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Pourquoi la crise n'est pas finie

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Accalmie médiatique autour de la crise financière. Depuis une semaine, les Bourses – en dépit d’une forte volatilité – et les traders affolés ont cédé la place aux salariés touchés de plein fouet par la crise. Les entreprises et l’emploi se placent au premier rang des préoccupations inhérentes aux difficultés économiques, traduisant la contagion de la crise à l’économie réelle. Problématiques apporte des éléments à même d’instituer que la crise ne semble pas prête de toucher à sa fin.

Les entreprises peinent à se financer. « Tout le plan du gouvernement aujourd’hui, c’est de restaurer la confiance et de faire en sorte que les entreprises et en particulier les PME (petites et moyennes entreprises) ne souffrent pas de la crise financière internationale. On a mobilisé de l’argent, il y a 22 milliards d’euros qui sont mobilisés pour le financement des PME. Il faut aussi mobiliser la confiance« , expliquait lundi la ministre de l’Economie Christine Lagarde, venue présenter la mise en place d’une cellule départementale de suivi du financement de l’économie dans l’Hérault. Aux difficultés d’obtenir d’un crédit, élément vital pour les PME, s’ajoutent celles présentes pour lancer un emprunt obligataire.

L’emploi, victime collatérale de la crise. « Nous ne pouvions pas attendre passivement que la finance entraîne l’économie au bord du gouffre« , a lancé hier Nicolas Sarkozy afin de présenter de nouvelles mesures destinées à soutenir le marché du travail. Après un recul du PIB de 0,3 % au deuxième trimestre, les perspectives ne s’annoncent guère encourgeantes pour la période en cours. De fait, les tensions sur l’emploi s’accentuent. Les secteurs secondaires et tertiaires font les frais d’un ralentissement de l’activité et d’incertitudes quant à leurs perspectives commerciales et financières. Voyages Wasteels a ainsi annoncé la semaine dernière être en cessation de paiement, « le non renouvellement de la ligne de crédit utilisée en basse saison » pénalisant l’entreprise.

La fermeture temporaire des unités de production de Renault et de PSA Peugeot-Citroen touche directement les salariés en interim de ces usines, et relète la mauvaise santé du secteur automobile. D’ici 2009, 4.900 départs volontaires sont attendus en France par Renault, et 900 suppressions supplémentaires sont envisagées. PSA table pour sa part sur 1.090 départs volontaires sur cinq sites afin de maintenir des objectifs. La vente par correspondance est également touchée, la crise ayant précipité les difficultés de La Redoute et surtout de la Camif, en proie à un arrêt de son activité particuliers. Du côté des services, Adecco comptera 600 personnes de moins dans ses effectifs d’ici à juin 2009. « Dès que ça va mal quelque part, ce sont les intérimaires qui trinquent. En période difficile, les entreprises réduisent l’emploi intérimaire en premier« , indique à LCI Yannick Poulain, de la CGT Interim.  Le groupe spécialisé dans les ressources humaines fait donc les frais d’un « retournement de la conjoncture« .

L’Europe inquiète. On ne parle plus de « mot en R » mais bien de récession. Le mot est désormais lâché concernant la Grande-Bretagne, affaiblie par un recul de 0,5 % de son PIB au troisième trimestre, une première depuis 1992. En Espagne, l’immobilier plombe la croissance du pays. L’éclatement inattendu de la bulle affecte les promoteurs immobiliers. Les gels de projets ou de constructions s’accumulent, entraînant l’inquiétude des professionnels du secteur. « Certains ont perdu leur emploi, la plupart dans la construction. D’autres ont retrouvé un job mais, à poste équivalent, ils gagnent souvent moitié moins. La bulle immobilière avait fait grimper en flèche les salaires« , déplore dans Le Figaro une salariée d’une banque.

Les pays émergents submergés ? Hausse puis chute du prix des matières premières qui a contrarié de nombreux espoirs, baisse de la demande interne et difficultés des économies occidentales: nombre de pays censés soutenir la croissance font les frais d’une crise au départ occidentale. L’effondrement de 60 % du prix du baril et le relux des cours de nombreuses commodités affecte les mono-exportateurs, tandis que les Etats trop dépendants de l’étranger souffrent d’un ralentissement de la demande.

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