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Après Cuil, Qwant va-t-il droit dans le mur ?

3 min de lecture

Ce nouveau moteur de recherche mise sur son interface pour tenter de s’installer sur un marché dominé par Google.

Qwant parviendra-t-il à titiller Google ? Sans prétendre détrôner le géant des moteurs de recherche (65,2 % de parts de marché dans le monde), ce nouveau venu compte s’imposer grâce à son interface qui combine, sur une même page, les réponses classiques à une requête, les dernières actualités sur  un thème donné, les sites marchands, les photos et vidéos mêlées et, surtout, les réseaux sociaux, principale nouveauté en termes de contenu.

Lancé mercredi 13 février en quinze langues, dans trente-cinq pays, Qwant a nécessité deux ans de recherche et développement sous la houlette de ses fondateurs, Jean-Manuel Rozan, un investisseur, Eric Leandri, spécialisé dans la sécurité informatique, et Pertimm, qui fournit des moteurs de recherche professionnels à des clients tels que la NASA, Monoprix ou Meetic.

La promesse de ses créateurs de réunir la recherche classique et le volet social d’une requête donnée sur une même page, d’apparence séduisante, se heurte rapidement à des difficultés de lisibilité : le dernier-né des moteurs, qui ne semble pas développé en responsive design, technologie permettant à une page de s’adapter à la forme d’un navigateur donné, quelque soit l’appareil, est davantage adapté à une lecture sur grand écran que sur une tablette ou un netbook. Cinq colonnes s’affichent parallèlement lors de l’affichage des résultats.

Qwant reprend et développe toutefois le principe d’une fonctionnalité récemment mise en œuvre par Google, l’agrégation de différentes informations sur une même fiche. Le « Qnowledge graph » de PSA réunit ainsi les dates clés de l’entreprise, la composition de son actionnariat, ses filiales et ses données financières : ces quelques données permettent d’obtenir rapidement des éléments d’information  ciblés, mais ne donnent pas lieu à un renvoi vers les sources utilisées.

Une vaine tentative ?

Alors que Microsoft, qui dispose de moyens conséquents, ne parvient pas à imposer son moteur de recherche Bing, lancé en juin 2009 à grands renforts de communication, Qwant, qui mise sur le « buzz » pour se faire une place sur le marché de la recherche en ligne, semble à première vue désarmé. Avec 2,5 % de parts de marché, Bing n’obtient pas le succès escompté, malgré un changement radical de stratégie (interface, résultats…) opéré après les expériences MSN Search, Windows Live Search et Live Search. Yahoo ! (4,3 % de parts de marché) utilise toutefois ses résultats.

Cette nouvelle tentative de lancement d’un moteur de recherche n’est pas sans rappeler Cuil, en ligne entre juillet 2008 et septembre 2010. Avec sa page d’accueil noire – contrastant avec celle de son principal concurrent – le site fondé par d’anciens cadres de Google et d’IBM n’a jamais décollé. S’appuyant sur de nombreux brevets, Cuil prétendait pourtant être plus exhaustif que Google en se présentant comme « le plus gros moteur du monde ». Le site ne collectait pas, par ailleurs, d’informations personnellement identifiables, à la différence de Google.

Alors qu’Altavista ou Ask ont brillé au milieu des années 1990 avant de tomber dans l’oubli et que Yahoo ! a conclu un accord commercial avec Microsoft, d’autres sociétés, comme Exalead, acquise en 2010 par Dassault Systèmes, ont orienté leur modèle économique sur une activité B2B, segment sur lequel compte également s’appuyer Qwant. Exalead permet « permet aux consommateurs de données de gagner en autonomie et pouvoir de décision. », selon son directeur général Laurent Couillard : il ne s’agit pas seulement de bénéficier d’un accès à l’information, mais bien de pouvoir disposer de son contexte.

L’interface et la stratégie commerciale du site, qui s’appuie sur une connaissance fine de ses internautes, constituent donc les deux armes avec lesquelles Qwant compte partir à la conquête d’un marché sur lequel l’ombre du principal acteur plane sur l’ensemble de ses concurrents. Le logo de Qwant, multicolore, s’apparente toutefois à celui de… Google.

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