Après des débuts poussifs, un trio d’entrepreneurs reprend l’activité de Plantation Paris, l’une des plus grandes fermes urbaines d’Europe, à la porte de la Chapelle, pour en dynamiser l’activité. Un bar est ouvert durant chaque week-end de l’été.
Au pied de la porte de la Chapelle, dans le 18ème arrondissement de Paris, la ferme urbaine du rutilant (et toujours aussi froid) quartier Chapelle International, livré en 2020, se cherche déjà un nouvel avenir. Dans cet ensemble très urbain de logements et de bureaux, un rooftop de 7000 mètres carrés entend devenir le nouveau “hit” des sorties du week-end : Plantation Paris. Le lieu mixe une activité de production végétale (une parcelle potagère avec plus de 70 variétés de légumes, ainsi qu’une serre chauffée par un data center), des prestations événementielles et, désormais, un bar ouvert chaque vendredi, samedi et dimanche de juin à septembre 2025.
“Nous souhaitons promouvoir les circuits courts, avec de la bière produite à 1 kilomètre, nos préparations issues de nos cultures tels que notre sirop de basilic ou notre pesto, ou bien avoir une approche RSE sur l’ensemble de nos menus”, précise Quentin Roudaut, nommé directeur d’exploitation en mars dernier.
Son arrivée à Plantation Paris coïncide avec la reprise de l’activité par trois entrepreneurs, Lucie Basch, cofondatrice de Too Good To Go et d’activités autour de l’environnement; Stéphane Vatinel, à l’origine du groupe de tiers-lieux parisiens Sinny&Ooko et Hugo Sialelli, le directeur général de la brasserie corse Pietra. Christophe Poligani, qui assure le management des lieux parisiens de Pietra, assure la direction générale par intérim tandis que Sidney Delourme, l’un des deux cofondateurs de Plantation Paris, accompagne ce changement.
Une nouvelle programmation

Dans la serre.
Le plein de nouvelles têtes, donc, pour assurer à Plantation Paris (aussi connu sous le nom de son exploitant, Cultivate), un nouvel avenir. Deux maraîchers en CDI sont notamment employés sur ce vaste toit-terrasse, où l’on cultive notamment des carottes, aubergines, artichauts, piments, tomates ou pois écossais et, sous la vaste serre, du basilic notamment vendu à des établissements parisiens, comme le Meurice.
Pour autant, contrairement aux promesses initiales, le lieu restait peu ouvert sur l’extérieur. Il s’agissait pourtant d’un des points forts du dossier de Cultivate dans le cadre de l’appel d’offres Parisculteurs mené par la mairie de Paris en 2018. En plus des privatisations d’entreprises, l’objectif affiché est désormais de réellement attirer du grand public, avec ce galop d’essai estival donc, doublé d’une programmation culturelle (ateliers semis adultes/enfants, conférences autour de la transition écologique, clôture du Refugee Food Festival…)
Un marché est notamment évoqué parmi les pistes potentielles. “Ce qu’on veut construire ici, c’est un espace où l’on vient pour apprendre, cultiver, cuisiner, partager et surtout, tisser des liens”, précise, par voie de communiqué, Stéphane Vatinel.
Sourcing local pour une large part de l’offre F&B
Dès lors, que déguste-t-on à Plantation Paris ? Pour cette première saison, la carte se veut simple. Parmi les plats : pesto au basilic du jardin, houmous au zaatar ou bien gua bao aux aubergines. Coup de coeur pour l’assiette de légumes du jardin : brocolis, courgettes, tomates, betteraves, oignons nouveaux, pickles de radis et d’oignons rouges, fleurs de tagètes qui apportent une belle touche jaune, et cream cheese végétal. Malgré l’absence de fromage traditionnel, ça fond; ça croque avec des croûtons, et on adore cet ensemble de légumes bien choisis et cuits au four (10 euros).
Côté boissons, sans surprise, on retrouve de la bière signée Paname Brewing Company, nouvellement produite à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) à moins de 3 kilomètres. Le groupe Boissons de Corse, dont Pietra fait partie, étend progressivement ses activités autour de Paris avec, ces derniers mois, une prise de participation majoritaire dans cette brasserie, ainsi que Demory Paris. Les prix demeurent un tantinet élevés (9 euros la pinte). Une citronnade maison ou des vins naturels sont aussi disponibles.
En termes de cocktails (11 euros), le Basil smash (gin, jus de citron jaune) embarque du basilic du jardin; le Moscow mule (vodka, ginger beer) de la sauge citronnée du jardin; et le Mattei spritz (puisque la dimension corse de l’un des actionnaires est de mise) de l’apéritif Cap Corse Mattei, du muscat pétillant et du romarin maison du jardin. L’équipe du bar est déjà rompue aux gros services… et espère voir pousser l’activité dans un quartier qui demeure, hélas, encore difficile.
Le vendredi de 17h à 2h, le samedi de 13h à 12h, le dimanche de 13h à 20h.
37 rue des Cheminots, 75018 Paris