A Paris, Boubalé, le bar-restaurant de l’hôtel Le Grand Mazarin, ouvert par Maisons Pariente, dévoile une carte de cocktails inédite. Inspiré des Mille et une Nuits, ce menu associe un storytelling poussé et des saveurs venues du Moyen-Orient.
Nouvelle étape pour le bar à cocktails de Boubalé. Ouvert en septembre 2023 dans le nouvel hôtel Le Grand Mazarin (47 chambres et 14 suites, 5 étoiles) du groupe Maisons Pariente, dans le quartier de l’Hôtel de ville à Paris, l’établissement accompagne l’évolution du restaurant, dont il est l’appendice. Un nouveau menu food est disponible depuis le printemps dernier, sous la houlette du chef Nathan Kessous.
“La direction du restaurant s’est orientée vers une cuisine levantine tournée vers la Méditerranée, tandis que le bar s’inspire du Moyen-Orient”, expose Julien Achille, assistant chef barman, à l’occasion du lancement du menu de cocktails “Les Mille et une Nuits” le 4 septembre 2025. “Inspirée des contes des Mille et Une Nuits, la carte transforme l’art de la mixologie en un récit poétique, mêlant saveurs inédites, mise en scène raffinée et design immersif”, narre l’équipe de l’hôtel.
Un storytelling immersif autour des Mille et une Nuits
Il faut s’accrocher pour suivre le très riche storytelling qui accompagne le menu. Chacun des dix cocktails (8 avec alcool dont 3 déclinables en soft; et 2 créations sans alcool) est nommé selon l’un des contes des Mille et une Nuits. La nuit au cours de laquelle Shéhérazade commence à raconter chaque histoire est mentionnée. Les talents de narration des bartenders sont mis à contribution, puisque l’équipe sera chargée d’expliquer l’univers de chaque drink, en plus de l’histoire décrite sur chaque page. “Ouvrir ce menu, c’est tourner la première page d’une nuit sans fin. Et peut-être entendrez-vous encore la voix de Shéhérazade, qui murmure…”, est-il écrit en introduction.
Chaque cocktail s’inspire soit d’un élément d’un des contes, ou bien joue la carte métaphorique. Inspiré du Negroni, “Le Marchand et le Démon” (gin Vogis, Campari, pêche, dattes, estragon; 90ml, 19 euros) mise sur la pêche pour faire résilience à la résilience de l’un des personnages, tandis que “Le premier voyage de Sindbad le marin” est présenté tel un gaspacho, afin de jouer sur le contraste entre l’aspect visuel d’une soupe et le caractère épicé du drink, “puisque Sinbad a échoué sur le dos d’une baleine, et non sur une île comme il l’imaginait” (150ml, 18€).
Des créations originales entre Méditerranée et Moyen-Orient

Camaralzaman, Prince de l’île des enfants de Khaledan, et Badoure, Princesse de la Chine
Les noms des cocktails peuvent être à rallonge, à l’instar de “Camaralzaman, Prince de l’île des enfants de Khaledan, et Badoure, Princesse de la Chine” (110ml, 18€). “Nous souhaitions faire voyager les gens. Les ingrédients, très délicats, symbolisent la relation entre un prince de Perse et Badoure”, illustre Julien Achille. Les ingrédients surprennent, permettant de découvrir de nouvelles saveurs pour notre grand plaisir : rhum Brugal 1888, Mei Jian Le fumé, gombo, zhourat, caramel de sichuan. Le Mei Jian consiste en un alcool de prune, avec de la prune fumée ici; le gombo est quant à elle une plante à fleurs très connue au Moyen-Orient et en Afrique. La zhourat consiste en un mélange d’herbes et de fleurs séchées. Au nez, le cocktail est fruité, porté sur les agrumes. En bouche, la prune et le caramel s’entremêlent, tout en laissant dégager la belle fraîcheur du poivre. Le drink est onctueux.

Conte de Jullanâ de la Mer, de son fils Badr Bâsim et de la Princesse Jawhara
Le “Conte de Jullanâ de la Mer, de son fils Badr Bâsim et de la Princesse Jawhara” est surmonté d’une feuille de capucine meringuée. Le cocktail (130ml, 17€; déclinable sans alcool) s’inspire d’un conte entre terre et mer. Objectif : “avoir un aspect côtier et résineux”. Pour l’aspect résineux, on retrouve de la vodka Stoli infusée aux aiguilles de cyprès. Un cordial (sirop concentré) de champagne, de feuille de figuier et de miel est aussi réalisé, tout comme une teinture (préparation d’alcool et d’un ingrédient aromatique) de spiruline et de laitue de mer (algue verte comestible), pour le côté iodé. Le cocktail est gazéifié. Au nez, le drink est chaleureux, doux, porté sur le miel. En bouche, il est iodé et frais. Le champagne arrive au milieu de la dégustation, et apporte de l’acidité.

Histoire des princes Amgiad et Assad
Pour raconter l’Histoire des princes Amgiad et Assad, les bartenders ont imaginé un cocktail en deux parties (20ml et 100ml, 19€), en s’inspirant du Chrysanthemum, un classique né au début du XXe siècle (Bénédictine, vermouth dry, absinthe). Il convient de commencer par le shot “afin d’ouvrir le palais” (abricot fumé, Picon, myrrhe): fruité au nez, le drink est puissant, balsamique, fumé. Les abricots sont brûlés au chalumeau “de façon assez intense”. Dans le grand verre, place à une recette composée de bourbon Maker’s Mark, de brandy Aniyard Apricot VS, de liqueur Bénédictine, de ghee, et de qamar al-Din. Le ghee est un beurre clarifié, granuleux, originaire d’Inde. Il sert à réaliser un fatwash (infusion d’un alcool dans un corps gras) avec du whisky. Le qamar al-Din, “l’ingrédient phare du cocktail”, est une pâte d’abricots secs pouvant se diluer dans l’eau. La Bénédictine doit apporter le côté moelleux. Très onctueux au nez, le cocktail est sec en bouche. Il devient ensuite vraiment gourmand, autour de l’abricot, mais le whisky reste en retrait. Le menu autour des contes des Mille et une Nuits devrait se décliner en au moins trois tomes.
6 rue des Archives, 75004 Paris
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération.
Photo de couverture: Le Grand Mazarin