A Paris, Le Serpentine, le restaurant de l’hôtel Miss Fuller, propose des dîners gastronomiques en trois ou cinq temps. Une ouverture qui complète les déjeuners et brunchs déjà prisés de l’établissement, près de l’Arc de Triomphe.
Ouvert en septembre 2024 dans le 17ème arrondissement de Paris, l’hôtel Miss Fuller (48 chambres, 4 étoiles) monte progressivement en puissance sur son offre de restauration. Après le déjeuner et les brunchs du week-end, Le Serpentine, le nom donné à l’élégant restaurant situé dans une belle rotonde Art déco, propose depuis la mi-septembre 2025 des dîners gastronomiques.
“Au départ, le restaurant n’avait pas été pensé pour être ouvert le soir. Nous avons structuré une équipe, qui reste la même tout au long de la semaine. En un mois, nous avons énormément progressé. Nous sommes dans un quartier où l’offre est vaste. Le côté clivant de notre menu est assumé”, expose Réda Cazenave, le directeur de la restauration de l’hôtel, arrivé dans le cadre d’une création de poste préfigurant le service du soir.
Amuse-bouche et premières sensations
Après un accueil chaleureux, place à la présentation des menus, en trois ou cinq temps (59 ou 75 euros par personne). Les amuse-bouche arrivent – tartelette au saumon, thon rouge sauce ponzu, pollen de fenouil; gougère à la Saint-Jacques; rosace à la pâte de churros mexicaine, ricotta fumée et citron caviar. La gougère est très aérienne; les billes de thon explosent sous la dent dans le cadre d’une tartelette herbacée, tandis que les billes de citron caviar apportent du peps. A noter : le beurre est préparé à l’hôtel, décliné en version salée et curry-algues (on adore !)

La langoustine

La Saint-Jacques
Chaque plat est précédé d’un article. Place donc à “La langoustine”. “Vous étiez sur le quai, le voyage commence”, narre Réda Cazenave. La bisque est incroyable, relevée par l’huître. Pour la Saint-Jacques (Saint-Jacques de Normandie et huîtres crues, beurre d’oursin, crème de raifort et pamplemousse). L’huître apporte le côté iodé, et le tartare de mandarine qui l’accompagne est tout en contrastes, fuité et acidulé.
Des plats tout en contrastes

La raviole

Le rouget
Dégustons la raviole : raviole de langue de bœuf et foie gras, ragoût à l’ail noir, vinaigre de Xérès, figue fraîche. Il convient de prendre un bout de figues avec la raviole. On apprécie la sauce, et le kick du vinaigre de Xérès, vineux. Impossible de ne pas évoquer le rouget : rouget de petit bateau, poudre de citron noir d’Iran, brunoise de courge, kiwi et orange; huile d’aneth. Le poisson est cuit selon une méthode japonaise, avec de l’huile versée sur la peau, qui va frire. Au son, la peau craque. Le poisson est vite relevé par le fruité du kiwi et le peps de la courge. L’alliance avec le kiwi est surprenante.

Le cêpe

Le canard
Amateurs de champignons ? Le cèpe se décline quant à lui “sous toutes ses formes”, avec également des copeaux de pecorino, de l’oignon doux des Cévennes farci, une réduction de champignons sauvages ainsi que des feuilles de shiso. Un plat réconfortant, tandis que la sauce, vineuse, du canard se plie bien, également, à l’automne. Une proposition à base de viande (canard cuit sur le coffre, sauce cognac-porto, airelles rouges, broccolinis, carottes des sables, condiment ail-gingembre), légèrement relevée.
Pré-dessert et dessert : surprise et gourmandise
Le temps est venu d’un très surprenant pré-dessert (cake au pastis, glace à la poire, crème à l’huile d’olive), avec une glace onctueuse, mise en regard avec un mini-cake légèrement anisé. Pour le dessert – complet – cela claque!

Le citron
Le citron (crémeux au citron vert, glace au poivre du Sri Lanka, meringue croquante, moelleux pistache) est protéiforme, avec ses bâtonnets de meringue ludiques, et un ensemble onctueux, moelleux, et au côté fruité franchement exacerbé. On souhaitait continuer en faisant la fête ? Les Champs-Elysées ne sont qu’à quelques pas… ou bien la gare de Charles-de-Gaulle Etoile aussi.
11 avenue Mac-Mahon, 75017 Paris

