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L’Inde réforme son économie à toute vitesse

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Le Premier ministre indien a engagé de nombreuses réformes ayant trait à l’économie. L’objectif est désormais d’accélérer leur mise en œuvre.

En Inde, le remaniement gouvernemental engagé par le Premier ministre Narendra Modi a pour objectif d’accélérer le rythme des réformes dans le pays. « L’économie était, et est toujours, dans une situation difficile et l’un des tout premiers défis est de restaurer la confiance », a-t-il indiqué. Le ralentissement de la croissance, passée de 9% en 2010 à 5,6% en 2014, d’après les prévisions du Fonds monétaire international, semble s’effacer : le PIB indien s’apprécierait de 6,4% en 2015. La nouvelle équipe doit continuer de rassurer les investisseurs.

Au niveau local, « ses victoires aux deux dernières élections suggèrent que le Premier ministre indien Modi continue à bénéficier d’un soutien public fort », rappelle pour sa part la banque allemande Commerzbank, qui ajoute que la mise en place de réformes affectant profondément l’économie peuvent se heurter à différents groupes d’intérêt, ainsi qu’à des résistances au sein même du parti au pouvoir. Parmi les quatre problèmes de fond identifiés par Commerzbank – la gouvernance, les infrastructures, l’éducation et la confiance des investisseurs étrangers – Narendra Modi a lancé depuis six mois différents chantiers, à l’issue plus ou moins certaine.

La biométrie et l’économie au cœur des réformes

Après le déploiement de cartes d’identité auprès de la population, le gouvernement a entrepris de relever, toujours de manière biométrique, la présence de son personnel. Les écoles ou les hôpitaux pourraient être concernés à l’avenir. Le gouvernement s’est par ailleurs fixé pour objectif de doter chaque famille d’un compte bancaire. Cette mesure permettra notamment de lutter contre la corruption et de mieux flécher les aides vers les populations en ayant réellement besoin.

De nombreux textes de lois ayant trait à la pratique des affaires sont par ailleurs revus ou abrogés. Il ne sera ainsi plus nécessaire de requérir l’approbation de l’Etat pour pouvoir licencier dans les entreprises dont l’effectif est supérieur à cent personnes. Les investisseurs étrangers peuvent prendre des parts à hauteur de 49% du capital dans les firmes des secteurs de la défense et de l’assurance, contre 26% auparavant. Cette part monte à 100% pour certains projets ferroviaires. Une nouvelle loi sur la sécurité alimentaire a par ailleurs été promulguée. Elle prévoit, pour certains ménages, le subventionnement de denrées de base.

Ces nombreuses réformes ne pourront complètement aboutir rapidement, estime Commerzbank : « nous maintenons un calendrier réaliste pour le changement ». « L’ampleur des défis à relever pour restructurer un système inefficace avec autant de nombre de distorsions qui entravent les investissements étrangers » nécessitent du temps. Une grande maîtrise de soi est également requise… La nomination – très commentée – d’un ministre du yoga pourra peut-être apporter quelques solutions…

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A propos de l'auteur
Journaliste dans la presse professionnelle, j'édite Business & Marchés à titre personnel depuis 2007.
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