Économie

Les brasseurs s’organisent face à l’impact de la hausse des taxes

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Les professionnels comptent compenser la baisse de la demande par des produits innovants.

Depuis la hausse des taxes (+ 160 %) survenue en janvier, le prix de la bière a progressé de 14 %, d’après l’association professionnelle Brasseurs de France. Cette augmentation a eu pour principales conséquences un recul de la demande au premier semestre (-15 % en cafés-hôtels-restaurants et -4 % en grande distribution) ainsi qu’une baisse de la production de 16,5 % au cours de cette période. Des conditions météorologiques défavorables ont également pesé sur l’activité.

Le Nord-Pas-de-Calais compte ainsi « deux ou trois grosses unités comme Heineken ou Saint-Omer qui fabriquent principalement des bières de luxe et sont très impactées par une baisse de la consommation et une hausse des prix au comptoir », d’après le secrétaire général du Syndicat des brasseurs de la région du Nord de la France, Gérard Sonnet, interrogé par La Voix du Nord. Ces entreprises misent sur l’exportation et sur l’innovation, à travers de nouveaux produits moins sensibles aux prix.

En 2012, les ventes des bières premium ont atteint 53 % en volume, d’où une attention particulière portée par les industriels à ce segment. Filiale du groupe danois Carlsberg, Kronenbourg a lancé en février dernier Skoll, une bière blonde aromatisée aux agrumes. Ce nouveau produit joue la carte de la rupture : les canettes et bouteilles sont de couleur bleue et constitueront les seuls moyens de déguster le breuvage, qui ne disposera pas de verre dédié.

Vers davantage d’authenticité

Heineken, d’origine néerlandaise, a pour sa part introduit sur le marché français Sol, une pils mexicaine brassée depuis 1899. Le brasseur joue sur les notions d’authenticité et « d’indépendance » pour imposer cette nouvelle offre commercialisée à plus de cinq euros. De couleur jaune, elle doit facilement émerger en rayon et s’accompagne de recommandations pour la consommer : du citron vert et des plats épicés sont proposés par la firme.

Les entreprises belges, dont la France constitue le premier territoire d’exportation, se tiennent pour leur part vent debout face à cette hausse de la fiscalité, qu’ils viennent également de subir à travers l’augmentation des accises. La politique française « a pour conséquence du chômage économique dans nos brasseries ici en Belgique, une diminution des volumes et une forte augmentation des prix par rapport à celui du vin notamment », d’après la Fédération des brasseurs belges.

Dans ce contexte, les micro-brasseries (moins de 1000 hectolitres par an) et les brasseries artisanales (moins de 10.000 hectolitres) qui proposent une production locale avec un nombre réduit d’intermédiaires, se développent à toute allure. Signe de l’engouement pour les bières « locales », l’entrepreneur Charles Beigbeder a quant à lui investi dans Gallia, une bière parisienne relancée il y a deux ans.

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Journaliste dans la presse professionnelle, j'édite Business & Marchés à titre personnel depuis 2007.
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