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Climat: vers un échec à Copenhague ?

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Les Etats-Unis et la Chine continuent à multiplier les déclarations quant à leurs positions sur le risque climatique. Le sommet organisé par l’ONU risque de ne pas atteindre son objectif.

« Nous comprenons la gravité de la menace climatique. Nous sommes déterminés à agir. Et nous honorerons nos responsabilités à l’égard des générations futures », déclarait ce mardi le président des Etats-Unis Barack Obama, en ouverture du sommet sur le climat organisé par l’ONU. A l’occasion de la semaine mondiale du climat, Ban Ki-Moon a convié une centaine de chefs d’Etat pour ce qui s’apparente à une réunion préparatoire à la conférence de Copenhague, qui aura pour mission, en décembre prochain, de trouver un successeur au protocole de Kyoto.

L’enjeu est notamment de faciliter les négociations, qui peinent à avancer. Une synthèse de 200 pages, recensant les diverses positions, a été rédigée par un groupe de travail. A 87 jours de Copenhague, les représentants présents ont tous tenté de faire bonne figure, à travers une batterie de déclarations à l’aspect consensuel. Ainsi, le Japon s’est engagé sur des objectifs chiffrés. « Pour ses objectifs à moyen terme, le Japon s’efforcera de réduire ses émissions de 25% d’ici à 2020 par rapport à leurs niveaux de 1990 », a indiqué le Premier ministre nippon Yukio Hatoyama.

Pour la Chine, plus gros émetteur de gaz à effet de serre au monde, s’engager sur des objectifs chiffrés apparaît comme une avancée majeure : jusqu’alors, la position officielle était de conditionner les engagements à ceux des pays industrialisés. « Accroître la part des énergies non-fossiles dans la consommation du pays à environ 15% d’ici 2020 », telle est la volonté du président chinois Hu Jintao. Il s’agit notamment d’une réponse à Barack Obama, pour qui « les pays à la croissance rapide, qui seront à l’origine de quasiment la totalité de l’augmentation des émissions mondiales de gaz carboniques dans les décennies à venir, doivent également faire leur part du travail. »

Des divisions lancinantes

Au-delà de cette bataille de chiffres, l’enjeu du sommet est de provoquer une prise de conscience parmi les chefs d’Etat. Selon l’ONU, le risque d’un échec des négociations à Copenhague reste important, notamment en raison d’un antagonisme marqué entre pays industrialisés et émergents. Même si pour la première fois, en 2008, la consommation énergétique des pays émergents a dépassé celle des pays industrialisés, deux conditions majeures ont été posées par nombre de pays à forte croissance, à savoir s’engager à réduire de 40 % leurs émissions d’ici à 2020 et leur apporter un soutien financier.

Le sommet actuel n’est pas la première réunion préalable à la conférence de Copenhague. En décembre 2008, à Poznan, en Pologne, les premières discordances s’étaient faites entendre entre les Etats-Unis et la Chine. En mai, le Forum des économies majeures (Paris) sur le climat s’est refermé sur un bilan mitigé sur le plan de l’entente entre Etats. Les Etats-Unis venaient de faire marche arrière, et avaient révisé à la baisse leurs objectifs, tandis que la Chine pointait du doigt « la responsabilité historique des pays industrialisés dans l’accumulation du CO2 dans l’atmosphère ». A Bonn (Allemagne), en juin, même constat : des divisions criantes à quelques mois de Copenhague.

« La maison brûle, il nous faut un succès à Copenhague » : l’appel de Ban Ki-Moon a, à l’heure actuelle, de grandes chances de rester vain.

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Journaliste dans la presse professionnelle, j'édite Business & Marchés à titre personnel depuis 2007.
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