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« Accordez une sieste à vos salariés, ils vous en seront reconnaissants ! »

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Une étude met en exergue la propension croissante des DAF à allouer une sieste aux salariés de leur entreprise.

64 % des directeurs administratifs et financiers (DAF) français interrogés par le cabinet de recrutement Robert Half se déclarent favorables à l’idée d’accorder une sieste quotidienne, d’une durée inférieure à vingt minutes, à leurs salariés. Les entreprises doivent cependant passer d’une vision culpabilisante à un celle d’un investissement sur la productivité. Fabrice Coudray, directeur chez Robert Half, répond aux questions de Business & Marchés.

Business & Marchés – Malgré la propension des DAF à proposer une sieste sur le lieu de travail, cette pratique demeure encore confidentielle. Comment expliquer cette différence entre les intentions et les actes ?

Fabrice Coudray – Tout simplement parce que c’est un sujet tabou. Alors que l’opinion publique commence à prendre pleinement conscience de la réalité des problématiques de burn-out, de stress ou de fatigue, les entreprises peinent à évoluer en matière de télétravail ou de bien-être au travail. Je pense également que certains managers ou dirigeants d’entreprise auraient l’impression de faire l’apologie de la paresse en autorisant ce type de pause. Il faut raison garder : si vous permettez à vos collaborateurs de prendre des temps de pause raisonnable, il y a fort à parier qu’ils vous en seront reconnaissants et en plus amélioreront leurs performances.

Quels bénéfices peuvent tirer les entreprises de l’instauration d’une telle possibilité ?

Il n’est pas choquant d’amener dans l’environnement professionnel des éléments de bien-être de la sphère privée : jouer au baby-foot, au ping-pong, faire une petite sieste, disposer gratuitement de sucreries, de café de bonne qualité… Tous ces petits plus contribuent au bien-être du salarié. Et pour certains, le plaisir est décuplé dans la sphère professionnelle.

Ne nous méprenons pas : l’entreprise n’est pas un lieu ludique et la maison n’est pas rentrée dans l’entreprise. Il faut trouver un habile équilibre. Mais, une part du confort réservée à la vie privée peut rentrer dans la sphère professionnelle. Il ne s’agit pas d’augmenter le temps de pause mais il s’agit simplement de le réallouer, de l’optimiser pour un meilleur bien-être. Les notions de bien-être et de fidélisation sont au cœur des préoccupations des entreprises.

L’attention portée par les entreprises au bien-être de leurs salariés concourt-elle à accroître son attractivité ?

C’est une évidence ! C’est tout l’enjeu de la marque employeur. Les nouvelles générations sont très à l’écoute de ce que les entreprises peuvent leur proposer en matière de bien-être : elles ne prennent pas seulement en compte la rémunération ou le temps de trajet. Elles prennent en compte les possibles évolutions de carrière, les éventuelles formations, le cadre de travail, l’ambiance. Compte tenu notamment du contexte économique, cette tendance commence à gagner l’ensemble des générations. Proposer un cadre agréable participe à la fidélisation des talents et augmente l’attractivité d’une entreprise, c’est certain.

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A propos de l'auteur
Journaliste dans la presse professionnelle, j'édite Business & Marchés à titre personnel depuis 2007.
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