Focus sur les nouveautés d’Isadora Cocktail Bar, dans le quartier des Halles, à Paris.
Rue Jean-Jacques Rousseau, dans le 1er arrondissement de Paris, on a une confession à vous faire : celle d’avoir découvert sur le tard Isadora Cocktail Bar, un bar à cocktails ouvert il y a six ans, qui a fait l’objet de nombreux changements au cours des derniers mois. Dernière étape en date, celle d’un menu entièrement renouvelé, sous la houlette de Charly Clain et de Théo Edom, chefs barmen, et de leur équipe. Au programme, dix cocktails (dont une recette sans alcool) autour de l’entre-deux-guerres, avec des portraits de figures emblématiques de la nuit parisienne.
François Spirito
A travers un menu alliant belles illustrations et typo façon graffiti, focus sur l’un des coups de cœur de Charly Clain, le cocktail N°1, François Spirito, un mafieux franco-italien (1900-1967). Ron Colon Coffee infusé aux cèpes, réduction de Guinness, Noix des pères Chartreux, bitter sarrasin et fleur de sel composent ce short drink, complété par un rim de sel salish. Un cocktail hyper doux, d’inspiration classique au premier abord, qui allie la douceur de la bière stout à des notes de grain. Des arômes oléagineux peuvent aussi être décelés lors de la dégustation.
André la Mirette
Dans une coupette, du cognac Camus VS, du rhum Flor de Caña 12 ans, du sirop d’érable, du porto, une teinture de piment ainsi qu’un rim gourmand de chocolat blanc et de poivre s’offrent à la dégustation. Le cocktail est vieilli en fût. Au nez, le chocolat prédomine. Le chocolat, très pimenté, confère également du peps à ce cocktail qui reste malgré tout très agréable à boire. Le cognac arrive en fin de bouche, et apporte une finale fruitée.
Cléo de Merode
Danseuse et modèle parisienne, Cléopâtre-Diane de Merode (1875-1966) donne son nom à un long drink décrit comme terreux, épicé, et acidulé. Eau-de-vie de cidre 30&40 infusée au cumin, shrub de betterave et de vinaigre de noix, verjus et teinture de piments entrent dans la recette du cocktail, assez spicy. Le drink est résolument onctueux. Le cumin peut toutefois rendre ce cocktail clivant. La betterave prend bien le dessus, apportant une belle sucrosité.
Joséphine Baker
Au nez, on dirait un Negroni. “Les consommateurs n’étaient pas forcément éduqués aux cocktails classiques, mais ils commencent à le devenir”, observe Charly Clain, qui a longtemps travaillé à l’international avant de faire un crochet par le bar parisien Rehab. Gin Merlet, amaro Nordic Etoh, absinthe; vermouth et bitter Dolin; clémentine et cannelle, orange confite : un cocktail taillé pour l’hiver. La clémentine et la cannelle sont cuites sous-vide, au bain marie. Très boisé, le cocktail offre une belle longueur en bouche, et s’avère aussi être un peu suave. On retrouve l’esprit d’un pain d’épices. Une pectine de fruits est disposée en garnish.
Des cocktails spéciaux
Lors d’un événement organisé début février avec la marque Ron Colon, l’équipe du bar a proposé, en collaboration avec les bars de Pigalle Lipstick et Dirty Dick, des cocktails spéciaux, à l’instar du Dirty Night : Ron Colon coffee infusé au pandan, vermouth Dolin rouge, crème de cacao. Un drink proche du Negroni dans l’esprit, porté sur le cacao également, tandis que le pandan reste discret. Un old fashioned au ron overproof, résolument sec et citronné, a aussi été proposé.
60 rue Jean-Jacques Rousseau, 75001 Paris. Cocktails de 13 à 15 euros.
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