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Bourse : trois questions d’actualité sur le CAC 40

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Malgré un gain de 13,1 % depuis le début de l’année, l’indice phare parisien est au cœur de plusieurs polémiques.

Fin novembre, le CAC 40 gagnait, sur l’ensemble de l’année, 12,6 %. Cette honorable performance, qui contraste avec les signaux d’alerte de ces derniers mois ainsi que la baisse de 16,9 % enregistrée par l’indice phare de la place parisienne en 2011. Au cours des vingt-quatre dernières années, à vingt-et-une reprises, le CAC 40 a terminé le mois de décembre de manière positive lorsque le mois qui le précède l’était aussi. De quoi espérer une progression de l’indice dans les semaines à venir !

Solvay avait-t-elle droit de cité dans l’indice ?

Les interrogations relatives au CAC 40 sont toutefois nombreuses, à commencer par sa composition. Selon Le Monde, un membre du conseil scientifique de Nyse-Euronext a remis sa démission. Pour Noel Amenc, professeur de finance à l’Ecole des hautes études commerciales, le choix des valeurs ne s’effectuerait pas seulement en fonction de critères mathématiques.

Le « pouvoir discrétionnaire » des personnalités composant le conseil aurait été mis en avant, un désaccord étant survenu lors de la sélection de Solvay, en septembre dernier, en remplacement de PSA. Intégrée au Bel 20, la valeur fait débat en raison de son implantation belge, même si le groupe réalise un quart de son chiffre d’affaires dans l’Hexagone. « Les Bourses essaient d’attirer les grosses capitalisations car ce sont elles qui engendrent les volumes d’échange et donc les revenus », tempère, dans Le Monde, l’analyste d’Exane BNP Paribas Alexandre Champavère.

Les valeurs bancaires sont-elles toujours à éviter ?

Selon une étude du cabinet PrimeView relayée par L’Expansion, la marge nette de BNP Paribas s’est élevée à 18,58 % en 2012. Elle a atteint 7,31 % pour la Société générale, tandis que celle du Crédit Agricole, qui a dû affronter des difficultés relatives à sa filiale grècque Emporiki, désormais cédée, est de -8,38 %. Ce ratio, qui permet de mesurer la rentabilité d’un établissement, s’obtient au moyen de la division du résultat net par le chiffre d’affaires.

Le secteur n’est donc pas à fuir, mais nécessite d’être interprété à l’échelle de chaque valeur. Sanofi (22,73 %), Pernod Ricard (14,41 %) et LVMH (12,94 %) apparaissent comme les entreprises les plus rentables du CAC 40. Les bons résultats de Sanofi, qui a fait part de perspectives encourageantes en matière de recherche de la myélofibrose, une maladie hématologique, complètent l’actualité du laboratoire pharmaceutique, qui prépare en France un plan de départs volontaires.

Les rémunérations des patrons sont-elles trop élevées ?

Enfin, en-dehors du champ de l’indice ou des performances des sociétés qui le composent, la rémunération des dirigeants fait débat. Selon les données du cabinet de conseil Proxinvest, celle-ci s’est appréciée de 4 % en 2011, s’élevant en moyenne à 4,246 millions d’euros. Retraitée des indemnités de départ, elle recule toutefois de 3 %. Le PDG de Publicis Maurice Lévy était au titre de l’exercice 2011 le patron le mieux payé d’Europe avec 19,6 millions d’euros, somme liée au versement anticipé de bonus différés. Sa rémunération avait atteint en 2010 la somme de 6,2 millions d’euros.

La part variable constitue la majeure partie de la rémunération des patrons d’entreprises intégrées au CAC 40, suivie du fixe et des bonus annuels qui ont subi un recul de 8,6% en 2011. Le cabinet appelle à généraliser le vote des rémunérations par les actionnaires. Des entreprises publiques doivent, depuis mi-octobre, pour leur part se plier à une règle de plafonnement des rémunérations à hauteur de.450.000 euros par an conformément au souhait exprimé par François Hollande.

En dépit des apparences, la fin d’année s’avère bien tumultueuse pour le CAC 40…

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A propos de l'auteur
Journaliste dans la presse professionnelle, j'édite Business & Marchés à titre personnel depuis 2007.
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