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Régis Botta : “le décor d’un restaurant doit être assez fort pour concilier les exigences du service et le confort du client”

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Qu’est-ce qui fait l’essence d’un restaurant ? La qualité de sa cuisine, évidemment. L’accueil de son personnel, aussi. L’ambiance, également. Un sujet auquel s’attèle, depuis 2007 puis la création de son agence en 2011, Régis Botta. Cet architecte, qui œuvre dans plusieurs domaines (commercial, résidentiel, design) s’est notamment fait connaître par ses réalisations dans l’univers food (Bao Bar, Ramen Bar ou Blend à Paris, par exemple) et pour plusieurs magasins. L’agence (RBA) s’occupe également du dessin des objets et des luminaires, pour créer une expérience globale. “Il est essentiel de proposer une décoration personnelle aux clients qui leur permettent de trouver chez vous ce qu’ils ne trouvent pas ailleurs”, recommande Régis Botta, qui répond aux questions de Business & Marchés.

Quels sont les principaux enjeux, en matière d’architecture, dans un restaurant ?

Dans les restaurants gastronomiques, le chef a souvent un regard sur les assiettes. Parmi les contraintes, il faut que l’on sente le moins possible le bal du service. Il faut intégrer beaucoup de rangements et de dessertes, par exemple. Le décor doit prendre le pas sur ces enjeux fonctionnels. Il faut qu’un concept soit assez fort pour supporter toutes les contraintes (service, incendie…), mais en partant de l’expérience du client. Ensuite, on vient tisser les contraintes sur cette vision de base. Au même titre que le budget du client ou de la configuration des locaux, ces contraintes font vivre un projet. J’apporte beaucoup d’importance à la lumière et à l’acoustique. Je ne suis pas adepte de mettre des matériaux trop spécifiques. Cela se pense par l’équilibrage des matières.

Quel projet illustre notamment ces problématiques ?

Pour le restaurant Mavrommatis, dans le 5ème arrondissement de Paris, en 2018, il fallait que l’on soit en Grèce, sans que cela soit folklorique. Il fallait l’évoquer, sans la moindre chose qui puisse évoquer le pays d’une manière littérale. La coque, la capsule évoquent la Méditerranée, avec différents jeux de matières. J’ai dessiné l’assiette de présentation avec la maison Coquet.

« La hausse des prix des matériaux complique l’exercice »

Quelles sont les spécificités de vos projets en cours ?

Quand j’ai démarré, j’ai travaillé pour des particuliers puis avec Mauboussin. Aujourd’hui, j’ai une activité davantage tournée vers les restaurants et les magasins ; l’hôtellerie bientôt. Nous venons de livrer l’aménagement de la tour Emblem à La Défense (Hauts-de-Seine) en collaboration avec JLL. Il fallait créer un hall de tour très différent des standards habituels, en travaillant dans l’esprit d’un grand salon, près du lobby d’un hôtel. On ne s’intéresse pas à la tendance pour éviter d’être vite démodé. Quand je fais un concept, je m’intéresse à l’ADN des marques et des endroits, pour leur donner une identité propre. En ce moment, il y a beaucoup de laiton et de marbre.

De quelle manière les tensions actuelles affectent-elles vos projets ?

Il faut penser aux approvisionnements en matériaux en amont. Le plus compliqué, c’est la hausse des prix.

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A propos de l'auteur
Journaliste dans la presse professionnelle, j'édite Business & Marchés à titre personnel depuis 2007.
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