
A Paris, Pan, un “bar à tir”, propose à ses clients de manier de vraies carabines pour jouer à des jeux vidéo, dans un local épuré.
Dans le 10ème arrondissement de Paris, depuis le début du mois d’avril 2025, un ancien supermarché s’est mué en un très élégant endroit, aux couleurs apaisantes, où l’on ne vient pas pour une pause bien-être mais pour… s’adonner au tir. Pas sur des cibles comme attendu, mais sur des écrans, à travers une batterie de jeux vidéo conçus à cet effet. “Pas d’humains, d’animaux ou de sang”, précise l’équipe, mais les tirs s’effectuent grâce à une vingtaine de vraies carabines. Bienvenue chez Pan, autoproclamé “premier bar à tir” de la capitale.
“A l’issue d’un voyage à Londres, nous avons fait le point sur le secteur des loisirs. En France, il n’y avait pas de social bar, où l’on peut discuter entre amis ou entre groupes; mais des activités telles que le karaoké ou le bowling. Il fallait trouver une activité et un lieu pour échanger entre collègues par exemple, que permet le tir. On voulait une activité sympathique, dans un lieu sympa, avec une offre food sympa”, précise Eric Huynh, l’un des trois associés de Pan, avec Jonas Henry et David Musset, qui était déjà présent dans les loisirs.
Pour l’immersion, des carabines ont donc été achetées dans une armurerie du quartier, puis neutralisées et dotées de capteurs et d’un laser. Ce sont de vrais objets, particulièrement lourds – ce que l’on ressent à la longue au fil du jeu. Au cours des dernières parties, même en ayant bien été briefés pour le maniement, le poids des armes est prégnant. Ça tire dans les bras! Les parties s’effectuent de deux à douze joueurs – à quatre personnes, la rotation permet de se reposer régulièrement.
Cibles fixes, cibles mouvantes
Huit jeux sont disponibles, par l’intermédiaire d’une tablette : quatre titres de ball trap (avec des cibles mouvantes) et quatre titres “Far west” (avec des cibles fixes). Après une introduction assez facile (Horse Race), on tire sur des cibles dans le ciel dans le jeu Saloon, puis on s’adonne au tir sur des bouteilles (Cow Boy). Assurément le titre qui a remporté le plus de succès dans notre groupe!

Climbing Everest
Plus difficile est le jeu Gold Rush, façon “Train de la mine”, puisqu’il convient de rester dans un couloir prédéfini, de tirer rapidement sur les cibles (de manière chronométrée), et d’avoir atteint toutes ses cibles pour gagner des points. Pour les bons tireurs, après avoir testé Texas Ranch, où chaque joueur (deux à tour de rôle, comme dans chaque jeu) dispose de ses propres cibles. Plus technique est le jeu de cibles mouvantes Forest Hot shot, après avoir espéré remporter des points dans le jeu Climbing Everest, au fur et à mesure que les éléments à viser grimpent dans le ciel.
Les parties démarrent à 16 euros en moyenne par personne, en étant deux au minimum (des invités peuvent s’y greffer sous conditions). On regrettera que l’heure et demie de jeu intègrent de nombreuses explications, bienvenues certes, mais qui entament la session. Changer de titre est, en revanche, intuitif via une tablette qui permet aussi de commander des plats et des boissons.
Une offre food sur-mesure
Car c’est bien sur l’offre food que Pan entend aussi faire la différence, avec une carte construite par un chef, Alexandre Lucas, autour de plats tels qu’un Livarot agrémenté de noisettes du Piémont et de miel pané, d’un magret de canard fumé infusé au café, d’un concassé de petits pois ou de mini-burgers avec du blue stilton, de l’Ossau Iraty et de l’agneau, ou du piment. Les plats sont conçus pour être dégustés debout.

Pornstar Martini
Côté boissons, six cocktails classiques (gin basil smash, espresso martini, moscow mule…) sont proposés, ainsi qu’un cocktail sans alcool. De l’armagnac Armin s’invite dans la composition du gin tonic à la place du gin, tandis que le Pornstar martini est malicieusement surmonté de piment en garnish, ce qui permet de réhausser les saveurs et d’avoir un kick bienvenue lors de la dégustation (avec modération).
En plus du grand public, avec de nombreux groupes, Pan mise sur le B2B pour se développer, avec des privatisations possibles (notamment l’après-midi). Il est aussi possible d’y organiser des afterworks. En un mois et demi d’ouverture, la fréquentation est très éclectique. “Les filles inscrivent leurs copains”, s’amuse Eric Huynh.
6 rue de Paradis, 75010 Paris