Avec une belle carte food et de nombreux cocktails, Superfine investit un ancien bar musical du 11ème arrondissement de Paris pour proposer un lieu de destination, sous la houlette de Vincent Pinceloup et de ses associés.
“Nous avons l’ambition d’être un lieu de destination”, indique Vincent Pinceloup, le cofondateur de Superfine. Connu pour son bar à cocktails Monsieur Antoine, également dans le 11ème arrondissement de Paris, ou pour ses activités avec Grand Marnier, il lance, en ce mois d’octobre 2025, un nouvel établissement faisant la part belle aux drinks, certes, mais aussi avec une solide offre food. De quoi attirer potentiellement le chaland jusqu’à un local caché entre les quartiers de Bastille et de Ledru-Rollin, où s’est blotti le bar musical Le Motel durant dix-huit ans.
“Nous reprenons les codes d’un dive bar, un bar de quartier de style américain, qui peut être très sombre, avec une offre très large de boissons. Nous avons classé les cocktails par instants de consommation”, illustre Vincent Pinceloup : “All day breakfast”, “appetizer”, “main course”, “late night”.
Après un premier salon, où est installée une platine pour les DJ, le bar est accessible (photo: Vincent Pinceloup)
Le local, composé d’un salon d’accueil, d’une salle principale et d’un troisième espace doté d’une cuisine, a peu changé, mais est plus lumineux. La nouvelle équipe a refait le choix d’un comptoir à 360 degrés, pas forcément le choix le plus heureux lorsqu’il y a du monde. Un an et demi de travail a été nécessaire pour faire éclore le nouveau bar, avec l’appui de l’entrepreneur Etienne Gatti, de la restauratrice Delphine Laguerre et du barman Raphaël Blanc.
Tendance street food

Superdog
Il est ainsi possible de commencer la soirée par un emblème de la street food, le hot-dog, revisité à la française. On se délecte d’un Superdog (saucisse de volaille grillée à la graisse de bœuf, oignons caramélisés, relish mariné au curcuma, moutarde à l’ancienne, cheddar gratiné, sauce Guinness, 13 euros) avec une appétence particulière pour son côté gras, parallèlement au côté croquant des oignons caramélisés et au curcuma qui relève l’ensemble.

Le bar propose dispose d’une installation dédiée pour le tirage de la Guinness.
La moutarde est discrète, mais on adore le côté réconfortant du sandwich… que l’on peut accompagner d’une Guinness. Une équipe de la marque de bière est venue s’assurer de la conformité de l’installation à ses standards, avec des fûts réfrigérés. Le prix est plus élevé que dans le reste du quartier (8 euros pour 33cl). Une New England IPA (Cloudy Job, St Austell) est aussi disponible à la pression, aux côtés de cannettes des voisins de Fauve Craft bière (9 euros les 33cl).
Autres plats disponibles: des burgers, une pizza très aérienne, des pâtes (pasta al ragù bianco, espuma parmesan, que l’on ne saurait trop recommander), une salade (échalote, citronnelle, citron, menthe, poudre de riz) et des brochettes de champignons shiitake.
Des cocktails éclectiques
Parmi les treize cocktails à la carte, impossible de ne pas évoquer le New College, pour les amateurs de cocktails classiques : cognac, vermouth blanc, sherry oloroso, madère sec, olive noire. Au nez, le cocktail est boisé, et laisse singulièrement le cognac s’exprimer. En bouche, le sherry est clairement affirmé, avec le vin de Madère en toile de fond. L’ensemble, oxydatif, prend quelques arômes fruités grâce à l’olive.

Absinthe gimlet
Au rayon des cocktails qui fonctionnent le mieux depuis le début du mois d’octobre, figure l’Absinthe gimlet (absinthe, amaretto blanc, citron jaune, cordial de citrons jaune et vert, sauge), est très frais au nez. La complexité de la recette ne doit pas effrayer : en bouche, le cocktail est hyper accessible et moelleux grâce à l’amaretto. On se rapproche de l’esprit des cocktails granités avec un ensemble rafraîchissant donc, presque estival, même lorsque les températures changent comme actuellement. Autre best-seller, le Not a bloody mary (mezcal, ananas, céleri, harissa, bouillon japonais dashi, citron, soja), épicé, onctueux, chaleureux, d’allure très cuisinée aussi, mais potentiellement clivant.

Fortunella Spritz

Le spritz, lui, a également droit de cité avec le Fortunella spritz (aquavit, Apérol, citron jaune, cordial de kumquat, bière citra, tajin). Les épices disposées en rim chatouillent d’emblée, et aiguisent la curiosité. Elles contribuent à apporter de l’audace à ce cocktail, où l’on retrouve un houblon aux arômes d’agrumes et de fleurs, bien connu des amateurs de bière, dans un ensemble pop et pétillant, mais un peu trop sucré. Il est possible de terminer par un vrai dessert liquide, le PB&B Milkshake (Bourbon, beurre de cacahuète, banane, glace vanille, chantilly fumée, fleur de sel), lui aussi très original.
8 passage Josset, 75011 Paris
Photo de couverture: Vincent Pinceloup
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