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CO2: le grand désaccord mondial

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Le Forum des économies majeures, destiné à préparer la conférence de Copenhague prévue sur la fin de l’année, s’est refermé sur de nombreuses positions dissonantes. Seule l’idée d’un fonds mondial fait l’objet d’un consensus.

C’est sur une image de discorde que s’est refermé le Forum des économies majeures sur le climat, mardi à Paris. Destiné à préparer la conférence de Copenhague, il réunissait dix-sept pays dans l’objectif de confronter et de rapprocher leurs points de vue avant l’événement prévu en décembre prochain. Les Etats-Unis ont expliqué ne pas pouvoir accroitre leur objectif de baisse des émissions de gaz à effet de serre au-delà du chiffre adopté par le Congrès, tandis que la Chine estime « irrationnelle » l’instauration d’une potentielle taxe européenne sur les produits importés exempts de contraintes d’ordre environnemental.

Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki Moon, plaide pour sa part pour un « New Deal » vert et espère apporter un peu d’unité dans cette cacophonie. « Nous devons absolument parvenir à un accord pour réduire les gaz à effet de serre et aider des millions de familles à s’adapter aux changements climatiques tant qu’il en est encore temps. A Copenhague, nous devons ouvrir les portes aux investissements écologiques et jeter les bases d’une économie durable. Et nous devons en même temps porter un coup aux changements climatiques », a-t-il estimé, tel un mot d’ordre général.

La position des Etats-Unis a particulièrement refroidi nombre de participants du Forum des économies mondiales, les objectifs fixés lors de la précédente conférence de Bali (une réduction de 25 % à 40 % des émissions de gaz à effet de serre par rapport à leur niveau de 1990) étant bien supérieurs aux efforts fournis par la première économie mondiale. Par rapport à 1990, les émissions de CO2 des Etats-Unis ne devraient être en repli que de 4 % à 6 %. L’importance prise par les lobbies industriels dans l’économie, et l’inertie de George W.Bush dans ce domaine pendant huit ans constituent des facteurs à même d’expliquer ces difficultés à davantage s’engager.

Responsables de 80 % des émissions de gaz à effet de serre et de 80 % de la consommation énergétique mondiale, les dix-sept participants au Forum des économies majeures savent que leurs positions représentent l’essentiel de la politique environnementale menée à travers le globe, et que la sensibilité des peuples à l’égard de cette question ne cesse de progresser.

La Chine, plutôt que de s’avancer de manière ferme sur des objectifs chiffrés, a préféré stigmatiser « la responsabilité historique des pays industrialisés dans l’accumulation du CO2 dans l’atmosphère », se plaçant délibérément en opposition aux pays riches. 20 % des émissions de gaz à effet de serre de l’empire du Milieu sont dûes à la fabrications des produits destinés aux pays développés, a estimé le vice-ministre pour le Développement et la réforme, Xie Zhenhua.

Seul un point semble faire l’objet d’un véritable consensus : la création, à moyen terme, d’un fonds mondial vert destiné à la lutte contre le réchauffement climatique. Le financement fait déjà l’objet d’un accord : la plupart des Etats devraient contribuer à hauteur de leurs émissions passées et acuelles, et de leur produit intérieur brut. Aucune date n’a cependant été fixée.

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A propos de l'auteur
Journaliste dans la presse professionnelle, j'édite Business & Marchés à titre personnel depuis 2007.
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