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Renault, nouveau symbole de la crise de l’automobile française

2 min de lecture

Le constructeur compte faire fondre ses effectifs français de plus de 15 %, sans fermer d’usines.

L’annonce, mardi 15 janvier, d’une réduction des effectifs français de Renault à hauteur de 7.500 postes d’ici 2016 provoque des réactions contrastées : si le constructeur automobile n’envisage pas de fermer des usines pour tenir ses objectifs, jouant sur les départs naturels et le plan de gestion des emplois et des compétences conclu en 2011, il  provoque l’inquiétude des syndicats et ravive la crainte de nouvelles mesures de restriction dans une filière automobile déjà bien mal en point.

Avec ce plan destiné à lui faire économiser 400 millions d’euros, Renault souhaite améliorer la compétitivité de ses usines et s’éloigner de son point mort, à partir duquel il perdrait de l’argent. L’an dernier, les immatriculations françaises du groupe ont chuté de 22,1 %, les ventes mondiales étant en recul de 4,8 % fin septembre 2012. « La donne a changé. Si un constructeur automobile veut pouvoir être réactif et s’adapter promptement à la demande, il doit évoluer », ajoute auprès du site de L’Usine Nouvelle Bertrand Rakoto, analyste chez R.L. Polk France.

« On ne peut pas indéfiniment exiger toujours plus, toujours moins cher, d’aller toujours plus vite avec moins de monde », estime pour sa part la section CGT de Renault, la qualité pouvant in fine s’en ressentir. Les usines françaises étant actuellement à 61 % de leurs capacités, selon Les Echos, le spectre d’une ou plusieurs fermetures de sites, pour l’heure écartées par la direction, ressurgit. Les noms de Flins, où la production du nouveau véhicule électrique Zoé n’est pas encore en plein régime, et de Sandouville reviennent fréquemment si Renault décidait de cibler spécifiquement une ou plusieurs usines.

Un secteur aux perspectives sinistrées

Le principal concurrent de Renault, PSA Peugeot Citroën, a pour sa part été contraint de recourir à la suppression, annoncée en juillet 2012, de 8.000 emplois en France, la mesure la plus forte consistant en la fermeture de son usine d’Aulnay-sous-Bois (3.000 personnes), prévue en 2014. « Il n’y a pas pour nous un certain nombre de lignes rouges qui ont été franchies », a indiqué, tout en contrastes, le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg pour comparer la méthode ici employée par Renault avec celle de PSA, qu’il a vivement combattu, notamment dans les médias, à l’automne.

L’Association des constructeurs automobiles européens prévoyant un recul de la demande de voitures neuves dans l’Union européenne d’environ 5 % en 2013 – la seconde plus forte baisse annuelle depuis 1993 – après une chute de 8,5 % en 2012, les perspectives s’annoncent sombres pour la filière : les sous-traitants doivent affronter les difficultés de leurs clients. L’équipementier Faurecia a vu son endettement progresser sous l’effet d’un accroissement de son besoin en fonds de roulement et d’un accroissement des stocks.

Pour le cabinet de conseil BIPE, le secteur automobile français pourrait perdre de 3.800 à 6.300 emplois par an d’ici à 2020, ces chiffres s’ajoutant à l’hémorragie déjà en cours : selon le  Comité des constructeurs français de l’automobile, les effectifs liés à la production automobile ont reculé de 20 % depuis 2004.

Dans ce contexte, nombreuses sont les voix qui s’élèvent pour souhaiter une véritable politique de l’offre, notamment de la part de Renault qui peine à mettre sur le marché des véhicules provoquant une véritable appétence…

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Journaliste dans la presse professionnelle, j'édite Business & Marchés à titre personnel depuis 2007.
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