Intégrée à Experimental Group en mai 2023, Bijou Plage, à Cannes, allie l’ambiance d’une plage privée à l’expertise mixologique du groupe. Derrière le bar central, les cocktails accompagnent la carte ensoleillée du chef Olivier Gaïatto, disponible toute l’année.
À Cannes, à la pointe de la Croisette, au pied du port Pierre Canto, moyennant une demi-heure de marche depuis la gare, la plage privée Bijou Plage est nichée dans un espace préservé. « Nous sommes à part, sans avoir l’ambiance des autres établissements qui rejaillit, et nous avons des clients réguliers, aussi bien toute l’année que des touristes qui reviennent chaque été. Nous avons pu conserver l’ancienne clientèle et capter de nouveaux clients », se réjouit Guillaume Pallanca, le directeur de la plage, à l’occasion de la troisième saison sous la houlette d’Experimental Group.
Aux commandes depuis mai 2023, ce groupe spécialisé dans l’hôtellerie-restauration, présent à Paris (avec notamment l’Experimental Cocktail Club depuis 2007), New York, Londres, Cheltenham (Royaume-Uni), Minorque, Biarritz, Verbier (Suisse) ou Val d’Isère compte ainsi une deuxième plage, avec celle d’Ibiza (Espagne). « Nous avons affiné un produit déjà très beau, en remettant notamment l’accent sur le cocktail, qui est au cœur de l’ADN du groupe », poursuit Guillaume Pallanca depuis le bar central, aménagé dès la reprise de Bijou Plage.
L’avantage de posséder plusieurs établissements est de pouvoir compter sur un pool expérimenté, comme l’illustrent les deux managers du bar, Jérémy Mercier et Davide Perfumo. En renfort dans l’équipe du bar cet été, ce dernier travaille depuis quatre ans pour le groupe, en ayant notamment participé à l’ouverture de l’hôtel Experimental Val d’Isère en novembre 2024, avant de rejoindre Bijou Plage Experimental en mai 2025. « En plus des clients de la plage, nous avons des habitués qui viennent pour le bar en soirée », observe-t-il.
Des cocktails notamment inspirés des bars du groupe
Le menu de cocktails fait la part belle à des créations nées dans d’autres établissements, parmi lesquels le Saint-Germain des Prés (Prescription Cocktail club, à Paris) ou bien le Pineapple Express (Ibiza), passé cette année en format individuel, dans un élégant gobelet décoré, après avoir été proposé pour deux personnes. Ce cocktail (rhum Planteray 3 Stars, rhum Planteray Dark, velvet falernum, Luxardo marasquino, jus de citron vert, jus d’ananas, grenadine, bitter Angostura ; 17 euros) est particulièrement fruité, avec l’ananas qui s’impose d’emblée au nez, avant de gagner en complexité en bouche, grâce au falernum (mélange épicé à base de rhum). Les rhums apportent de la puissance.
Frozen Margarita
On s’étonne aussi avec la Frozen Margarita (17 euros), une nouveauté de cette année pour répondre à l’engouement pour ce cocktail : tequila Ocho, dry curaçao Pierre Ferrand, jus de citron vert. Jusqu’à épuisement du batch, un parfum différent est proposé – lors de notre passage, mi-août 2025, des fruits rouges frais, filtrés. Au nez, le curaçao prend l’ascendant, tandis que la tequila s’invite immédiatement en bouche, avec un kick affirmé, avant de retrouver les fruits rouges qui rendent également si élégante la robe du cocktail. L’ensemble, très cuisiné, est résolument fumé – ce qui peut surprendre.
Mezcal Negroni
Fumé, aussi, est le Mezcal Negroni (mezcal Del Maguey, bitter Campari Cask Tales vieilli en fûts de tequila Espolon, Cynar ; 19 euros) : après un nez rond, le cocktail est doux, avant de singulièrement gagner en puissance par l’intermédiaire du mezcal. On adore le côté chaleureux du cocktail, plus accessible qu’un Negroni classique.
Cool Citrus
Côté cocktails sans alcool (cinq recettes), cette année, le Cool citrus (17 euros) colle à l’idée que l’on se fait d’un drink désaltérant à siroter sur son transat (de 40 à 60 euros) : proche d’un spritz visuellement, citronné au nez, citron-citronnelle en bouche, et frais par l’intermédiaire du French Bloom, un champagne sans alcool haut de gamme qui s’ajoute à un cordial (sirop maison) citron-mimosa et à l’eau pétillante.
Une carte méditerranéenne haute en couleurs
Salade Bijou
Dans l’assiette, le chef Olivier Gaïatto a conçu une carte qui peut jouer les caméléons entre les services de la journée et du soir, grâce à une belle offre de salades, dont la bien nommée Bijou (26 euros) : straciatella, pêches blanches, melon, grenade, herbes fraîches, dukkah (mélange de noix, graines et épices). Le mélange entre la tonicité de la pêche et la douceur de la straciatella surprend agréablement, tandis que la grenade apporte de la fraîcheur.
Assiette à saucer
L’ensemble est haut en couleurs, très réussi visuellement, comme un tableau, à l’instar de l’assiette à saucer – un banger – à base de pesto, crème de parmesan, tapenade sucrée et d’harissa douce. Le concept : tout prendre avec le pain de campagne, ce qui est ludique, avec le fromage et le presto qui apportent beaucoup de gourmandise. Assurément à découvrir en entrée (17 euros).
Le carpaccio de thon au piment d’Espelette (32 euros), accompagné d’un coulis et d’une salade de poivrons, et d’une tapenade d’olives noires, bénéficie de tranches épaisses, qui permettent d’apporter plus de mâche et de redécouvrir avec gourmandise ce poisson.
Variations autour des produits de la mer
Cabillaud rôti
Poulpe à la plancha
Des inspirations méditerranéennes que l’on retrouve également parmi les plats, puisque des olives relèvent avec malice le cabillaud rôti (36 euros), parallèlement à un parti-pris végétal affirmé, avec une onctueuse mousseline de courgettes au basilic, un condiment méditerranéen et une sauce vierge. Le basilic est très présent au fil de la dégustation. Autre penchant pour la mer : le poulpe à la plancha (38 euros), avec sa caponata, un plat traditionnel sicilien à base d’aubergines et de légumes mijotés dans une sauce aigre-douce « qu’il ne faut pas confondre avec la ratatouille », appuie Guillaume Pallanca. Une salade d’herbes renforce ce côté méditerranéen.
Baba au rhum
Egalement au menu, les linguine au citron, accompagnées de parmesan, fonctionnent bien, tout comme les huit recettes de pizzas. Tous les un à deux jours, les plats mentionnés sur l’ardoise sont quant à eux renouvelés, avec toujours une entrée à partager (l’une des signatures de la maison), un ou deux plats de pâtes et de belles pièces de poisson (comme le loup, par exemple) ou de viande (côte de bœuf). En dessert, parmi les pâtisseries (à partir de 12 euros), on fond littéralement pour le baba au rhum, ultra moelleux et gourmand.
Autant de recettes à retrouver tout au long de l’année à Bijou Plage, avec une haute saison qui démarre lors du Festival de Cannes, en mai, pour monter en puissance jusqu’en juillet-août (16 personnes en cuisine au pic de l’été contre 1 durant le creux de l’hiver, et 24 personnes en salle pour l’été contre 7 en hiver). Prochaine étape pour le groupe : Rome.
Square Verdun, boulevard de la Croisette, 06400 Cannes
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