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Obama devra restaurer l'image des Etats-Unis

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« Le changement est arrivé en Amérique« , s’est exprimé mardi soir le fraîchement élu Barack Obama. Si sa victoire représente un indéniable signe d’évolution sociale, elle a aussi été portée par un véritable plébiscite planétaire: selon un sondage BVA-Global NR, 63 % de la population mondiale aspirait à l’élection du candidat démocrate, contre seulement 15 % pour son rival républicain. « La moitié des citoyens du monde et des Américains pense que l’image des Etats-Unis se trouverait améliorée par l’élection d’Obama« , ont expliqué les auteurs de l’étude.

L’influence des Etats-Unis, déjà imposante sous l’angle économique (25 % du PIB mondial, 35 % de la capitalisation, 12 % des échanges) s’est renforcée sous la présidence de George W. Bush à travers une politique militaire résolument offensive, et débutée au lendemain des attentats du 11 septembre 2001. Après l’Afghanistan, où un consensus s’est formé autour de la question, la plus discutable intervention en Irak a crée de nombreux clivages sur le globe, notamment au sein de l’Union européenne: ainsi, le Royaume-Uni ou l’Italie ont soutenu les troupes américaines, tandis que la France et l’Allemagne – exemples restés ancrés depuis – s’y étaient fortement opposés. La restauration de liens diplômatiques et financiers forts autour de la personnalité d’Obama seront donc au coeur des années à venir.

L’Union européenne attend beaucoup de la future administration Obama sur ces terrains. L’arrivée du démocrate constitue « une occasion historique de conjuguer nos efforts pour relever les défis économiques, climatiques et de sécurité auxquels nous sommes tous confrontés » pour le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner, qui se met à rêver de « scénarios partagés, et pas seulement des scénarios américains qui seraient ou non suivis par l’Europe« . Sur le plan économique, 49 contentieux ont opposé l’Europe et les Etats-Unis depuis la création de l’Organisation mondiale du commerce; une situation qui s’aggrave avec la remise en cause du contrat de 40 milliards de dollars établi entre Airbus et l’armée de l’air étatsunienne au détriment de Boeing.

En Irak, « pas de changement brusque » n’est attendu de l’élection d’Obama, si l’on en croît le ministre des Affaires étrangères Hoshyar Zibari. Le désengagement militaire ne se fera que partiellement et progressivement, en débpit de l’opposition au conflit de Barack Obama dès le début des hostilités. Le retrait de « l‘essentiel des troupes de combat » devrait s’effectuer d’ici un an et demi, après consultation des généraux présents sur le terrain. Les Etats-Unis, embourbés en Irak depuis 2003, ont provoqué de vives oppositions avec cette opération. Aujourd’hui, pas moins de 250.000 soldats sont déployés sur le globe. Au Pakistan, les propos tenus durant la campagne du candidat démocrate sur la liberté d’agir, partout, contre Al-Qaida ont jeté un froid. Toutefois, le premier ministre Yousuf Rasa Gilani espère que « les Etats-Unis vont continuer à être une source de paix et d’idées nouvelles« .

Les difficultés relationnelles se déplacent, concernant la Chine, sur le terrain économique. Pour Barack Obama, la Chine manipule sa monnaie afin d’accentuer la compétitivité de ses industries. La part grandissante prise par les produits estampillés Made in China au détriment des firmes américaines sera un facteur de rassemblement autour du président. Mais la tentation protectionniste, forte en ces temps de crise, est de nature à effrayer les dirigeants canadiens: 79 % des exportations sont dirigées vers les Etats-Unis. « Une Amérique plus protectionniste n’aura rien de bon pour le Canada, mais la crise financière qui pousse les Américains à moins consommer est plus inquiétante encore », résume pour La Tribune Frederick Gagnon, universitaire. Mêmes préoccupations de nature économique au Mexique: depuis le début de l’année, 750.000 ressortissants ont perdu leur emploi aux USA, pénalisant les transferts de fonds.

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