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A Paris, le bar La Fine Mousse fête dix ans dédiés à la bière craft

3 min de lecture
Bar à bières La Fine Mousse Paris

Soucieux de défendre l’indépendance des brasseries, le bar parisien à bières craft La Fine Mousse fête ses dix ans. Il a fait office, à son ouverture, de précurseur.

Ce week-end, La Fine Mousse a fêté son dixième anniversaire. Ce bar spécialisé dans la bière craft, avenue Jean Aicard, dans le 11ème arrondissement de Paris, légèrement en retrait du fort passage de la rue Oberkampf, “reste un lieu de destination”, selon son cofondateur, Laurent Cicurel. Les quatre associés (avec Cyril Lalloum, Romain Thieffry et Simon Thillou) sont toujours présents, mais le paysage de la bière artisanale a fortement évolué.

“Depuis cinq ans, on assiste à un vrai bouleversement dans le secteur. Il y a dix ans, les gens ne savaient pas ce qu’était une IPA, cela a changé. Nous défendons également toujours la valeur de l’indépendance des brasseries. Les relations humaines avec les brasseurs sont aussi très importantes”, ajoute Laurent Cicurel. Autre changement, la perception des consommateurs par rapport à certaines saveurs : “l’amertume n’est pas binaire, il y en a de bonnes et de mauvaises. Il est quand même plus simple de la pousser qu’il y a dix ans.”

Parallèlement à l’explosion du nombre de brasseries (environ 2300 en France), les distributeurs se sont adaptés et se sont efforcés de répondre aux besoins des acteurs de la bière artisanale. Cinq mois après l’ouverture du bar, l’équipe de La Fine Mousse a ainsi créé sa propre structure de distribution, devenue en 2017 La Compagnie des boissons vivantes. “Lorsque nous avons ouvert le bar, nous recevions nos palettes à 7 heures du matin, alors que les portes avaient fermé quelques heures auparavant”, s’amuse Laurent Cicurel. Aujourd’hui, le catalogue se répartit entre une offre orientée vers le grand public (avec la Brasserie du Grand Paris ou Volcelest) et des brasseries s’adressant davantage aux beer geeks.

Succès plus tardif pour le restaurant

Dès son lancement en 2012, La Fine Mousse s’est très rapidement imposé comme un bar de référence du secteur, avec son statut de pionnier sur la craft : les sollicitations médiatiques ont été quasi-immédiates, la scène cocktails s’est aussi entichée des bières servies sur place, tandis que le Zwanze day, journée annuelle phare de la brasserie belge Cantillon, connue pour ses lambics (bières de fermentation spontanée), s’est déroulé quelques mois ensuite à Paris.

Si la vision des consommateurs de la bière a changé, cela a néanmoins pris du temps. En témoignent les péripéties du restaurant, un établissement à part entière, situé à proximité de La Fine Mousse, ouvert en 2014. Un vrai restaurant – et pas un service de petite restauration au bar – doté de sa propre équipe et d’une carte construite dans l’esprit bistronomique, qui a mis du temps à trouver son public. “Nous sommes arrivés trois ans trop tôt. Le repas n’était pas encore associé à la bière. Cela s’est transformé.”

Dans le 6ème arrondissement de Paris, La Fine Mousse a par ailleurs fait un petit en 2017, La Robe et la Mousse. Au menu : bières craft et, en sus, des vins nature. Après s’être mué en caviste durant le deuxième confinement, La Fine Mousse a repris son activité normale. Pour autant, le chiffre d’affaires du bar reste en retrait de 30% par rapport à 2019. “Les gens sortent différemment.”

Des collaborations événementielles

Echantillons de bière La Fine Mousse

Pas de quoi décourager l’équipe (2,5 personnes au bar; 4,5 personnes au restaurant; 2,5 personnes à La Robe et la Mousse), qui s’est fait plaisir à l’occasion du dixième anniversaire, avec une lichtenhainer (bière de blé) brassée avec Piggy Brewing Company, déclinée en version BBQ; une large série de lambics qui méritent le détour, une saison à 3% seulement au houblon Chinook en collaboration avec la brasserie Spore, une IPA aux houblons français signée de la Brasserie de l’Être ou bien une bière alliant sauge et rhubarbe avec Thiriez.

Même si les collaborations sont ponctuellement de mise, La Fine Mousse ne se muera pas en brewpub : “les brasseurs font très bien leur métier, et nous effectuons un travail de sélection.”

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A propos de l'auteur
Journaliste dans la presse professionnelle, j'édite Business & Marchés à titre personnel depuis 2007.
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