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Pourquoi les marchés devraient rapidement reprendre confiance

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L’activisme contre la crise se manifeste à tous les niveaux. Ces initiatives représentent une formidable occasion de parier sur une sortie de crise plus rapide que prévue ou, dans un scénario plus pessimiste, de limiter les dégâts. Des paramètres essentiels pour les investisseurs.

« De tous les placements, seul le placement en actions est gagnant à long terme. Sur le siècle écoulé, la performance moyenne des actions a été de 3,3% par an en pouvoir d’achat. Et de 1981 à 2001, les actionnaires ont même enregistré des gains exceptionnels de 17% par an », expliquait le week-end dernier au Journal du Dimanche l’économiste Jacques Marseille. A l’occasion de la parution d’un ouvrage sur l’argent des Français, il n’hésite pas à plaider en faveur d’un placement brocardé ces derniers mois : la Bourse. Les récents rebonds enregistrés sur les marchés apportent de l’eau au moulin des économistes estimant que le temps de la reprise est venu.

Car, depuis l’été 2007, c’est un véritable calvaire que vivent les places boursières : les difficultés liées aux subprimes, les crédits immobiliers à risque américains, la faillite retentissante de Lehman Brothers, la crise de confiance dans le système interbancaire et la propagation de la crise à l’économie réelle ont provoqué un climat de défiance et d’inquiétude généralisé. En 2008, la valeur du CAC 40 a reculé de 42,6 %. Début mars, l’indice était même au plus bas depuis six ans !  Depuis juin 2007, point déclencheur de la crise, l’indice parisien a perdu près 55 % de sa valeur.

Et les déclarations alarmistes de certains leaders n’arrangent pas les choses, à l’image de Dominique Strauss-Kahn : « le Fonds monétaire international prévoit une croissance mondiale en dessous de zéro cette année, la pire performance que la plupart d’entre nous ont jamais vu », a-t-il déclaré. Pourtant, des raisons d’espérer un rebond rapide des Bourses – d’ici l’été, prédisent les économistes les plus optimistes -, existent. Loin de céder à la déprime ambiante, Problématiques.fr les a recensées.

1. Des plans de relance rapides et concertés

Le G20, qui s’est tenu en fin de semaine dernière à Londres, a permis d’afficher une certaine unité quant aux plans de relance adoptés dans la plupart des pays industrialisés. Dans l’Union européenne, le montant total de ces stimulations de l’économie atteint 400 milliards d’euros ! L’activisme des gouvernements et des banques centrales a pu faire croire que la crise était plus grave que dans les années 1930, mais cette réponse relativement rapide a permis d’éviter les conséquences que l’on connaît. La tentation de mesures protectionnistes a vigoureusement été combattue par les leaders d’opinion à travers le globe, notamment à travers l’exemple d’une clause sur l’acier aux Etats-Unis. Le bâtiment, l’automobile et le green business font partie des secteurs les plus favorisés.

En France, les investisseurs peuvent d’ores et déjà parier sur Vinci, Lafarge, Bouygues, Saint-Gobain… qui devraient être soutenus par les mesures actuellement en cours de déploiement. Mesure phare du plan de relance, les 1.000 projets sont chapeautés par un ministre de la Relance (Patrick Devedjian), et s’appuient principalement sur des constructions déjà étudiées ou envisagées. L’objectif est de créer de 150.000 à 200.000 postes. Aux Etats-Unis, le premier plan de relance de 150 milliards de dollars, fondé sur des réductions d’impôts, concocté par George W.Bush, a été revu et augmenté sous la houlette de Barack Obama.

2. Le crédit facilité

A l’origine de l’extension de la crise à l’économie réelle, les difficultés pour les entreprises et les ménages à obtenir un crédit sont en train de se résorber. En France, un médiateur du crédit, René Ricol, affublé d’un cabinet afin de pouvoir traiter un maximum de dossiers, a été nommé l’an dernier et rend un rapport d’activité régulier. Dans le but de faciliter le fonctionnement de l’économie, la Banque centrale européenne (BCE) et la Banque d’Angleterre ont révisé leurs principaux taux directeurs à la baisse : 1,50 % pour l’institution de Francfort, 0,50 % du côté de Londres. Le taux de la BCE a chuté de 2,75 % depuis octobre, un changement de cap radical pour Jean-Claude Trichet et le conseil des gouverneurs, qui s’efforçaient jusque-là de lutter contre l’inflation.

3. Des initiatives privées pour relancer la consommation

Face aux inquiétudes des consommateurs sur le chômage, le pouvoir d’achat et leur capacité à traverser cette crise, les distributeurs peuvent orienter leur stratégie sur différents plans : le prix comme seul dogme (les maxidiscompteurs), la qualité et la proximité pour justifier des tarifs plus élevés mais profiter d’emplacements privilégiés (le groupe Casino avec Monoprix), ou tenter de concilier les deux, comme Carrefour. Malmené sur son principal marché, la France, le numéro deux mondial de la grande distribution se remet en ordre de bataille sous la houlette d’un ex-fournisseur, Lars Olofsson.

« L’hyperconsommation est peut-être terminée, pas la consommation dans l’hyper. Un million de clients franchissent chaque jour les portes d’un hypermarché Carrefour en France. Le modèle n’est pas dépassé. Mais il faut revoir notre offre, le choix de nos assortiments, et réfléchir à la taille des magasins », indique-t-il au Figaro. Concrètement, cela consiste ni plus ni moins à « exciter et enchanter » le consommateur, bref, le sortir de la déprime ambiante en lui prouvant que Carrefour met tout en œuvre à son service, tant pour ses comptes que son plaisir ou sa volonté d’avoir le moins possible à se déplacer.

Un plan de relance à l’échelle d’une entreprise certes, mais qui indique à quel point nombre d’entrepreneurs se déclarent aujourd’hui prêts à surmonter la crise, soit pour contrer la baisse de la consommation, soit pour profiter des plans gouvernementaux. De quoi percevoir avec optimisme le bout des difficultés actuelles, et de tabler sur un rebond en Bourse… si l’application de ces mesures produit des effets assez rapidement.

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A propos de l'auteur
Journaliste dans la presse professionnelle, j'édite Business & Marchés à titre personnel depuis 2007.
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