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Le Qatar investit discrètement (ou presque) mais sûrement en Europe

2 min de lecture

L’émirat est devenu, en l’espace de quelques années, un acteur incontournable.

Chaque jour ou presque, de nouvelles pistes relatives aux investissements du Qatar en Europe sont évoquées. Selon le Sunday Times, le fonds souverain qatari (Qatar Investment Authority, QIA) envisageait d’acquérir le distributeur britannique Marks & Spencer pour un montant de 9,2 milliards d’euros, poursuivant son développement dans ce secteur après le rachat du grand magasin Harrod’s et l’entrée au capital de Sainsbury’s. En Grande-Bretagne, la QIA ne compterait pas s’arrêter là : jusqu’à 11,5 milliards d’euros d’infrastructures pourraient être financées, selon le Financial Times.

Représentant 0,23 % du produit intérieur brut mondial en parités de pouvoir d’achat, le Qatar acquiert lentement mais sûrement des actifs ayant pour objectif de lui faire gagner en notoriété et en influence, mais également de préparer l’après-pétrole (avec notamment, sur place, l’essor du tourisme).

L’intérêt du Qatar pour l’Europe est également visible en France, où l’investissement le plus médiatique est représenté par le Paris Saint-Germain, destiné à devenir une véritable vitrine à l’international. Le club, contrôlé par Qatar Sports Investments depuis juin 2011 à hauteur de juin 2011 et en totalité depuis un an, multiplie les coups médiatiques. Un bouquet de chaînes sportives, BeIn Sport, a par ailleurs été lancé en 2012 à grands renforts d’achats de droits.

Ces activités très médiatiques constituent la partie émergée de la stratégie menée. Les Qataris sont « des investisseurs à long terme qui accompagnent beaucoup d’entreprises françaises », a expliqué la ministre du Commerce extérieur Nicole Bricq, pour qui, « objectivement, on ne peut rien leur reprocher ». La France, qui concentre 10 % des investissements réalisés par le Qatar à l’étranger, souhaite pour sa part pousser ses entreprises dans le cadre du développement du pays et du besoin croissant en infrastructures.

Lagardère, dont une activité de la QIA, Qatar Holding, détient 12,83 % du capital selon Thomson Reuters, est une des entreprises françaises au sein desquelles le pays est le plus fortement impliqué financièrement. Des prises de participations comprises entre 1 % et 5,5 % chez Total, Vinci, LVMH, Veolia Environnement… sont également recensées. Dans l’immobilier, on recense notamment des immeubles boulevard Haussmann et sur les Champs-Elysées, à Paris.

Certains investissements européens sont plus surprenants. Ainsi, le pays lorgne sur la Grèce, qui fait la Une de l’actualité pour ses difficultés économiques et financières. L’émir aurait acheté six îles pour 8,5 millions d’euros selon The Guardian, une somme dérisoire à côté des montants investis dans un nouvel établissement bancaire (500 millions d’euros) et… des mines d’or (750 millions de dollars).

Mise à jour : Qatar Holding a démenti lundi 18 mars l’hypothèse d’une opération publique d’achat sur Marks & Spencer.

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