EntreprisesIndustrie

Comment Artecosy repense le métier du mobilier et s’adapte au télétravail

4 min de lecture

Un nouveau venu dans l’univers du mobilier. Lancée courant 2020, la marque Artecosy entend concilier le design, le bien-être, la beauté et le confort. Un site e-commerce, lancé l’an dernier, permet de commercialiser ses créations et des produits sélectionnés (canapés, chaises, tables, meubles, literie, moquette, luminaires). “Nous avons comme ambition de devenir un leader français dans l’ameublement «access luxe», physique et digital et de recréer de la valeur ajoutée”, explique sa fondatrice, Sophie Pineau, passée par la gestion de patrimoine avant d’arriver dans le secteur. Un service digitalisé permet d’accéder à des recommandations personnalisées de décorateurs. Une notion de conseil mise en avant par l’entreprise de Louveciennes (Yvelines).

Pourquoi avez-vous souhaité créer une nouvelle marque d’ameublement ?

Sophie Pineau – L’équipe d’Artecosy compte 10 personnes, issues de grands groupes de l’e-commerce et du retail d’ameublement. Nous cherchions à proposer des pièces de mobilier et de décoration singulières, exigeantes mais accessibles pour lutter à notre humble manière contre la standardisation des offres. Nos cherchons à recréer de la valeur ajoutée par plusieurs moyens, dont une offre en ligne et en showroom connecté d’un design poétique français réalisé en interne, novateur et exclusif mais confortable et accessible. Un approvisionnement sans intermédiaires chez des partenaires fabricants français et européens fait partie de nos pratiques, tout comme la réintroduction d’un service personnalisé pour les consommateurs, crédibilisé par une formation interne. Nous pensons aussi que vendre du design, sans conseil décoratif, est une offre incomplète. C’est pourquoi il nous a semblé évident d’ajouter un service de décoration performant en ligne et en 3D. 

Comment se distinguent vos collections et de quelle manière avez-vous pris en compte l’essor du temps passé à la maison (hygge…) ?

Le télétravail imposé par la gravité des évènements sanitaires est venu, cette année, bouleverser l’organisation du quotidien des Français. En peu de temps, il leur a fallu inventer de nouveaux repères et repenser la répartition de leurs espaces personnels pour les dédier au travail à domicile. Nos internautes sont créatifs et fourmillent d’idées décoratives, ils ont transformé la contrainte en plaisir de créer un bureau personnalisé au cœur de leur domicile, mais original et propice à la concentration sur les principes d’un hygge à la française. Notre service décoratif a d’ailleurs été très sollicité avec des questions très précises sur le confort des assises, sur les harmonies des coloris et des demandes de conseils pour la réorganisation des espaces.

“Nous enregistrons davantage de demandes pour des équipements adaptés au télétravail”

Quelles réponses apportez-vous ?

Cette situation nous a poussé à imaginer de nouvelles créations pour répondre à l’émergence de ces nouveaux besoins. Nous avons compris l’intérêt de densifier notre offre dans ce domaine et notamment, les tables et les assises, très sollicitées toujours dans une vocation d’allier, plus encore, le design et le confort. On ne veut pas d’une simple « chaise de bureau » on veut désormais un mobilier confortable, ergonomique, répondant à des impératifs de design en harmonie avec son intérieur. Travailler chez soi comporte de nombreux avantages.

Constatez-vous davantage de demandes pour les bureaux et chaises avec le développement du télétravail ?

Nous avons constaté une très nette augmentation des ventes sur les mobiliers répondant à ce besoin urgent avec des pics de fréquentation sur les pages afférentes à chaque entrée en confinement. Nous avons eu une augmentation de plus de 30 % des ventes sur les chaises de bureau, les bureaux, les bibliothèques, mais aussi sur les tables, les chaises design, ou certains petits meubles de rangement ou de confort, détournés à cet usage. L’intérêt pour ces mobiliers décoratifs à vocation professionnelle ne s’est pas démenti puisque le niveau de ventes se maintient depuis le déconfinement et devrait même connaître une belle croissance.

“Acheter en Inde ou en Chine n’a pas de sens”

Comment avez-vous identifié les fabricants ?

Il s’agissait de réussir à nouer des partenariats avec des fabricants français et européens capables de réaliser nos designs audacieux, avec un cahier des charges ambitieux de qualité et de confort. Ma sensibilité à l’écologie m’avait d’ailleurs fait prendre des décisions fortes quant au choix de notre modèle de distribution, avant même le chaos sanitaire. Acheter en Inde ou en Chine n’a pas de bon sens. C’est un modèle périmé qui aura un contrecoup. Ce n’est résolument pas le nôtre : chez Artecosy la qualité est dans notre sourcing audacieux et diversifié. Nous travaillons avec des grandes entreprises comme avec de plus modestes fabricants. Notre amour de l’aventure, une curiosité très dynamique et une connaissance aiguë des aspects techniques font le reste. Le sourcing est un travail permanent et passionnant. La bonne nouvelle, c’est qu’il y a des fabricants formidables en France et en Europe qui ont su nous faire très vite confiance, et nous permettre par la maîtrise de leurs coûts, des positionnements très concurrentiels même en contexte de Covid. Nous avons d’ailleurs vocation à croître, avec la volumétrie, notre part d’approvisionnements en France. 

Quelles cibles visez-vous avec Artecosy ?

La clientèle est plutôt CSP + et citadine, mais nous allons étendre cette clientèle par un élargissement des échelles tarifaires de notre gamme, que va nous permettre l’augmentation des volumes d’achats par des ouvertures de show-rooms. Notre clientèle réside majoritairement dans les grandes villes, avec une forte croissance en distribution sur les régions non citadines. Nous constatons aussi que nos collections séduisent un large éventail de la pyramide des âges, le cœur de notre clientèle étant entre 35 et 65 ans, mais avec des parts non négligeables sur une jeune clientèle dont le panier est moins élevé mais plus impulsive à l’achat. Nous préparons d’ailleurs cette année une levée de fonds pour asseoir les conditions de nos ambitions et le rayonnement à l’échelle nationale de notre marque.

2768 articles

A propos de l'auteur
Journaliste dans la presse professionnelle, j'édite Business & Marchés à titre personnel depuis 2007.
Articles
A lire également
ÉconomieEntreprisesServices

Pour l’équipe des restaurants Mamé Kitchen, “être flexitarien, c’est s’éclater à découvrir de nouvelles saveurs rythmées par les saisons”

Créée en 2018, l’enseigne Mamé Kitchen compte cinq restaurants, conçus pour la vente à emporter, autour d’une offre de street food flexitarienne. Elle compte accélérer son développement.
EntreprisesEnvironnement-SantéIndustrie

5 start-up spécialisées dans les produits végétaux et vegans pour la boulangerie, la pâtisserie et le snacking

Dans les boulangeries, le snacking ne cesse de gagner du terrain. Focus sur 5 start-up qui développent des produits spécifiques (aquafaba, farine,…
ÉconomieEntreprisesServices

“Climbing District compte faire monter en gamme les salles d'escalade”

A l’occasion d’une levée de fonds de 10 millions d’euros, les fondateurs de Climbing District, Henri d’Anterroches et Antoine Paulhac, nous présentent les spécificités de leur concept de salles d’escalade en milieu urbain.

Recevez nos prochains articles par e-mail

Abonnez-vous à notre newsletter

1 commentaire

Les commentaires sont fermés, mais vous pouvez nous contacter par mail depuis notre page A propos.