Économie

Pétrole: nouvelle déconvenue pour les investisseurs

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En dépit de la décision de l’Opep – qui représente 40 % de la production mondiale de pétrole – de réduire sa production, les cours de l’or noir ont continué de reculer ce mercredi. En cours de séance, le baril de Brent (côté à Londres) s’est même payé le luxe de passer sous la barre des 100 dollars, tandis que les prix du baril de brut WTI s’approchaient des 102 dollars. La publication des stocks hebdomadaires américains, faisant ressortir une diminution des réserves de pétrole brut, d’essence et de produits distillés, n’a pas non plus provoqué de vives réactions des investisseurs.

Les membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole, réunis en congrès à Vienne, ont décidé de rduire leur production de 520.000 barils par jour afin de faire face à ce reflux des cours constaté depuis près de deux mois. Le choc de la demande, en partie à l’origine de la flambée des cours, est en passe de montrer ses limites. Les besoins en provenance des pays émergents restent certes forts et exercent une pression sur les prix, mais ne suffisent pas à tirer le marché à la hausse.

L’Agence Internationale de l’Energie a fait état d’un recul de la demande d’or noir pour 2008 et 2009. De plus, les Etats-Unis, premiers acheteurs mondiaux de pétrole, sont le lieu d’une baisse de la consommation de produits pétroliers: sur les quatre dernières semaines, ils en ont consommé 20,1 millions de barils par jour, soit 3,8 % de moins qu’un an plus tôt. De nombreuses économies européennes frôlent la récession, ce qui apparaît également comme un facteur baissier, tout comme la remontée du dollar.

« Nous ne sommes certainement pas d’accord » avec la réduction de production de l’Opep, a indiqué sans surprise la porte-parole de la présidence américaine Dana Perino. Le département de l’Energie se dit prêt à puiser davantage dans les réserves stratégiques afin d’assurer l’approvisionnement du Sud-Est après le passage de l’ouragan Ike. L’action Total a au contraire bénéficié de la décision de l’Opep: lorsque le baril de Brent gagne dix dollars sur un an, le groupe empoche environ deux milliards de dollars, a indiqué son directeur général Christophe de Margerie. Cependant, les prévisions de production moyenne annuelle du groupe pétrolier sont en baisse, avec une hausse de 2 à 3 % par an entre 2007 et 2016, contre 4 % auparavant.

Les cours du baril de brut ont chuté de 30 % depuis leur plus haut atteint en juillet.

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