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Disney 100, l’exposition: la fabrique d’un storytelling institutionnel

3 min de lecture
Réplique de la statue Partners - Disney 100 : l'exposition

En déployant «Disney 100 : l’exposition» à Paris jusqu’en octobre, The Walt Disney Company met en avant son patrimoine créatif comme un actif de marque. La narration est plus descriptive que magique.

Après un centenaire franchement discret en France, le géant du divertissement se rattrape enfin avec « Disney 100 : l’exposition ». Proposé du 10 avril au 5 octobre 2025 au parc des expositions de la Porte de Versailles, à Paris, l’événement s’est déjà déroulé à Philadelphie (Etats-Unis), Munich (Allemagne), Londres (Royaume-Uni), Chicago, Kansas City (Etats-Unis) et Séoul (Corée du Sud).

Le chapitrage retenu pour rendre hommage à l’histoire de The Walt Disney Company, créée le 16 octobre 2023 par Walt et Roy Disney sous le nom de Disney Brothers Studio, illustre ce parti-pris de jouer sur un registre plutôt analytique : les origines de l’entreprise, la genèse des différentes histoires, la conception des personnages, l’esprit d’aventure et de découverte, la musique, l’environnement (de manière succinte), les innovations technologiques, les parcs d’attractions et quelques photos de Walt Disney – dont un amusant cliché le présentant devant l’hôtel de Crillon, en 1935.

L’exposition est beaucoup plus institutionnelle qu’il n’y paraît – nous la conseillerons davantage à un public rompu aux dispositifs muséaux ou déjà familiers avec l’univers Disney, plutôt que pour une sortie transgénérationnelle. A Paris, le parcours réparti sur 1400 mètres carrés aligne plus de 250 objets et œuvres d’art, ainsi que 24 maquettes de personnages.

Des principes encore d’actualité

Atelier de modélisation (Disney 100 : l'exposition)

Quelques personnages modélisés sous forme de figurines.

Si l’on cherche la touche de magie dans l’exposition, on se plait néanmoins à (re)découvrir des principes qui demeurent aujourd’hui encore essentiels pour les studios Disney. « Tant qu’un personnage n’a pas une personnalité, il n’est pas crédible », estimait Walt Disney. Autres règles : utiliser la musique afin de créer des ambiances (ce que font notamment à merveille les parcs Disney) et des chansons pour exprimer des sentiments, « explorer les merveilles » du monde naturel, « rendre possible l’impossible » et miser sur l’immersion, quel que soit l’âge du spectateur. Toutefois, la firme s’est perdue, ces dernières années, dans des considérations sociétales qui ont pu dérouter… sans un mot dessus.

« Je n’arrive pas à imaginer l’histoire en images sans penser à la musique qui va la compléter », indiquait notamment Walt Disney. Message entendu, puisque lorsque Ariel souhaite « Partir là-bas » ou lorsque l’on embarque dans les bateaux de l’attraction « It’s a small world », les mélodies sont indémodables et rattachées à une histoire. Bien entendu, les concepteurs de l’exposition n’ont pas ignoré le succès de « Libérée, délivrée », avec un espace dédié permettant d’écouter quelques-unes des 43 langues et dialectes dans lesquels a été traduit le tube de « La Reine des Neiges », en 2013 – un land dédié verra par ailleurs le jour en 2026 à Disneyland Paris.

Une ancienne console de programmation d'animation Audio-Animatronics (Disney 100 : l'exposition)

Une ancienne console de programmation d’animation Audio-Animatronics.

Parmi les fils conducteurs, on relèvera aussi les nouveautés introduites par les studios Disney, dont certaines qui semblent aujourd’hui être évidentes, à l’instar du storyboarding (dans les années 1930) afin de cartographier une histoire sous la forme d’une séquence de dessins, ou bien la profondeur dans l’animation. Une révolution lors de la sortie du film « Le vieux moulin », en 1937 ! Etonnamment, la dernière brique technologique du groupe, Disney+, fait l’objet d’un traitement très discret.

Mickey Mouse à l’honneur

Mickey Mouse - Disney 100 : l'exposition

Mickey Mouse, l’unique !

Mickey Mouse dans Steamboat Willie, en 1928 (Disney 100 : l'exposition)

Mickey Mouse dans Steamboat Willie, en 1928.

Dans l’exposition, les derniers flops de certains films sont omis de la narration, mais l’on retrouve évidemment celui sans qui la Walt Disney Company ne serait pas devenue ce qu’elle est aujourd’hui : Mickey Mouse, dont la naissance est datée du 18 novembre 1928, à l’occasion du film « Steamboat Willie », tout comme Minnie. Laquelle a toujours tenu à son indépendance. Pluto est apparu en 1930, Dingo en 1932, Donald Duck en 1934 et Daisy Duck en 1937. Autant d’informations abordées de manière succinte.

BB-8 et Stormtrooper : Disney 100 l'exposition

Incontournable BB-8 (photo: Disney)

Les univers de Star Wars ou de Marvel, qui parlent davantage aux jeunes générations, figurent en bonne place dans « Disney 100 : l’exposition », tout comme les parcs d’attractions. Cela tombe bien, Disneyland Paris est situé à une quarantaine de kilomètres, et est évoqué au terme du parcours. A noter l’entrée de l’exposition est facturée au prix fort, aux environs de 39 euros.

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A propos de l'auteur
Journaliste dans la presse professionnelle, j'édite Business & Marchés à titre personnel depuis 2007.
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