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« Les directeurs financiers européens pensent que le pire est derrière eux »

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Une étude met en exergue l’optimisme des directeurs financiers européens, mais témoigne de leur inquiétude quant à la gestion des talents.

fs_jgrahamD’après l’étude mondiale CFO Survey réalisée par Fuqua School of Business/Université de Duke, la plupart des directeurs financiers basés en Europe prévoient une reprise des investissements en 2014. La faiblesse de la demande, la pression concurrentielle sur les prix et les difficultés éprouvées à retenir les meilleurs éléments constituent toutefois des facteurs d’inquiétude. John R. Graham, professeur de finance, revient sur cette étude pour Business & Marchés.

50 % des directeurs financiers interrogés affichent davantage d’optimisme sur la reprise économique qu’il y a trois mois. Quelles raisons expliquent ce chiffre dans un contexte d’incertitudes sur l’activité économique ?

Le contexte économique est incertain, notamment pour les pays du Sud de l’Europe. L’Italie va mal. Même si l’Espagne, quatrième économie de la zone euro, est sortie de la récession au troisième trimestre avec une hausse de son produit intérieur brut, sa situation reste instable. Quant à la Grèce, elle est paralysée par des problèmes politiques intérieurs. En France, malgré l’optimisme affiché du gouvernement, les effets des politiques économiques menées peinent encore à être ressentis, alors que l’Allemagne se maintient à flot.

Les situations sont donc très contrastées et les résultats de l’enquête peuvent paraître illusoires ou déconnectés de la réalité. Mais si les directeurs financiers européens affichent un relatif optimisme, c’est peut-être parce qu’ils pensent que le pire est derrière eux et que l’Europe ne peut que rebondir. Bien entendu, l’euro fort pourrait constituer une contrainte à cette reprise…

40 % des directions financières considèrent que la retenue des talents est nécessaire, mais parfois laborieuse. Comment peuvent-elles garantir des éléments de motivation forts (salaires, évolutions de carrière, conditions de travail…) malgré les difficultés économiques rencontrées ?

Entre la nécessité d’agir et les contraintes, il y a parfois un fossé. Il existe un réel défi dans le maintien de la motivation et de la productivité du capital humain, en particulier au vu du contexte économique. C’est le cas en matière de ressources humaines.

Dans certaines parties du monde les managers investissent beaucoup dans la formation des salariés pour les aider à être opérationnels sur de nouvelles tâches et optimiser leur employabilité, comme en Amérique latine par exemple. C’est évidemment un moyen de s’adapter à une économie en évolution et de pallier à un risque de « déficit de compétences ». Il s’agit éventuellement de l’une des solutions pour retenir les talents. Même si l’on ne peut affirmer que ce soit la solution pour régler les problèmes de fuite des talents en Europe, cela apparaît comme une voie à suivre.

Bien sûr, le salaire est un élément de motivation, mais les employés peuvent également apprécier les engagements de leur entreprise sur d’autres sujets (développement des compétences, aménagement du temps de travail, comité d’entreprise et autres avantages sociaux). Pour attirer et conserver les talents, l’entreprise doit offrir des perspectives d’évolution de carrière, tout en veillant au bien-être de ses employés et à leur politique de management.

Les salariés ne pourront pas nécessairement tout obtenir, mais ils peuvent avoir des avantages qui sont importants à leurs yeux. En période d’incertitude et de restrictions budgétaires, il faut miser sur des atouts parfois intangibles et faire en sorte que la fidélisation des salariés ne demeure pas un vœu pieux uniquement théorisé par les directions des ressources humaines.

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