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Bureaux libres : comment les entreprises s’adaptent

2 min de lecture

Ghislain Grimm, d’AOS Studley, présente les nouvelles options prises par les entreprises face aux taux de vacance des bureaux qu’elles louent.

13 % des espaces de travail franciliens sont libres, selon une étude réalisée par HEC Junior Conseil, AOS Studley et Bureaux à Partager. Cela représente l’équivalent de 100.000 appartements de soixante mètres carrés en Ile-de-France.

De plus, seuls 65 % des postes de travail sont au maximum occupés dans les entreprises sondées : ce taux de vacance ouvre la voie au concept de desk-sharing, plus connu sous le terme de « bureaux partagés ». Les bureaux ne sont plus alloués à un titulaire, mais ouverts à l’ensemble des collaborateurs présents dans les locaux. 13,2 % des collaborateurs des sociétés interrogées le pratiquent déjà.

« Les entreprises interrogées ont partagé leurs données sur les espaces loués ou possédés qui ne sont pas du tout occupés. Par exemple un étage vide, une partie d’un plateau de bureaux ‘‘condamné’’, des postes de travail en ‘‘surnombre’’ par rapport au nombre d’employés, etc », explique Ghislain Grimm, directeur du pôle Consulting, R&D et alliances stratégiques chez AOS Studley. Il revient, pour Business & Marchés, sur les enjeux de l’allocation des postes de travail.

Business & Marchés – La crise a-t-elle accentué le taux de vacance des bureaux en Ile-de-France ?

Ghislain Grimm – Le volume de bureaux libres a très légèrement augmenté depuis 2008 mais reste globalement stable. En prenant en compte les projets à livrer dans l’année (en cours de construction), on observe une légère augmentation du taux de vacances plutôt en périphérie et surtout en périphérie Ouest.

Nous constatons une tendance forte : de plus en plus d’entreprises, sans avoir de projet de déménagement, réduisent leurs espaces de travail et sous-louent ou restituent l’espace libre à leur propriétaire. L’étude montre aussi que le taux de vacance des bureaux, indice connu dans le secteur de l’immobilier, cache en quelque sorte une situation plus critique, car on n’avait pas encore mesuré la « vacance intra ».

Dans un contexte de ralentissement économique, on note que les entreprises adaptent et optimisent les moyens immobiliers, plutôt à la baisse.

Quels types d’entreprises sont les plus enclines à tester le desk-sharing ?

Il existe différents cas de figure. On peut dire qu’il s’agit en priorité des entreprises ayant naturellement une activité avec un fort taux de nomadisme. Mais le desk-sharing concerne également de plus en plus les entreprises qui ont une volonté de gagner en agilité, tout en optimisant leurs coûts : des entreprises plutôt dans un mode projet, avec des générations et cultures diverses, un mode de management par objectifs. Dans des secteurs d’innovation (high-tech, Internet, télécoms), mais aussi dans des secteurs plus « classiques » : banque et assurance.

Quelles sont les grandes tendances dégagées par cette étude ?

Les entreprises voient leurs modes de travail changer en profondeur : le nomadisme est devenu une généralité, le travail à distance est admis, voir encouragé, on passe de moins en moins de temps à son poste de travail individuel etc. L’immobilier, quant à lui, est, du fait des durées de baux notamment, plus « rigide ». Il faut retrouver de la « flexibilité » dans son environnement de travail : organiser le télétravail, avoir la possibilité de « sous-louer » facilement ou d’accueillir des activités d’autres entreprises en son sein (offre de services de Bureaux à Partager) et de « consommer » de plus en plus de « tiers lieux » en dehors de son siège social : espaces de co-working, travail à domicile…

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Journaliste dans la presse professionnelle, j'édite Business & Marchés à titre personnel depuis 2007.
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