A Cannes, ambiance survoltée aux Plages Electroniques, où 22 000 personnes sont attendues chaque jour, du 8 au 10 août 2025, pour la 19ème édition d’un festival qui ne cesse de prendre de l’ampleur, générant davantage de retombées économiques, et d’élargir ses horizons musicaux. Immersion.
A Cannes (Alpes-Maritimes), Les Plages Electroniques ne cessent de gagner de l’ampleur. Organisée par Allover Production, la 19ème édition de ce festival dédié à la scène électronique et dont la programmation tend à devenir plus éclectique doit réunir, sur chaque journée du 8 au 10 août 2025, 22 000 visiteurs, en hausse de 10% par rapport à l’édition 2024. L’événement a retrouvé ses dates habituelles, après avoir dû être décalé, l’an dernier, à la mi-août pour respecter la circulaire relative aux grands événements en période de Jeux olympiques.

Nico, Théo et Thibaut viennent de Juan-les-Pins.
Un petit changement qui n’a pas empêché les habitués d’être fidèles. « On vient respectivement depuis deux et trois ans. On vient pour la musique, et également pour le cadre du Palais des festivals, avec des terrasses et au bord de la plage. Nous faisons beaucoup de festivals, et nous profitons d’être de la région », se réjouissent Nico, Théo et Thibaut, qui résident à Juan-les-Pins, dans le même département. Ils pouvaient ainsi profiter, samedi après-midi, d’un concert de Miki.
Un impact fort sur le territoire
Un ancrage local qui tient à cœur à Allegra Trichard, la directrice des Plages Electroniques. « L’an dernier, nous avons généré millions d’euros de retombées économiques pour le territoire », souligne-t-elle. Une étude d’impact est réalisée chaque année. 7,5 millions d’euros ont été investis par les organisateurs du festival, en salaires, prestataires ou fournisseurs, tandis que 7 millions d’euros sont issus des festivaliers, en dépenses connexes dans les commerces ou les hôtels du département, par exemple. 1598 personnes sont mobilisées cette année.
Devenues un festival regroupé sur trois jours en 2015, Les Plages Electroniques s’autofinancent à hauteur de 95%, par l’intermédiaire de la billetterie et des bars. La hausse des coûts, dont celle des cachets des artistes, « ne peut pas être intégralement répercutée ». Pour l’édition 2025, les prix des billets variaient de 68 euros (1 jour) à 620 euros (3 jours VIP avec accès à la mainstage, la scène principale, sur la plage, en dernière minute).

L’espace Pro surplombe la plage.
Même si le cœur de cible reste B2C, Allover Production souhaiterait développer davantage la partie B2B, « pour faire du festival un lieu de networking ». En plus d’un belvédère dédié aux professionnels, où les partenaires, marques ou sponsors bénéficient de bars dédiés et d’un point de vue sur la plage en retrait de la foule, un espace dédié aux hospitalités est également aménagé à l’intérieur du Palais des festivals.
Des horizons musicaux élargis
Autre axe d’évolution du festival : la programmation. Cette année, la star du rap Booba figure ainsi dans le line-up, tout comme la DJ et productrice de musique électronique belge Charlotte de Witte. Au total, 72 formations artistiques doivent se produire en l’espace de trois jours. « Nous avons des stars de la techno ou du rap. Cela s’est fait naturellement. Nous souhaitons élargir notre public, donner à découvrir les nouvelles sonorités, et les stars de demain », explique Allegra Trichard.

Au cœur de La Centrale, durant le set de Yenkov.
On a pu entendre un karaoké géant sur « Pour que tu m’aimes encore » sur la plage après un après-midi résolument électro (comment ne pas adorer le grand écart !) tandis qu’il était possible, à la bouillonnante scène La Centrale, une rotonde plongée dans le noir qui permet de reconstituer l’ambiance des clubs dès la fin de l’après-midi, la DJ et productrice française Yenkov. Installée au cœur du chaudron, elle a pu faire découvrir son univers qui puise aussi bien dans la techno que dans la trance, avec beaucoup de percussions. De quoi s’enjailler, littéralement, dans un espace pris d’assaut par les festivaliers, mais bien gardé.
Veiller au bon déroulement du festival
Car faut-il encadrer l’événement, qui se déroule sur une variété d’espaces du Palais des festivals, avec des salles intérieures ou des terrasses. Posté à l’entrée de La Centrale, Kévin, l’un des agents de sécurité, observe que « le plus difficile est de gérer la foule, avec une fréquentation qui grimpe tout au long de la journée, notamment à partir de 22 heures. Il faut aussi être plus vigilant au fur-et-à-mesure que l’on avance dans la soirée. » Il revient travailler chaque année aux Plages Electroniques.
L’équipe de sécurité incendie est, elle, présente à l’année au Palais des festivals. Lors du festival, « il faut gérer les périodes de rushs », en intervenant sur des malaises par exemple, en plus du contrôle des équipements du vaste bâtiment, dont 30 000 mètres carrés sont au total exploitables.

Raphaël et son collègue rempilent chaque année parmi l’équipe de sauveteurs.
Comme leur nom l’indique, la spécificité des Plages Electroniques est de disposer d’une scène principale… sur la plage. Et l’on peut donc faire la fête les pieds dans l’eau. Un nageur-sauveteur surveille les festivaliers au loin depuis un kayak, tandis qu’une dizaine de personnes se relaient au bord de la mer. On retrouve Matthieu, qui supervise l’équipe de 11 sauveteurs, perché depuis un point haut, et Raphaël, présent pour la deuxième année, les pieds dans l’eau. « Il faut surveiller un festival qui réunit plus de 20 000 personnes, mais l’ambiance est super, on peut en profiter, et cela donne envie de revenir », nous indique-t-il avec son collègue, lui aussi fidèle au poste.
De nouveaux stands food
Les 22 000 festivaliers qui se succèdent en trois jours doivent aussi… pouvoir boire, certes (Ricard, St-Germain ou Aperol Spritz sont présents aux côtés de Carlsberg ou de Red Bull), mais aussi se restaurer.

2500 smash burgers doivent être servis par l’équipe de Pachamama durant le festival.
Pour la première année, l’équipe de Pachamama tient un stand de pan bagnats et de smash burgers au pied de la scène Terrasse. Un kiosque saisonnier de burgers à Antibes (La Pascaline), un restaurant de cuisine traditionnelle à Nice et une pizzeria à Guillaumes, toujours dans les Alpes-Maritimes, composent l’entreprise. Aux Plages Electroniques, l’essai était transformé vendredi 8 août avec la totalité des burgers écoulés. 2500 smash burgers de 12 à 15 euros l’unité) sont prévus sur les trois jours. Rémy, le restaurateur, avait déjà précédemment travaillé en événementiel pour Allover. « L’amélioration de l’expérience des festivaliers est une priorité », appuie Allegra Trichard.