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Green business: 3 pistes pour mieux financer la croissance verte

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Un rapport suggère une réorientation du rôle de l’Etat dans le financement des cleantechs, avec un recours accru aux capitaux privés… à condition de garantir la facilité et la pérennité de ces investissements.

La ministre de l’Environnement Nathalie Kosciusko-Morizet rappelle certes l’impact du Grenelle sur le développement des technologies vertes en France, mais  force est de constater que l’Etat ne peut plus financer à lui seul l’ensemble de cette croissance. Un rapport intitulé Le financement de la croissance verte, publié par le Conseil économique pour le développement durable, crée en 2008, met en exergue la nécessité de recourir à des financements privés afin d’assurer l’expansion des cleantechs, mais pointe les multiples barrières auxquelles doivent faire face les investisseurs.

« Les industriels répondent présents avec de nombreux projets: de produits économes en ressources d’efficacité énergétique, de réduction des gaz à effet de serre, dans les énergies renouvelables », est-il notamment constaté: un encouragement du secteur privé semble donc possible. Business & Marchés examine les points saillants du document.

Un Etat davantage régulateur qu’acteur. Les Etats étant sous forte contrainte budgétaire, et notamment la France, les technologies vertes ne pourront, selon les auteurs du rapport, véritablement se développer qu’avec l’appui de capitaux privés. L’incertitude législative entourant le secteur a pu freiner les initiatives, notamment dans le photovoltaïque, particulièrement affecté ces derniers mois par divers atermoiements gouvernementaux sur les tarifs de rachat de l’électricité. Selon les auteurs du rapport, l’Etat doit en premier lieu assurer un rôle de régulateur dans le cadre d’une politique destinée à réduire la dépendance au pétrole, notamment à travers des marchés de permis ou des éco-taxes davantage qu’en étant à l’origine de l’essentiel des commandes.

Une offre de fonds ISR clarifiée. La France constitue le pays européen le plus dynamique en matière d’investissement socialement responsable, avec une croissance de 600% entre 2005 et 2007. Toutefois, un manque de transparence est mis en exergue, la composition des fonds constituant le point le plus sensible. Nos sociétés de gestion se caractérisent par une approche « best in class », consistant à sélectionner les valeurs sur des critères positifs, et par une diffusion des critères ISR à l’ensemble des offres. Les fonds strictement ISR ne représentaient que 2% des actifs sous gestion en 2009: un réel potentiel de développement existe sur ce segment. « Les fonds ISR ont un rôle économique qui permet aux acteurs éthiques d’exprimer leur valeur et de peser sur la manière dont nos ressources sont allouées dans nos économies », estime Christian Gollier, de la Toulouse School of Economics.

Une politique plus active en faveur de la R&D. Si l’Etat doit, selon Dominique Bureau, président du Conseil économique pour le développement durable, compléter les lacunes des financements privés, il « a aussi son rôle à jouer plus directement, notamment en matière d’infrastructures et de R&D »: il s’agit notamment de renforcer la viabilité et la confiance dans le cadre réglementaire. Les subventions accordées devraient pour leur part varier selon les économies potentiellement générées par les cleantechs, avec une modulation en fonction des possibilités de chaque technologie. Le photovoltaïque serait ainsi privilégié au détriment de l’éolien et de la biomasse.

La place accordée aux conditions de tarification des technologies vertes, la lisibilité et l’efficacité des interventions publiques et un accès plus fluide au financement pour les projets « innovants » et portant sur les infrastructures constituent donc trois axes de réflexion majeurs à creuser, selon les auteurs du rapport.

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A propos de l'auteur
Journaliste dans la presse professionnelle, j'édite Business & Marchés à titre personnel depuis 2007.
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