaurateurs déposaient leurs commandes sur des répondeurs ! Nous avons une position agnostique. Les restaurateurs attendent que le grossiste leur livre le bon produit, au bon moment, au bon prix. Le prix n’est qu’un élément de la négociation. Il y avait une demande forte de digitalisation. Pour un fournisseur, mettre son catalogue en ligne prend moins de 48 heures.

“La période du confinement a été très structurante pour nos équipes”

Quel est votre business model ?

Le fournisseur est le partenaire du restaurateur. Supli est gratuit pour les restaurateurs. Le fournisseur paie un abonnement mensuel selon différents paramètres. Il n’y a eu aucune surprise pour les usages des fournisseurs ; côté restaurateurs nous sommes en avance sur nos projections avec une tendance à la digitalisation des achats avec des habitudes prises en B2C. Nous avons fortement progressé ces derniers mois, avec la nécessité d’avoir les commandes les plus fluides possibles.

Quel a été l’impact du confinement sur votre activité ?

Pendant la première quinzaine du confinement, les commandes ont chuté. Ensuite, nous avons fortement progressé avec les commandes à emporter, mais aussi les fournisseurs qui ont dû revoir leur organisation des ventes. Cette période-là a été très structurante pour notre équipe commerciale. Nous avons recruté pendant le confinement. Nos collaborateurs sont restés vraiment au contact des fournisseurs. Les restaurateurs ont aussi poussé leurs fournisseurs vers la digitalisation. En province, la reprise est énorme.

Quels sont vos objectifs de développement ?

Nous atteindrons une vingtaine de collaborateurs à la fin de l’année. Nous avons une entreprise qui a été très francilienne durant les dix-huit premiers mois, et depuis neuf mois nous nous développons au national. Nous accompagnons notamment le premier mareyeur français, Reynaud R&O. 80% des chefs souhaiteraient pouvoir passer leurs commandes en ligne ! Si chaque grossiste avait son application, cela deviendrait difficile. Côté restaurateurs, nous lancerons une nouvelle version en septembre pour permettre à un groupe de restaurants de pouvoir gérer ses commandes par une seule personne.  Le commerce, demain, va se faire sur internet. Nous aurons un très gros push sur le développement national. L’ambition est de passer la barre des 10.000 restaurants utilisateurs.

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Journaliste dans la presse professionnelle, j'édite Business & Marchés à titre personnel depuis 2007.
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